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Tunisie IACE : l'entreprise fait son autocritique
Publié dans Business News le 12 - 12 - 2010

Sans tomber dans « l'auto-flagellation », l'Institut Arabe des Chefs d'entreprises (IACE) a consacré ses 25èmes journées à une autocritique de l'entreprise. Les organisateurs de la messe annuelle des chefs d'entreprises ont focalisé sur l'entreprise « face à ses défis ». Un sujet qui, en quelque sorte, a rassemblé, différents thèmes déjà examinés auparavant mais, sous des angles différents. Ceci étant, et bien que ce soit le 25ème anniversaire de la manifestation, il y a eu plus d'étrangers que de Tunisiens, pour la première fois de l'histoire de ces journées. Serait-ce la faute au thème, qui n'a pas réussi à fédérer les chefs d'entreprises tunisiens ? Ou ces derniers considèrent-ils que l'entreprise tunisienne a déjà relevé tous les défis et qu'elle est autosuffisante? On ne le saura pas. En tout état de cause, les défis sont tels que les absents ont eu tort. Comme c'est souvent le cas.
Contrairement aux sessions précédentes où les journées de l'entreprise ont disséqué les relations de l'entreprise avec son environnement immédiat, en l'occurrence en 2009, avec un thème fédérateur : « L'entreprise et l'Etat », la dernière édition a préféré se focaliser sur l'entreprise de l'intérieur. Ayant placé la session sous le signe de « L'entreprise face à ses défis », les organisateurs ont tenté de mettre les chefs d'entreprise de tous horizons et toutes nationalités confondues (25 nationalités différentes), face à leur destin, à leur responsabilité, aux impératifs de leur développement, et à leur pérennité.
Est-ce à dire que l'Etat en a fini avec les entreprises, qu'il a tout fait et que les patrons n'ont plus besoin de lui ? Non, répondra clairement Chékib Nouira, président de l'IACE. Nous avons décidé de balayer devant nos portes, d'effectuer notre propre évaluation, de plonger dans l'entreprise, ce qu'elle devrait faire, avant de demander des choses aux autres. Le développement est un processus dynamique où chacun des acteurs, Etat et entreprises, apporte quelque chose. Cette pause d'autocritique est importante, afin que les entreprises sachent ce dont on attend d'elles, qu'elles mêmes sachent vers où aller et quel chemin emprunter ».
Sans identification d'orientations, de cibles, d'objectifs et de défis, il serait difficile de retrouver le chemin du salut, dans une mondialisation galopante et face à une concurrence de plus en plus rude. Partant de cette conviction, le choix de l'IACE pour ses journées de 2010 a été de disséquer, pourquoi pas, une seconde fois, les défis de l'entreprise. Des défis qui, il faut le reconnaître, se transforment rapidement, tout comme l'environnement international et les entreprises, lesquels n'ont d'autres choix que de s'adapter ou disparaître. Et ses journées de l'entreprise constituent, comme l'a si bien précisé Chékib Nouira, un « think tank », c'est-à-dire un lieu de réflexion, de partage de points de vue et de formulation de recommandations à même de permettre d'aller de l'avant, consolider la compétitivité, améliorer la productivité et réussir l'intégration à la mondialisation.
L'IACE a choisi de débattre des cinq défis les plus significatifs. Pour chacun, un panel de discussions, de débats, avec des études à l'appui, des panelistes et des témoignages de chefs d'entreprise, pas anodins, mais qui ont réussi à relever le défi en question.
Les cinq défis choisis sont les plus importants dont la relève garantirait la pérennité de l'entreprise. Il s'agit de l'internationalisation, la compétitivité, l'innovation, la gouvernance et l'entreprise de demain.
Pour plusieurs panelistes, l'internationalisation de l'entreprise a des effets positifs sur l'économie du pays d'origine. Une confirmation qui vient, essentiellement, d'études sur les Investissements Directs Etrangers (IDE) des pays du Nord vers ceux du Sud. Car, des études des IDE sud-sud n'existent pas. Il a fallu un travail minutieux au professeur d'économie, Abderazek Zouari, pour réaliser son étude, sur cet impact certain du reste. Pour l'orateur, les effets sont multiples, tant sur la production, l'emploi, la complémentarité. Le professeur a démontré ses effets, en s'appuyant sur les chiffres des IDE chinois en Afrique, en Russie, en Indonésie, qui ont atteint 5000 milliards de dollars en 2006, avec 10.000 implantations, dans 172 pays dans le monde. Pour ce qui est de la Tunisie, les Investissements Tunisiens à l'étranger ne sont pas importants mais ils progressent. Selon le professeur Zouari, ils ont été de l'ordre de 104 MD, en 2009. Si l'on arrive à multiplier les Investissements tunisiens par trois, ce qui est tout à fait à la portée des entreprises tunisiennes, la croissance gagnerait 0,45%.
