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Tunisie - Crise de la Snipe-La Presse ou du journal Essahafa ?
Publié dans Business News le 28 - 04 - 2011

A l'évidence c'est la SNIPE qui est en crise et pas le journal Essahafa. Ce journal n'est pas une filiale de l'entreprise. Il est organiquement et fonctionnellement intégré totalement dans les circuits de production de toute la chaîne des activités de l'entreprise. De ce fait, l'on ne peut taxer un produit mal écoulé sur le marché d'être à l'origine de la crise qui secoue la SNIPE depuis quelques années. Vu sous cet angle, la récente décision prise par le PDG de la SNIPE, à savoir de transformer le quotidien Essahafa en hebdomadaire, est inadéquate, voire même inappropriée.
En prenant une telle décision, il a certainement fait fausse route. En effet, l'élan du journal Essahafa, qui est depuis le 14 janvier en pleine phase de réconciliation avec son lectorat, a été brisé par le verdict du PDG de la SNIPE.
Au lieu de parier sur ce titre comme un produit d'avenir pour l'entreprise, on a préféré le reléguer comme par le passé, à un statut de sous-produit. Pourtant, ce journal a été de tous les combats. Etouffé, il a été, pour longtemps, considéré comme l'enfant non désiré de la boîte. A la botte du régime, à l'instar des autres supports médiatiques publics, on ne lui a jamais permis de proposer aux lecteurs une offre éditoriale consistante doublée d'une approche graphique séduisante.
A une époque où la pensée unique nous était imposée et défiait les valeurs universelles pour lesquelles l'humanité s'était tant sacrifiée auparavant, nos collègues du journal Essahafa n'ont jamais baissé la garde. A un point tel que la rédaction de ce journal se distinguera d'être un bastion de la liberté de pensée, de la diversité des opinions, et de la démocratie citoyenne.
Elle fut, grâce à ses icônes, l'une des premières à l'échelle du paysage médiatique tunisien, qui avait pour vocation originelle, la défense des intérêts des journalistes, la diffusion d'une culture démocratique, et la dénonciation de la violation de la liberté de presse. Mahmoud Dhaouadi, Zied El Héni, Neji B'ghouri, Hechmi Nouira, Omar Ghedamsi Adel Brinsi, Khelil Rekik, Mourad Allala, Lotfi Larbi Snoussi, Hssen ben Othman, Jamel Kermaoui, Neji Abassi, Jamel Arfaoui, Sarra Abdelmaksoud et beaucoup d'autres collègues, malgré la diversité de leurs opinions, malgré leurs clivages politiques, ont toujours été des journalistes dévoués aux causes de la liberté, de la justice et de la dignité humaine.
Ils ont accompli cette noble mission, qu'ils ont menée contre vents et marées, ce qui a procuré aux journalistes d'Essahafa, le rayonnement qu'on sait, malgré sa mévente sur le marché. C'est aussi une rédaction qui compte les plus belles plumes arabophones du pays et des collaborateurs de haut niveau.
Au grand dam de tous, les journalistes d'Essahafa, aujourd'hui plus libres, plus épanouis, plus soudés, plus déterminés à relever le défi de transformer leur journal en un support phare de l'information en Tunisie, à même d'aborder avec professionnalisme et de poser haut et fort les problèmes et préoccupations des citoyens, avec la certitude qu'ils tombent dans des oreilles attentives et habilitées à leur donner l'écho positif qu'ils méritent, se sont heurtés à une sentence de mort à petit feu.
Alors ils livrent un ultime combat. Un beau combat, dont on ne peut qu'être solidaire et partie prenante. Car ce combat est celui de l'avenir du journal et de la pérennité de l'entreprise.
Comment sortir de cette crise plus forts encore? A notre humble avis, il faudrait d'abord annuler illico-presto cette décision régalienne.
Ensuite, il s'agira de remettre sur la table des négociations les dossiers épineux qui sont à l'origine des maux qui traumatisent l'entreprise tels que la mauvaise gestion, la stratégie commerciale, la restructuration, et d'autres points qui se traitaient en vases-clos.
