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Tunisie - Sami Fehri répond à 9,99 millions d'accusateurs
Publié dans Business News le 17 - 03 - 2011

Depuis le 14-Janvier, une véritable chasse aux sorcières a gagné les Tunisiens. Après tous les abus enregistrés par la famille Ben Ali, qui pourrait leur en vouloir ?
Reste que cette chasse aux sorcières n'allait plus toucher, uniquement, les membres de la famille, mais aussi ceux qui les ont approchés de près ou de loin, qu'ils aient des liens personnels ou professionnels, sans distinction. Le plus grave, c'est que chacun s'est transformé en justicier n'hésitant plus à accuser autrui sans ressentir le besoin d'avoir des preuves pour étayer ses dires. Et, pour certains, il s'agissait de régler des comptes personnels ou de mettre les bâtons dans les roues d'un concurrent.
Le célèbre producteur Sami Fehri, hier adulé par les Tunisiens qui savaient qu'il était associé avec Belhassen Trabelsi, a été depuis le déclenchement de la Révolution, la cible des attaques de 99% des Tunisiens. Ont-ils raison, ont-ils tort ?
Pour leur répondre, et en attendant que la justice dise son dernier mot, le patron de Cactus a choisi la stratégie d'affronter une partie de ses accusateurs et de répondre à toutes les interrogations au cours d'une conférence de presse, tenue mercredi 16 mars 2011, dans ses studios d'Utique.
C'est sa première conférence de presse. Il a fallu qu'il y ait un tsunami pour que Sami Fehri daigne enfin sortir de son mutisme et s'adresser aux journalistes. Il s'en excuse et réfute tout snobisme prétextant que son attitude a toujours été motivée par sa volonté de mettre à l'abri son jardin familial des questions des journalistes et par le fait qu'il estime que c'est son travail qui parle pour lui.
Rappelant qu'il n'a jamais téléphoné ou exercé de pression sur un journaliste, Sami Fehri explique sa conférence de presse par sa volonté de répondre aux multiples accusations et aux émissions télévisées calomnieuses et diffamatoires à son égard. Il revient sur l'ensemble de son parcours professionnel, sur sa liaison avec Belhassen Trabelsi et les circonstances de leur rencontre, sur les émissions diffusées en prime time sur la chaîne de télévision publique, sur la pub, sur le matériel de la télé, etc. Il donne explication sur tout, présente des preuves étayant ses dires et demande à ses accusateurs d'en faire autant. Il est surtout impatient que la justice se penche sur son cas, tant il est sûr qu'il n'a rien à se reprocher juridiquement.
La conférence de presse s'est déroulée dans le studio de Sofiane Show, poussant un des journalistes présents à dire qu'on fait face à du Sami Fehri Show.
Le producteur, hier simple animateur, semble désorienté. « Mais dites-moi ce que je dois faire ? Comment je dois procéder pour qu'on arrête ces accusations et ces attaques diffamatoires en attendant que la justice se prononce ? »
Sami Fehri est un enfant de la télé. De la télé publique. Contrairement à la majorité de ses pairs, il a été parmi les rares à réussir. Et cette réussite est aujourd'hui attribuée à son association avec Belhassen Trabelsi.
Faux, répond l'intéressé. J'étais animateur et j'étais producteur à RTCI, puis à Canal 21 puis à Tunis 7 (à l'époque où celle-ci était dirigée par Mokhtar Rassaâ) avant que je ne m'associe à Trabelsi. Au départ, ma société Cactus était une SUARL et proposait déjà des émissions à la télé.
Un jour, à l'occasion d'un voyage pour un match de foot, Belhassen Trabelsi m'a rencontré dans l'avion et a émis des critiques à l'égard de la télévision et des producteurs. Je me suis défendu, il m'a tendu sa carte et fixé un RDV. J'y suis allé et il paraissait complètement désintéressé. Je lui ai parlé d'Endemol, des émissions que j'ai produites et de celles que je voulais produire. Il m'a fait alors part de sa volonté d'entrer dans le capital à hauteur de 50%. J'ai réfléchi 3 secondes et j'ai tout de suite vu le piège. « Dire non signifierait ma perte. J'ai eu peur et j'ai dit oui. Au moment de la signature, on m'a tendu un PV où il est stipulé que Belhassen Trabelsi a acheté 51% de Cactus. Il s'est accaparé ces 51%, mais n'a pas versé un rond ! Les documents financiers sont là et prouvent que Belhassen Trabelsi ne m'a pas payé pour racheter les parts de mon entreprise. »
A entendre Sami Fehri, et il le répètera à plusieurs reprises d'ailleurs, Belhassen Trabelsi ne s'est jamais intéressé à la marche de Cactus et ne s'en occupe que le 28 mars de chaque année au moment de récupérer ses dividendes.
A propos de ses relations avec la télévision, et le fait qu'il touche toutes les recettes de la publicité, Sami Fehri déclare que ce procédé avait commencé avec l'émission Dlilek Mlek où les participants pouvaient gagner jusqu'à 1 million de dinars. A l'époque, il a proposé de vendre en PAD (prêt à diffuser) cette émission, comme cela se fait habituellement, et a demandé 300.000 dinars (puis 200.000 dinars) par épisode. Face au refus net de la direction de l'époque, il leur a proposé la formule : Cactus prend toutes les recettes des SMS et de pub et produit l'émission à ses risques et périls. Son interlocuteur lui a dit ok tout de suite, selon les dires de Sami Fehri qui précise que cet interlocuteur avait l'impression de lui dire « quel naïf ! ».
