Les agences de voyages n'en peuvent plus ! En effet, à travers une conférence de presse, lundi 30 janvier 2012, à l'hôtel Golden Tulip El Mechtel, les voyagistes ont tiré la sonnette d'alarme sur les risques de faillite. Si l'Etat ne prend pas vite des dispositions, un maillon de la chaîne touristique sera affaibli et surtout des centaines d'emplois seront menacés. A cette occasion, la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV) a lancé un ultimatum au gouvernement : il aura jusqu'au 15 février pour prendre des décisions vitales et «courageuses». Depuis février 2011, la FTAV a soumis au gouvernement des revendications qui permettraient la survie de ce secteur. Mais, concrètement et selon les déclarations du président de la FTAV Mohamed Ali Toumi, rien n'a été fait ! Alors que veulent les agences ? En fait, les 700 agences de voyages tunisiennes qui emploient environ 8.000 personnes (emplois directs) veulent que des mesures de soutien soient mises en œuvre. Il s'agit de la suspension du remboursement des prêts et crédits bancaires ainsi que des mensualités du leasing outre le report de paiement des échéances fiscales (TVA et tiers provisionnels) ainsi que des cotisations à la CNSS. Concernant ce dernier chapitre, M. Toumi a expliqué que le gouvernement de Béji Caïd Essebsi, avait donné des facilitations, mais les conditions étaient inappropriées et les démarches administratives fastidieuses, de telles façon que rares sont les agences qui ont pu bénéficier de cet avantage. Ainsi et si le gouvernement n'étudie pas les propositions de la FTAV, les agences menacent de monter au créneau. Aucune décision n'a été prise pour l'instant, mais toutes les options sont envisageables : une opération escargot avec les véhicules des voyagistes pour bloquer la circulation, un sit-in devant le ministère du Tourisme, des banderoles de protestations dans les agences de voyages et sur leurs véhicules, précise le président de la FTAV. Interrogé par Business News sur la possibilité que les voyagistes auraient pris de court le gouvernement, vu sa récente prise du pouvoir, qui n'a pas eu le temps de s'installer ou d'étudier les dossiers, Mohamed Ali Toumi a répondu que quelque soit le gouvernement en place, la machine doit continuer de marcher et que ce n'est pas normal qu'à chaque gouvernement, on recommence le processus de nouveau et qu'il faut avoir une continuité dans la prise de décision. Un autre chapitre a été abordé par les voyagistes. Il s'agit d'un appel d'offres lancé samedi par le ministère du Tourisme concernant l'organisation du congrès de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) qui se tiendra les 16 et 17 avril en Tunisie. Cet appel égalise entre les agences de voyages (qui doivent avoir au minimum un capital de 100 mille dinars, une caution ONTT de 50 mille dinars, une assurance, etc.) et les sociétés de services qui ne doivent fournir aucune garantie. En protestation, les agences de voyages, qui se sont senties piquées au vif, ne participeront pas à cet appel d'offres. Pire, elles ne fourniront pas leurs matériels (tels que les bus) à la société qui remportera l'appel d'offres, ce qui pourra avoir des conséquences dramatique sur l'image de la Tunisie. Plusieurs autres interrogations ont été soulevées lors de cette conférence de presse notamment la manière dont les agences pourront s'acquitter de la caution de l'ONTT (Office national du tourisme tunisien) qui varie de 25 à 50 mille dinars selon la catégorie de l'agence (A ou B) avant le 31 janvier 2012, mais également les raisons pour lesquelles la société des services nationale (connue sous le nom de Montazah Gammarth) garde le monopole de l'organisation des voyages aux Lieux Saints, etc.