Faisant suite aux propos, quelque peu équivoques et très controversés, de Hamadi Jebali (lire notre article à ce sujet), Samir Dilou, membre du bureau exécutif d'Ennahdha, a souhaité apporter plus de précisions et donner ce qu'il qualifie de « véritable version d'Ennahdha à ce sujet ». Sur les ondes de « Shems Fm », Samir Dilou a insisté sur la nécessité de placer les propos de Hamadi Jebali dans leur contexte. Selon ses déclarations, il ne s'agissait nullement d'un discours politique maisd'un serment « adressé aux partisans d'Ennahdha ainsi qu'aux personnes ayant participé à la campagne électorale du parti », dans lequel Hamadi Jebali parlait des valeurs de modestie et d'humilité, à suivre en cas de victoire. Des valeurs qui étaient en vigueur lors du 5ème Califat de Omar Ibn Abdulaziz. Toujours selon Samir Dilou, il n'y aurait donc aucune raison d'interpréter autrement ces propos et de les sortir de leur contexte étant donné que le programme politique d'Ennahdha, ainsi que son projet de Constitution,étaient clairs sur ce point, affirmant l'attachement du parti à« un régime républicain, meilleur garant de la démocratie » (selon le programme du mouvement). Réagissant sur les propos de Hamadi Jebali, Mohsen Marzouk, secrétaire général de l'Institution arabe de la démocratie, également invité sur les ondes de « Shems Fm », a déclaré que : « Hamadi Jebali, en tant que candidat au poste de Premier ministre devrait faire preuve de plus de réserve dans ses propos et tenir compte des craintes des 63% des Tunisiens qui n'ont pas voté pour le mouvement Ennahdha ». Selon M. Marzouk, « le Califat est un sujet politique et de tels propos sont inappropriés dans le discours d'un homme politique qui se doit d'être rassurant dans cette période de transition». Il a, également, ajouté : « Hamadi Jebali devrait faire une déclaration pour éclaircir ses propos qui peuvent avoir des répercussions négatives, aussi bien nationales qu'internationales. » Synda TAJINE