« Faut-il délimiter le pouvoir des dirigeants ? » une question à laquelle une pléiade d'experts et autres professionnels ont tenté de répondre dans le cadre d'une rencontre-débat ayant eu lieu jeudi à l'IACE (Institut Arabe des Chefs d'Entreprise). M. Mokhtar Fakhfakh, ancien Président Directeur Général de la BIAT a voulu faire profiter l'assistance de son expérience en la matière. Il a affirmé que la collégialité, la sensibilité sociale, la concertation et une plus grande implication des employés de l'entreprise sont les mots d'ordre du système de gestion des entreprises qu'elles soient celles d'aujourd'hui ou bien celles de demain. M. Fakhfakh a de même essayé de formuler une série de recommandations dans le domaine de la gouvernance à l'égard des entreprises tunisiennes afin qu'elles adoptent de meilleures pratiques de gouvernance. M. Fakhfakh prône, en effet, la séparation des pouvoirs, en ce sens que la fonction de contrôle doit être séparée de celle de la gestion au sein d'une même entité de production. Cette séparation devra aussi être accompagnée d'une meilleure concertation et ce, à tous les niveaux de décision. Ce dont il est question est la séparation entre deux fonctions : celle de président du conseil d'administration et celle de directeur général. La première consiste en fait à élaborer l'ensemble des orientations d'ordre général et à faire le suivi des délibérations effectuées par le conseil d'administration. Quant à la deuxième fonction, elle entend assurer ce qu'on appelle la gestion au quotidien de l'entreprise et ce, dans le contexte d'une stratégie et d'une politique fixée par le conseil d'administration. Derrière cette configuration escomptée, un objectif bien déterminé : l'optimisation de la gestion de l'entreprise. Mais aussi garantir une coordination plus rationnelle entre l'ensemble des hiérarchies composant l'entreprise. Cette coordination peut être mieux assurée à travers une meilleure communication et un échange d'informations optimal et fluide. Ce schéma favorise, en effet, un taux de rendement meilleur et une plus grande productivité. En revanche, et bien que ce modèle de gestion ait fait ses preuves et montré des résultats satisfaisants, les entreprises tunisiennes éprouvent encore du mal à l'instituer et à l'appliquer. Et l'on parle de problème de culture et de comportement plutôt que d'un manque de cadre législatif adéquat. Comme l'a précisé l'ancien PDG de la BIAT, pour pouvoir instaurer ce système de management, il faudra suivre une démarche progressive et indépendante échelonnée sur des étapes. Cela étant, cette démarche ne doit pas être longue et incohérente. Auquel cas, ce modèle de gouvernance ne pourrait faire évoluer le système managérial de nos entreprises.