« Une constitution démocratique et un régime apostat ou bien une constitution pour un califat éclairé sur le modèle du prophète ? » C'est le titre d'un tract en langue arabe signé parti Tahrir (parti islamique radical non autorisé) et distribué devant une mosquée de l'Ariana après la prière des « traouih ». Après un exorde mettant en avant la sacralité et la place particulière du mois de ramadan dans la vie du musulman, le tract appelle au boycott des élections de la Constituante. Une « assemblée malfaisante composée d'êtres humains comme vous prétendant qu'ils sont capables de rédiger une constitution qui organise votre vie, et vous éloignant sciemment de votre religion par la tromperie et la ruse… ». « Notre appel au califat n'est pas un slogan creux ni des espérances trompeuses», enchaîne le tract, « mais un système pragmatique avec des lois prêtes à l'emploi et des principes structurés ». Et on n'omet pas de rassurer les plus sceptiques d'entre nous, car figurez-vous que même « le non musulman n'est pas privé de la sagesse des préceptes de l'Islam faisant de la vie sur terre un paradis, et tous les sujets de l'Etat islamique profitent de sa justice » ! Une vision de l'Islam d'un autre âge, un discours et une terminologie politiques d'un autre âge qui ont coûté au parti Tahrir son autorisation. Mais, décidément, les membres de ce parti n'en ont rien à faire et continuent d'occuper discrètement le terrain. Par ailleurs, à la Mosquée de la Cité Ennasr, lors du prêche du Vendredi, l'Imam a appelé à l'instauration de la polygamie en Tunisie conformément, selon ses lectures et interprétation, aux préceptes de l'Islam. R.S.
