Le Sommet mondial du microcrédit 2011, où le rapport sera présenté, se tiendra du 14 au 17 novembre à Valladolid, en Espagne, en présence de la Reine Sofia et le lauréat du Prix Nobel et fondateur de la Banque Grameen, Muhammad Yunus. Selon le Rapport, le nombre de familles très pauvres ayant souscrit à un microcrédit a été multiplié par plus de 18 au cours des 13 dernières années, passant de 7,6 millions en 1997 à 137,5 millions en 2010. Ces données ont récemment été recueillies auprès de plus de 3.600 institutions du monde entier. En Tunisie, le microcrédit est proposé principalement par Enda interarabe, une ONG internationale qui a commencé le microcrédit en 1995. En reconnaissance de son travail, Enda a été choisie comme membre du Comité d'organisation du Sommet en la personne de sa directrice exécutive, Esma Ben Hamida. Enfin, Enda enverra à ce Sommet mondial une délégation de six personnes qui contribueront aux discussions en partageant leur expérience. La Campagne du Sommet du Microcrédit a pour objectif de rendre le microcrédit accessible à 175 millions de familles des plus pauvres du monde en 2015 et de faire en sorte que 100 millions de ces familles franchissent le seuil de pauvreté défini par la Banque mondiale par 1,25 dollars de revenus par jour. Rappelons qu'Enda sert 187.000 «clients actifs» (ayant un prêt en cours), dont 70% de femmes. Elle travaille à partir de 67 agences avec au moins une dans chaque gouvernorat et elle est présente dans beaucoup de zones défavorisées à l'intérieur du pays. Son portefeuille est de 110 millions de dinars. Les micro-entrepreneurs qui obtiennent des prêts d'Enda se sont montrés très fiables, remboursant à plus de 98% jusqu'à la révolution. En cumul depuis 1995, Enda aura accordé, d'ici la fin de l'année, un million de microcrédits à 320.000 micro-entrepreneurs pour une valeur de 600 millions de dinars, une contribution non négligeable à l'économie du pays, à la lutte contre la pauvreté et à la création d'emplois. Enda propose plusieurs types de prêts. Pour les vraies micro-entreprises qui sont gérées professionnellement, pour les activités génératrices de revenus d'appoint pour la famille, pour les petits paysans et éleveurs, mais aussi le prêt ta'alim qui finance le coût de l'équipement des enfants pour la rentrée scolaire, ou des formations, et le prêt eddar pour l'amélioration du logement. Enda a également accordé cette année des prêts spécialement aux Tunisiens rentrant de Libye pour faciliter leur réinstallation et elle compte lancer, avant la fin de l'année, un nouveau prêt destiné à encourager les jeunes à penser auto-emploi en créant une micro-entreprise au lieu d'attendre un hypothétique emploi salarié. Les prêts aux jeunes seront accompagnés de formations et d'encadrement adéquats et d'un suivi pendant les deux ou trois premières années. En outre, l'ONG emploie à plein temps près de 1.000 personnes (moyenne d'âge 32 ans), dont plus de 80% de jeunes diplômés, la plupart d'entre eux provenant des quartiers populaires. I.N.