Il s'agit de réunir, de nouveau, les conditions de viabilité de l'entreprise. La SNIPE doit investir. Il est temps pour cette entreprise de voir grand, de devenir un grand groupe de presse. Il n'y a pas une pléthore du personnel. Nous avons l'effectif qu'il faut sauf qu'on n'a pas suffisamment de produits pour occuper autant de monde. Pourquoi pas une TV, une radio, d'autres titres ? Il faut penser aussi à ouvrir de nouveaux horizons aux journalistes maison par le biais de l'essaimage.
Mais pour revenir à la question du journal Essahafa, il faut garder à l'esprit que la réussite d'un média est fonction des politiques rédactionnelles initiées par la direction mais aussi des professionnels qui le réalisent, de leur niveau de créativité souvent lié à la formation qu'ils ont reçue et à l'autonomie qu'on leur donne. Elle est aussi fonction de l'époque, de l'évolution des goûts, d'une sensibilité culturelle voire même identitaire.
Il s'agit, de ce fait, de baliser la voie à une croissance qui positionne Essahafa comme un titre leader de la presse arabophone en Tunisie. Et ce, par le biais d'une progression forte et durable qui gagne de nouveaux lecteurs à chaque édition et en se donnant comme priorité de toucher un nouveau lectorat. Augmenter le tirage, augmenter la durée de lecture moyenne de ses rubriques de base est un autre défi d'élévation du niveau de satisfaction des lecteurs par rapport au titre.
Comment ? D'abord en se créant une fonction d'animateur politique et social. Il s'agit d'axer sur les genres de proximité (écouter, alerter, questionner les décideurs, faire émerger des solutions), d'engager des débats publics, de confronter les points de vue et d'éviter la pensée unique. Mais aussi, apporter un plus au lecteur par le biais d'une approche pédagogique (expliquer, vulgariser…), de faire preuve de créativité (idées, avis d'experts..) mais aussi d'assurer un suivi (historique, planning des projets, bilan, retour sur promesses…).
Les cinq clés de l'efficacité de ce journal à savoir ; indépendance, réactivité, proximité, crédibilité et un impact élevé et durable, en feront un extraordinaire vecteur de communication.
Toutefois, en dépit du poids un peu écrasant de ses concurrents déjà très actifs sur le marché, Essahafa devra aspirer à créer un média qui se fait respecter et qui serait capable de tenir son rang de support d'élite et de pouvoir bénéficier dès son lancement sous une nouvelle formule, d'un certain cœfficient de sympathie.
Ceci dit le journal, La Presse n'est pas non plus à l'abri des mutations qui s'opèrent depuis l'avènement de la Révolution sur le paysage médiatique tunisien. En effet, l'évolution des goûts du public, la multiplication de l'offre audiovisuelle et la qualité de la concurrence nous obligent à réfléchir sur les moyens d'améliorer ce produit pour maintenir nos positions et améliorer le positionnement de ce média.
Pour cela, il est important d'enrichir La Presse d'une palette de nouveaux services afin de mieux toucher un lectorat extraordinairement diversifié.
Enfin, la diversification des produits en développant de nouvelles approches de lectures (sondages, forums, vidéo etc.) pourrait nous mener à atteindre cet objectif.
En attendant, de débattre de tous ces problèmes au sein de l'entreprise, il est déconseillé de survoler d'un œil morne ce qui se passe à Essahafa. En effet, il ne sert à rien de se tirer dans les pattes et de remonter les uns contre les autres. Car, tout accouchement se fait dans la douleur. Que nos collègues du journal Essahafa, pardonnent les dérives verbales de certains journalistes de la rédaction de la Presse. Ils ont sûrement appréhendé la question sous un autre angle. Le mauvais peut-être. Mais une chose est sûre, la destinée du journal Essahafa et celle de la Presse, est commune.
* Chokri Ben Nessir est actuellement journaliste au quotidien La Presse. Il a notamment été rédacteur en chef de la revue L'Expression, membre du bureau directeur du Syndicat des journalistes tunisiens et membre du Syndicat d'Initiative de la ville de Tunis.


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