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Plus de 128 millions des familles les plus pauvres du monde bénéficiaires en 2009
Micro-crédits
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 03 - 2011

Plus de 128 millions des familles les plus pauvres du monde ont reçu un micro-prêt en 2009, un record selon un rapport dévoilé aujourd'hui par la Campagne du Sommet du Microcrédit*. Si l'on considère que chaque famille compte en moyenne cinq personnes, cela signifie que les prêts accordés à 128 millions de clients les pauvres ont touché environ 641 millions de personnes, membres de ces familles. Ce chiffre est plus élevé que la population combinée de l'Union européenne et de la Russie. Les micro-prêts sont utilisés pour que des personnes vivant dans la pauvreté démarrent ou agrandissent toutes sortes de petites activités telles que la vente d'agrafes basiques, la production d'objets artisanaux ou encore l'apport de services de téléphonie mobile dans des villages éloignés.
«Le micro-crédit a réellement sorti des millions de femmes et leurs familles de la pauvreté», a déclaré l'ambassadrice itinérante américaine chargée des questions des femmes dans le monde, Melanne Verveer. «Le 8 mars, nous célébrerons le 100e anniversaire de la Journée internationale de la femme et il est satisfaisant de constater que plus de 81 % des plus pauvres ayant bénéficié d'un micro-prêt sont des femmes, cela représente plus de 100 millions de personnes. Les femmes entrepreneures réalisent les investissements les plus intelligents en micro-finance. Elles n'ont pas simplement de très bons résultats dans leurs entreprises, elles ont systématiquement démontré un taux très fort de remboursement de leurs prêts et ont entrepris des investissements dans leurs familles et leurs communautés.»
En totalité, ce sont plus de 190 millions de personnes qui ont contracté un micro-prêt en 2009, cependant la Campagne se concentre sur les 128 millions de personnes les plus pauvres. Depuis le lancement de la Campagne, il y a 12 ans, le nombre de familles très pauvres engagées par un micro-prêt a été multiplié par seize, passant de 7,6 millions en 1997 à 128 millions en 2009.
L'Etat de la Campagne du Sommet du Micro-crédit Rapport 2011 a également annoncé la création d'un Label d'Excellence pour l'aide aux pauvres et la transformation dans la micro-finance qui est en discussion depuis onze mois et continuera à évoluer dans les années à venir grâce aux apports de nombreux acteurs de la micro-finance. Le Label reconnaîtra officiellement les institutions qui travaillent le plus à aider les familles à sortir de la pauvreté. Pour Samii Daley-Harris, le directeur de la Campagne, «reconnaissant la variété d'initiatives essentielles au domaine de lamicro-finance, le Label cherche à se développer à partir des principes de la Smart Campaign en faveur de la protection du client et du Groupe de Travail sur la Performance Sociale. Par ailleurs, le Label réfléchit à des moyens de se développer en utilisant des systèmes déjà mis en place pour comprendre la performance sociale des institutions de micro-finance.»
«La croissance incroyable de la micro-finance nécessite la mise en place de certifications, de mesures d'objectifs permettant de définir clairement au reste du monde quels sont les objectifs des institutions de micro-finance engagées dans une mission de réduction de la pauvreté et quelles sont les institutions qui les atteignent,» déclare Chuck Waterfield, fondateurMicro Financeance Transparency. « On a besoin d'initiatives telles que le Label d'Excellence pour l'aide aux pauvres et la transformation dans la micro-finance, de toute urgence.»
Le rapport accorde une longue interview à Sir Fazle Abed, fondateur de BRAC au Bangladesh, anobli l'année dernière par la Reine Elizabeth pour son travail contre la pauvreté. Il y évoque les grands espoirs ainsi que les inquiétudes liées à la micro-finance aujourd'hui.
Sir Fazle Abed affirme que «la micro-finance est ce qui est arrivé de plus intéressant chez les pauvres au cours des trente dernières années. En assurant une inclusion financière, nous avons travaillé avec les pauvres d'une manière qui respecte leur dignité et nous avons démontré que la réduction de la pauvreté nécessite une approche multilatérale.» Lorsqu'on l'interroge sur ses inquiétudes, il répond que «l'appât du gain s'immisce de plus en plus dans la micro-finance. Nombreux sont ceux qui cherchent à faire beaucoup d'argent, et cela [l]'inquiète. Bien qu' [il] comprenne la logique : quand le retour sur investissement est élevé, il y a plus d'entrées d'argent dans le secteur. Mais, les gens ne devraient pas en profiter et faire de l'argent sur le dos de la pauvreté.» Il a également insisté sur le fait que le secteur doit se confronter aux questions du surendettement qui peut toucher des segments d'emprunteurs et ne doit pas perdre de vue son objectif de développement.
