Suite à notre article « un avocat tunisien derrière la « liste » de la Suisse, épinglant injustement des hommes d'affaires », nous avons été contactés par Me Ridha Ajmi avec qui nous avons eu un long entretien téléphonique suivi par l'envoi d'un courrier que nous publions en intégralité. Me Ajmi dément être à l'origine de la liste publiée par la Confédération suisse et précise qu'il n'y avait aucun homme d'affaire innocent dans sa liste à lui. Il déclare même être prêt à aider ces hommes d'affaires dans les démarches qu'ils envisagent d'engager avec les autorités suisses. Voici le courrier de Ridha Ajmi, l'avocat tuniso-suisse : Référence faite à votre article intitulé « un avocat tunisien derrière la « liste » de la Suisse, épinglant injustement des hommes d'affaires » Pour éviter tout malentendu, je vous prie de publier intégralement ce communiqué à l'attention de l'opinion publique, aussi bien nationale qu'internationale : 1. Sur la liste de personnes soupçonnées de l'ancien régime Ben Ali, communiquée le 17 janvier 2011 au Ministère public de la Confédération, aucun noms des personnes cités dans votre article de ce jour n'est mentionné ; je cite notamment Hédi Djilani, Mohamed Ben Jemâa, Mehdi Trabelsi, Famille Ben Jemâa, Bassem Loukil et Moncef Mzabi. 2. J'ai beaucoup d'estime et respect à nos hommes d'affaires tunisiens qui construisent notre pays, je n'ai donc aucune volonté de nuire à leurs activités vitales pour l'économie de la Tunisie. M'accuser à tort de s'attaquer à eux n'est donc pas acceptable . Qu'ils m'accusent aussi à tort me touche énormément car nous luttons tous pour l'intérêt de notre peuple consistant à récupérer l'argent public volé depuis plus de vingt ans. 3. Dans ce contexte, je suis même disposé à aider toute personne figurant sur cette liste, afin de saisir les instances compétentes suisses dans le but d'enlever son nom, cela est plus utile et efficace que de s'attaquer mutuellement sans connaissance de cause. 4. De toute façon, même les personnes figurant sur ma liste ou celle du Conseil fédéral bénéficient de la présomption d'innocence. En effet, il ne s'agit que de mesures pré provisoires prises dans l'urgence pour éviter la disparation des fonds. Rien donc à voir avec les condamnations judiciaires. 5. A toute fins utiles, je précise que la liste du Conseil fédéral est différente de la mienne, dans le sens qu'elle contient d'autres noms et entités juridiques. Le contraire est aussi juste car ma liste contient des noms qui ne sont pas mentionnés sur celle du Conseil fédéral suisse. 6. Il est inacceptable de s'attaquer au journal Assabah qui a parlé de Sakhr El Matri et de ses dérives comme tous les autres journaux. C'est aussi le journal qui a tiré la sonnette d'alarme en publiant le témoignage de Monsieur Mehdi Trabelsi, relatif aux erreurs sur la liste du Conseil fédéral suisse. Par ailleurs, faire le lien entre Assabah et Sakhr El Matri à ce moment nuit gravement à la liberté de presse et partant à la révolution. 7. Vous avez parlé de mes penchants religieux en faisant le lien avec Sakher El Materi, gendre du président déchu par le peuple. Cela est inacceptable. Je suis un musulman engagé pour mon peuple et cela est plutôt une fierté. De toute façon, la religion du gendre de Ben Ali n'a rien à voir avec ses dérives et faire le lien de cette façon entre ses convictions religieuses et les reproches qu'on détient à son encontre est inacceptable et pour le surplus choquant. N.D.L.R : Pour remettre les choses dans leur contexte, il faudrait bien admettre les coïncidences fort troublantes entre différents événements laissant partir toutes sortes d'interrogations. Nous ne nous sommes pas permis, et nous ne nous permettrons jamais, d'attaques contre nos confrères et amis d'Assabah. Il s'agissait juste d'interrogations soulevées par des observateurs que nous avons relayés. Quant au penchant religieux, nous ne voyons pas le péjoratif rendant la chose inacceptable. Dont acte si cela vous a heurté et vous remercions pour votre réactivité.