Comme tout le monde s'en souvient, l'émission a fonctionné et bien fonctionné. Elle a été une machine à cash pour Cactus. L'année suivante, pour l'émission Ahna hakka, la direction de la télé a voulu changer le deal et a accepté de payer le PAD (45.000 DT par épisode) en gardant pour elle les recettes des SMS et de la pub. Mais cela n'a pas marché pour la régie pub de la télé qui n'a pas su ramener les montants nécessaires pour amortir l'investissement ! L'année d'après, et pour toutes les émissions suivantes de Cactus, la télé tunisienne a accepté de diffuser les émissions sans rien payer, mais en laissant les recettes de la pub échoir chez Cactus.
Est-ce un manque à gagner pour la télévision publique ? Sami Fehri s'en défend et rappelle que la télé publique avait tous les primes times de la semaine, puisqu'il n'en avait, lui, que trois soirées et ce au bout de quelques années. Il rappelle que ce n'est pas la télévision qui génère la pub, mais la qualité des émissions produites. Il rappelle que les recettes de la météo, de Dimanche Sports et tout le reste échoit directement à la télé. Il rappelle, surtout, qu'il a voulu créer sa propre chaîne et en finir avec ces polémiques nées depuis des années, mais qu'on la lui a refusée. Il a voulu aller vers Canal 21, mais c'est également un refus qu'il a essuyé.
Citant un document accusateur remis par la télévision tunisienne à la commission de lutte contre la corruption et les malversations financières, Sami Fehri revient sur l'histoire de l'utilisation du car-régie de la télé publique et de son personnel par Cactus.
Le producteur rappelle que les émissions sont en coproduction et montre un document à cet effet. Il rappelle également que la pratique est courante. Il indique, surtout, que cela lui revenait plus cher que s'il louait directement ce car-régie à la télé, car il payait lui-même les salariés de la télévision publique, à des rémunérations variant entre 60 et 700 dinars par jour ! Et s'il rémunère autant ce personnel externe, c'est pour le motiver, d'abord, et éviter des susceptibilités entre son propre personnel, bien payé, et le personnel de la télévision publique payé selon la grille de la fonction publique. D'autant plus que ce personnel de la télé publique était très dévoué et très productif avec Cactus. Normal pour ces agents qui avaient ainsi un double salaire de deux employeurs, l'un public et l'autre privé.
Pour étayer ses dires, Sami Fehri évoque les retenues à la source de 15% sur ce personnel externe et toutes versées à l'administration des finances. « D'ailleurs, dit-il, j'ai toujours tout réglé à l'Etat : impôts, TVA, douane, CNSS, etc parce que je me devais de le faire et parce que je ne faisais pas confiance à mon associé qui pouvait utiliser cet argument (d'évasion fiscale) pour me mettre en prison au cas où ma langue fourcherait un jour. » Il se plaira ensuite à dire qu'il devait payer 81% d'impôts sur ses bénéfices, contrairement aux autres contribuables puisqu'il devait régler 30% d'impôts sur le bénéfice et 51% à Trabelsi. »
Interrogé sur la liberté de parole dont se permettaient ses animateurs, contrairement aux autres médias et comment peut-il nier qu'il n'était pas protégé par Belhassen Trabelsi dans cette audace, Sami Fehri a répondu que ce n'est pas Cactus qui a ouvert cette voie, mais Hannibal TV grâce aux émissions sportives de Moez Ben Gharbia, puis d'Imen Bahroun qui se distinguaient par cette liberté de parole et de cette audace. « Nous avons avancé pas à pas dans les émissions, chaque jour nous avançons un petit peu dans cette audace et nous attendions les réactions », se défend-il. Il rappelle les nombreuses émissions censurées et jusqu'à sa convocation au ministère de l'Intérieur où on lui a demandé de mettre hors circuit Moez Ben Gharbia accusé d'être proche des islamistes. Pour ceux qui connaissent Ben Gharbia, ils savent parfaitement que cet animateur est totalement à l'extrême opposé. C'est alors que Sami Fehri a décidé d'arrêter ses activités, ce qui a poussé Belhassen Trabelsi à saisir Zine El Abidine Ben Ali qui a ensuite convié au palais de Carthage Fehri et Ben Gharbia. Les choses sont rentrées en ordre. Il faut rappeler cette période où un omda a été mis en prison et où l'on a vu le maire de Tunis limogé de ses fonctions, suite à une émission de Ben Gharbia.
Interrogé sur la fameuse émission du 13 janvier au soir, suite au dernier discours du président déchu, Sami Fehri avoue que ce n'est pas ce qu'il a fait de mieux, mais fait remarquer qu'il a exigé et obtenu (difficilement) de diffuser l'émission en direct, auprès de ceux qui lui ont donné l'ordre d'animer cette soirée. Il rappelle qu'il y a invité des figures qualifiées à l'époque d'opposition farouche au régime de Ben Ali, qu'on n'a jamais vues à l'époque dans une télé. « Cela dit, je ne pense pas que nous sommes les pires du système déchu, observe-t-il. Nous n'avons jamais crié Vive Ben Ali, nous n'avons jamais dit que Ben Ali était notre père à tous ! Vous, en tant que journalistes, vous pouvez comprendre plus facilement que les citoyens, les contraintes du système dans lequel nous vivions. »
Sami Fehri revient également sur la campagne médiatique calomnieuse dont il a fait l'objet et met ça sur le compte de la concurrence et de la volonté de le mettre hors circuit vu que les émissions de Cactus ont été celles qui réussissaient à obtenir la plus grosse part du gâteau publicitaire. Il rappelle que les annonceurs ne donnent pas la pub sous pression, mais en prenant en considération le retour sur investissement. Avec Cactus, selon Sami Fehri, ce retour sur investissement était le plus rentable et c'est normal au vu de toute l'audience et de la popularité dont il bénéficiait.
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