Au cours de sa dernière année de Califat ( soit sa deuxième année) Aboubakr a continué à appliquer les préceptes de l'Islam tels qu'ils lui ont été dictés par le Prophète Mohamed. Les historiens arabes ne s'accordent pas sur la période exacte du Califat d'Aboubakr. D'aucuns affirment qu'il était resté plus de deux ans, alors que d'autres soutiennent qu'il était resté deux ans à peine. En tout état de cause, Aboubakr a réussi à mater les apostats et à instaurer la religion musulmane dans toute la péninsule arabique. Toutefois il n'a pas vécu les affrontements avec les Byzantins, et ce fut Omar Ibn Al Khattab qui prit la relève après lui, qui avait pleinement vecu ces événements et les batailles contre les Byzantins installés au Cham en Syrie. Est-ce à dire que la politique d'Aboubakr a été une politique de guerre, comme l'a affirmé Taha Hussein dans son ouvrage Ashaïkane ? On ne peut à mon avis être tout à fait affirmatif, car Aboubakr avait œuvré à instaurer les préceptes de l'Islam au sein de la société musulmane. Il tenait en effet à s'enquérir lui-même des préoccupations des fidèles. Il passait des mois dans une tente à Sounnah, à quelques kilomètres de Médine pour recevoir les Médinois, les écouter et essayer de trancher entre eux à l'occasion des litiges qui survenaient entre eux. Il se déplaçait, à la Mosquée pour diriger la prière, et faire des prêches aux fidèles. Certains historiens racontent, qu'il entrait en contact avec les commerçants et les aidait, comme il avait l'habitude de le faire du vivant du Prophète, à traire leurs chamelles, notamment dans la région du Sunnah, région proche du désert d'Arabie. Il avait en effet, du temps du Prophète, pratiqué le commerce moyennant une rétribution de 2500 dirhams, voire 3000 dirhams. Il s'est distingué par ses qualités d'homme humble, mais à l'esprit pondéré et éclairé. Il était parmi les riches commerçants de Quoraïch et il dépensa la majorité de sa fortune pour la cause de l'Islam. Certains versets coraniques font allusion à sa piété et à ses multiples actes d'endurance et de bienfaisance, sans pour autant le citer nommément. Alors qu'en sera écarté (du feu de la Géhenne) le pieux, qui donne ses biens pour se purifier et auprès de qui personne ne profite d'un bienfait intéressé, mais seulement pour la recherche de La Face de son seigneur le Très-Haut . Et certes, il sera bientôt satisfait ! (Allayl- versets 18 à 21)