Il y a environ plus d'un an et demi, le vice-président de la BEI, Philippe de Fontaine Vive, alors qu'il était de passage à Tunis, avait promis que son institution allait s'impliquer davantage dans le développement et le soutien des couches défavorisées à travers la microfinance. Nous journalistes, habitués que nous sommes d'entendre des promesses qui ne sont jamais tenues, avions pensé que les paroles de M. De Fontaine Vive ne dépasseraient le stade de proclamation de foi. Eh ben non, et pour cause ! De l'argent liquide ou frais, c'est comme vous le voulez- pour nos petits entrepreneurs. Nous apprenons par un communiqué de enda inter-arabe que la FEMIP (Facilité Euro-Méditerranéenne d'Investissement et de Partenariat) -l'instrument de la Banque européenne d'investissement (BEI) consacré aux neuf pays partenaires de la rive sud de la Méditerranée, vient d'accorder un prêt à long terme de 2 millions d'euros (soit l'équivalent de 3,6 millions de dinars tunisiens) qui serviront à octroyer des crédits à des micro-entrepreneurs tunisiens. La cérémonie de signature de l'accord s'est déroulée le 19 décembre 2007 au siège de la BEI à Luxembourg, en présence côté BEI du vice-président de la BEI, M. Philippe de Fontaine Vive, et des co-directeurs de l'ONG internationale, côté enda inter-arabe. Et déjà enda d'annoncer que ce prêt lui permettra d'étendre son offre de micro-crédit à de nouvelles zones et de proposer de nouveaux produits financiers, à même de renforcer des micro-entreprises et créer ainsi des emplois. «Avec notre taux de remboursement de presque 100%, ce prêt se traduira en un total de 50.000 micro-crédits octroyés pour une valeur cumulative de DT 26 millions de dinars tunisiens pendant les six années de sa durée», a déclaré Essma Ben Hamida, co-fondatrice et co-directrice d'enda inter-arabe. Le communiqué de l'ONG rappelle que 'enda soutient les micro-entrepreneurs, notamment des femmes (81%), par le micro-crédit et aussi par des services d'accompagnement tels que des formations et l'appui à la commercialisation''. Ainsi, ce prêt de la BEI, remboursable en dinars tunisiens, permettra à enda d'étendre la portée de deux produits introduits à titre expérimental depuis un an, à savoir :
- le prêt «ta'alim» (éducation), permet de couvrir les frais d'équipement des enfants pour la rentrée scolaire ou le coût de formations ; - le prêt «eddar», est destiné à l'amélioration du logement.
«Pour nous, il s'agit là de deux prêts d'investissement, l'un dans l'avenir des enfants, et l'autre dans le confort de la famille», déclare selon Michael Cracknell, le deuxième co-fondateur et Co-directeur d'enda-inter-arabe. L'ONG souligne également que ce prêt est le deuxième consenti par la BEI à enda-ia après celui de 750.000 euros signé au siège d'enda-ia à Hay Ettadhamen en 2006. Ce qui permet au management de enda de déclarer que 'la confiance renouvelée de la FEMIP à enda inter-arabe devrait également avoir un effet catalyseur supplémentaire auprès des investisseurs locaux et ainsi permettre à enda de réaliser ses objectifs de croissance. Pour sa part, Philippe de Fontaine Vive, indique que 'la microfinance est une des priorités de la FEMIP, dans le but de soutenir l'intégration des institutions de microfinance dans les secteurs financiers locaux. Dans ce cadre, la FEMIP cherche également à pérenniser les associations de microfinance, en les accompagnant vers une gouvernance adaptée et une stabilité qui leur permettent de se refinancer de façon autonome auprès des banques''. En tout cas, pour l'ONG tunisienne, cela se traduit chaque jour sur le terrain. 'En effet, depuis le premier prêt de 2 millions de dinars accordé par la Banque de l'Habitat en septembre 2005, enda-ia a réussi à mobiliser un total de 26 millions de dinars auprès de 5 banques tunisiennes et de trois institutions financières internationales''. A fin de novembre 2007, enda-ia a accordé un cumul de 270.000 micro-crédits d'une valeur de DT 128 millions à 87.000 micro-entrepreneurs depuis son lancement en 1995 ; et toujours à la même date, 62.000 micro-entrepreneurs, opérant dans les principales villes du pays, avaient un prêt en cours avec Enda. Pour 2008, l'ambition de l'ONG est encore plus grande, puisqu'elle compte renforcer sa présence dans les zones rurales.