Après avoir remporté le marché de construction de l'autoroute reliant Yamoussoukro (capitale politique) et Abidjan (Capitale économique) de Côte d'Ivoire, estimé à 95 millions de dinars, par le Groupe tunisien SOROUBAT, dirigé par la figure emblématique du monde de BTP, tunisien Noureddine Hachicha, la filiale ivoirienne du Groupe, SOROUBAT-CI, a réalisé qu'elle évolue dans un champ de chardon au regard des nombreuses difficultés qu'elle rencontre afin d'achever son projet. Relatée par le webmagazine ivoirien "Abidjan. Net", les retards perdurent depuis quelques mois. Seulement, la société tunisienne n'y est pour rien. La cause principale de ces retards est "un problème technique lié à l'approvisionnement en bitume qui vient généralement en retard par rapport au planning des travaux". Daguy Gislain Serges, ingénieur géotechnicien de la mission de contrôle de la société tunisienne SOROUBAT-CI, confie au quotidien que lorsque les camions partent à la Société de gestion des stocks des Pétroliers de la Côte d'Ivoire (Gestoci), ils attendent jusqu'à trois jours avant de se faire approvisionner. Pour le technicien, c'est « un grand problème » qui engendre un retard dans l'exécution de la tâche. Mais il n'y a pas que ça. Les responsables de la société tunisienne se plaignent, également, des "arriérés de paiement de l'Etat (ivoirien) et le retard de paiement des bailleurs de fonds. Ce qui a des effets financiers lourds sur l'entreprise et par ricochet, des conséquences fâcheuses sur les travaux d'extension", souligne le quotidien. A cette difficulté, s'ajoutent les pluies, le non-paiement des factures et, surtout, la sélection de certains matériaux spéciaux pour la couche, ce qui participe à la surenchère du financement. Selon le quotidien, le coût du projet pourrait s'alourdir. Il est à mentionner que, lors de sa visite au chantier, Dagobert Banzio, ministre ivoirien des Infrastructures, accompagné de Ridha Messaoudi, ambassadeur de Tunisie en Côte d'Ivoire, a promis de tenir compte des problèmes soulevés. D'après le confrère ivoirien, il entend saisir le ministre des Mines et de l'Energie pour régler la question du bitume. Le groupe tunisien, qui est parvenu à coiffer au poteau plusieurs opérateurs internationaux, notamment français, chinois et allemands, en remportant ce marché, sortira, de l'épreuve ivoirienne, plus mûr et plus rompu aux « coutumes » africaines. Cela lui servira, certainement, de bonne leçon pour son marché gabonais, encore au stade de prospection. W.A.F.