Les missions d'observation électorale de l'Union européenne et Carter Center ont tenu, mardi 25 octobre 2011, deux conférences de presse successives pour annoncer les résultats de leurs observations. Michel Gahler, chef de la MOE UE en Tunisie, et député au parlement européen depuis 1999, a déclaré, après une introduction en langue arabe difficilement prononcée, être impressionné par l'afflux des citoyens tunisiens aux bureaux de vote, notamment les femmes et les jeunes, « déclencheurs de la flamme des révolutions du printemps arabe ». Il a salué, par la même occasion, l'effort fourni par les autorités politiques tunisiennes, l'Instance supérieure indépendante pour les élections et les observateurs nationaux et internationaux. Les observateurs de la MOE ont évalué positivement (qualitatifs « très bien » et « bien ») les opérations électorales à hauteur de 97% des 1649 bureaux de vote observés. Afin de s'assurer que l'ISIE respecte ses engagements, les observateurs de l'UE seront présents pour vérifier qu'à l'issue du processus de tabulation des résultats et de l'annonce du premier résultat provisoire, la traçabilité des résultats BV par BV soit offerte aux Tunisiens par le biais d'une consultation par Internet. Par rapport au délai choisi par l'ISIE pour se prononcer sur les éventuelles fraudes et infractions des candidats à la constituante, le chef de la MOE a déclaré que le délai est trop court, puisqu'il expire au moment de la proclamation des résultats préliminaires. Concernant les violations enregistrées, sujet qui n'a été abordé qu'après les interrogations des journalistes présents à la salle de conférence, M. Gahler a précisé que sur les 789 observées, 158 concernaient le non respect du silence électoral. « Des procédures de recours en justice sont en cours » ajoute-t-il. Cependant, « on n'a relevé aucun dépassement majeur », précise M. Gahler. Pour leur part, les observateurs de « Carter center » ont évalué le processus électoral en trois mots : libre, paisible et transparent. Ce que les 65 observateurs, de 25 nationalités différentes, ont remarqué c'est qu'il y avait un manque d'information du côté des membres de certains bureaux de vote. Ils ont également relevé la lenteur de l'opération de dépouillement des bulletins. La raison de ce retard est, selon eux, la longueur des listes des candidats aux élections et le manque d'expérience des officiers des bureaux régionaux. Concernant le cas des listes d'El Aridha de Hachemi El Hamdi, les observateurs ont signalé ne pas avoir suivi ce cas particulier et que par conséquent, ils n'ont pas de rapports à fournir là-dessus. « Il s'agit donc d'un test pour l'ISIE. On va voir s'il y aura une mise en vigueur des réglementations dans le cas où il y a preuve de fraude » ajoute l'un des observateurs de Carter Center. Dans le même ordre d'idées, Catherine Ashton, haute représentante de l'UE, a félicité dans un communiqué de presse rendu public ce jour même, le peuple tunisien pour ces premières élections transparentes et sa lutte pacifique pour ses droits. Zeyneb Dridi