Plusieurs autres pays encouragent leurs entreprises grandes ou PME à se délocaliser moyennant des agences dédiées, d'assurances d'investissement et de financements avantageux. L'internationalisation est, désormais, un impératif. Car, dans un monde de globalisation, il n'y a pas de stratégie solitaire, mais plutôt des partenariats solidaires. Il en est de même pour les entreprises, appelées à relever un autre défi, la compétitivité et l'innovation.
Pour la première, Chékib Nouira n'a pas pu apporter de réponse à la question des caractéristiques que doivent avoir les entreprises compétitives ? « S'agit-il des entreprises qui exportent et/ou celles ayant la part de marché la plus importante et/ou alors celles ayant un grand potentiel de croissance et/ou encore celles ayant une rentabilité élevée. L'identification des facteurs de compétitivité, des clés de succès permettrait de tracer le profil type d'une entreprise compétitive permettant ainsi à chacun d'entre nous de mesurer ses écarts dans les différents aspects de l'entreprise ».
Le président de l'IACE a indiqué que la compétitivité suppose outre la productivité, de la réactivité et de l'innovation de la part des entreprises. Faire de la veille, le traitement des informations disponibles, leur obtention à temps, leur diffusion et leur utilisation feront la différence, aussi bien en termes de réactivité que de saisie d'opportunité ».
Pour la seconde, c'est un vecteur indispensable qui ne manquerait pas de consolider la compétitivité des PME, de leur ouvrir de nouvelles perspectives et de nouvelles frontières pour conquérir de nouveaux marchés. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Béchir Takkari, a été on ne peut plus clair sur cette question :
« Nous somme condamnés à transiter vers un schéma de développement dans lequel la connaissance et l'innovation jouent un rôle moteur à côté de l'accumulation du capital et du travail. La diffusion des connaissances et l'innovation permettent de générer de nouvelles technologies, de nouveaux procédés de fabrication, de nouveaux produits et de nouveaux marchés ainsi qu'une croissance soutenue et durable ».
Autre défi non moins important auquel l'entreprise devrait faire face, c'est la gouvernance. Une question qui, quoiqu'elle soit encore un tabou à démystifier, est saturée médiatiquement. « Certes », affirme Philippe De Fontaine Vive, vice président de la Banque Européenne d'Investissement (BEI). « Néanmoins, on est en train de passer vers un monde de gouvernance et de régulation ». Pour réussir, trois maillons sont nécessaires pour De Fontaine Vive : la pertinence, la transparence et la responsabilisation de chacun au sein de l'entreprise.
La gouvernance demeure encore taboue certes. Ceci étant, certaines entreprises ont réussi à s'ériger en modèle, notamment le groupe Poulina, dont l'expérience a été présentée par Abdelwaheb Ben Ayed, son président. Un modèle basé sur le nivellement de la hiérarchie, l'abolition du « balonisme », du clanisme, de la marginalisation et du sectarisme. Des exemples de ce type, il n'y en a pas beaucoup. Le président de l'Union des Bourses Arabes a, dans son étude, déclaré que 50% des bourses arabes appliquent les règles de gouvernance, et 50% ne les appliquent pas. Ce qui est grave souligne l'orateur. Car, la gouvernance est un impératif afin de définir le rôle de chacun.
La question de gouvernance exige forcément que le dirigeant accepte de partager le pouvoir dans le cadre d'un directoire ; que le conseil d'administration puisse réunir des compétences confirmées mais extérieures à l'entreprise dont les comités d'audit, et qu'il accepte que son personnel soit un outil de dialogue. La gouvernance est aujourd'hui, pour la croissance et la pérennité des entreprises, ce qu'est le « sel pour les repas ». Elle l'est encore plus, souligne le ministre du Commerce et de l'artisanat, Ridha Ben Mosbah, pour la Tunisie qui ambitionne d'être à l'avant-garde des pays émergents, à l'horizon 2014. D'où, la décision de promouvoir la gouvernance quel que soit la taille de l'entreprise. Mais à entendre la présentation de Karim Ben Kahla, économiste, « Confiance et gouvernance d'entreprise, défi d'entreprise, projet de société », il y a encore du chemin à faire.
En effet, dans sa présentation, l'orateur a relevé les sept péchés capitaux de la gouvernance, émanant de constats. Il s'agit notamment de marchés grippés, de droits d'actionnaires négligés, des conseils d'administration souvent peu efficaces, des dirigeants omnipotents. Selon Karim Ben Kahla, le défi demeure, entre autres, de rénover la culture de la gouvernance en sortant de la prégnance de l'opportunisme (qui réduit la stratégie à des réactions et des comportements de rentiers) ; du fatalisme (qui nourrit une certaine passivité et biaise la prise de risques car on a le sentiment d'être déterminé par l'environnement) et du mimétisme (qui paralyse l'innovation et conduit à des entreprises et des pays mal ou peu diversifiés).
Crédit Photos : Anis Mili Insaf Fatnassi


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