Pour Larry Reed, auteur du rapport et ancien Directeur du réseau Opportunity International, «il est important de comprendre que la micro-finance est bien plus que l'octroi d'un crédit pour des micro-entrepreneurs. Parmi les données qui présentent indéniablement le plus d'impact, on retrouve des programmes d'épargne pour les pauvres et les plus pauvres. Il y existe de nombreuses possibilités d'atteindre les zones rurales, notamment en introduisant des services de finance et d'assurance dans l'agriculture, en particulier lorsque ceux-ci sont intégrés à d'autres efforts de développement.»
Enda inter-arabe, ONG internationale installée en Tunisie depuis 1990 et pratiquant le micro-crédit depuis plus de seize ans, a octroyé 770.000 micro-crédits à 256 000 micro-entrepreneurs pour une valeur globale qui s'approche de 500 millions de dinars. La cible principale demeure les travailleurs indépendants dans le secteur informel n'ayant aucun accès au financement, et notamment les femmes (71% en 2010). Le taux de remboursement dépasse 98%. Avec 60 agences touchant 23 des 24 gouvernorats que comporte la Tunisie, enda emploie 760 personnes à plein temps. Le personnel est également réparti à tous les niveaux de responsabilité entre femmes et hommes et 86% sont diplômés du supérieur. Le personnel de terrain (85% du total) provient pour la plupart de leur lieu de travail, assurant un travail de proximité essentiel pour ce secteur.
En parallèle de l'octroi de ses micro-crédits, Enda Inter Arabe a mis en place des services d'appui et d'accompagnement aux micro-entrepreneurs. Ces services portent tant sur la gestion de l'entreprise que sur le développement humain. Ces services s'articulent autour du renforcement des capacités de gestion des micro-entrepreneurs et l'amélioration de la qualité de leurs produits. Une nouveauté en 2010 : l'éducation financière, visant à inculquer aux micro-entrepreneurs une meilleure gestion financière de leurs revenus (épargne, gestion des imprévus…). En 2011, l'éducation juridique viendra s'ajouter à ce programme.
Se préoccupant du bien-être de ses clients et de l'impact de ses activités sur le niveau de vie des bénéficiaires de micro-crédits, Enda Inter Arabe conduit régulièrement des études d'impact et de satisfaction. Ces études ont démontré que le pourcentage des femmes se sentant «empowered» est actuellement de 47%, un peu plus de 70% des clients disposent d'une épargne personnelle, les revenus des ménages ont augmenté dans 80% des cas et les conditions de logement se sont améliorées pour 60% des clients. Le soutien qu'Enda Inter Arabe a apporté rien qu'en 2011 a permis la consolidation de 158.000 emplois (les micro-entrepreneurs eux-mêmes) et la création de plus de 39.500 emplois salariés.
En 2009, l'adhésion de l'IMF Enda Inter Arabe à la «Smart Campaign» pour la protection des clients a renforcé sa responsabilité sociale et l'engagement qu'elle a envers ses clients.
Jalila, cliente à Nabeul, artisane
Jalila est cliente d'Enda Inter Arabe depuis quatre ans. Mère de deux enfants dont le mari a été licencié de son travail, elle a abandonné ses études de philosophie pour se lancer dans une activité artisanale à laquelle elle n'était pas initiée : réaliser des articles issus du tressage des feuilles de palmier. Une activité faisant partie de ces métiers dits réservés aux hommes. Le faible coût de la matière première et le penchant de Jalila pour les produits naturels ont été à l'origine de ce choix.
Pour imposer son art et être reconnue comme une artiste à part entière, Jalila a dû se battre contre des obstacles socioculturels de son entourage. Sa ténacité, les encouragements de son mari et sa confiance en elle l'ont beaucoup aidé. Elle a commencé à confectionner une gamme de produits, certes classiques, comme le couffin, le sajjed (tapis) et la marwaha (l'éventail), mais qui l'ont fait connaître et ont bâti sa réputation. Actuellement, elle est reconnue pour la qualité de son travail à travers toute la Tunisie et même au-delà des frontières. Elle a participé à plusieurs foires nationales et internationales avec cette ambition de valoriser l'artisanat de sa région et développer par là même son esprit créatif.
*La Campagne du Sommet du Microcrédit est un projet de Results Educational Fund, une organisation partisane basée aux Etats-Unis qui a pour but de susciter la volonté d'éliminer la pauvreté. La Campagne a été lancée en 1997, et en 2007 elle a dépassé son objectif de départ d'atteindre 100 millions des familles les plus pauvres avec un crédit pour auto-entrepreneuriat et d'autres services financiers et commerciaux. Le prochain Sommet Mondial du Micro-créditt se tiendra du 14 au 17 novembre 2011 à Valladolid en Espagne.


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