• Dans les prochains jours, une dizaine d'agences de voyages pourraient fermer leurs portes, et une centaine dans les prochains mois • Les voyagistes s'engagent à doubler le flux des croisiéristes si on diminue de moitié la taxe sur les croisiéristes, versée pour le compte d'une entreprise de «Princess Holding» sous l'ancien régime Un ultimatum a été lancé par le président de la Ftav, M. Mohamed Ali Toumi, lors de la conférence de presse organisée, hier, à Tunis. «Le 16 février prochain on peut s'attendre à une escalade des revendications», précise-t-il. Bien que certains membres du bureau exécutif de la fédération ne soutiennent pas cette escalade, on pourrait assister à des opérations escargot de nature à provoquer un important ralentissement de la circulation, dans l'objectif d'attirer l'attention du gouvernement sur les sérieux problèmes du secteur. Des sit-in, des grèves, des banderoles, ou même le blocage des routes par le matériel roulant des voyagistes, sont prévisibles. Inquiet de la situation du secteur, le président s'interroge sur le positionnement des agents de voyages dans la chaîne touristique. «Normalement, c'est le maillon fort de la chaine», rappelle-t-il. Et d'expliquer «sous d'autres cieux, l'agent de voyages fait la loi. Chez nous c'est le parent pauvre du secteur». Le secteur compte 700 agences de voyages et 8.000 employés. En dépit de la chute libre de l'activité de près de 80%, les opérateurs ont préservé les emplois permanents. «Les licenciements qui ont fait du bruit portaient sur des emplois précaires et saisonniers», précise-t-il. Toutefois, dans les prochains jours, une dizaine d'agences pourraient fermer leurs portes, et une centaine dans les prochains mois. Ces fermetures entraîneront de facto la mise au chômage de plusieurs centaines de travailleurs. Par conséquent, le secteur a besoin d'un plan d'urgence pour pallier ses difficultés conjoncturelles, mais aussi ses dysfonctionnements structurels. Surtout que l'année 2012 n'incite pas à l'optimisme. «Certains tour- opérateurs ont tout simplement cessé de programmer la Tunisie dans leurs voyages», s'alarme M. Toumi. A cet égard, on apprend que les voyagistes ont déposé au ministère de tutelle, depuis le 7 février 2011, une série de mesures de soutien, à savoir le report des échéances sociales et fiscales, la révision de «la caution Ontt», la libéralisation de l'activité «l'Omra et El Haj», l'assouplissement des rapports avec les institutions de leasing, une prise de position officielle du ministère du Transport à l'égard de la commission «Iata», et enfin de tripler le budget alloué à l'outgoing. Avec du retard, le 5 août, un décret a porté sur une partie de ces demandes, sans un effet rétroactif. «Pis, l'action se limite au 31/12/2011 et la préparation des dossiers est très compliquée», déplore-t-il. Sur un autre plan, les voyagistes se sont engagés à doubler les flux des croisières si on révise à la baisse la taxe sur les croisiéristes, estimée à 5 euros par personne et versée pour le compte de l'une des entreprises de «Princess Holding». Les relations entre les professionnels et le ministère de tutelle semblent passer par des zones de turbulence. Journal à la main, le responsable pointe du doigt le ministère de tutelle, en montrant un appel d'offres portant sur l'organisation d'une manifestation internationale à Djerba. «Cette annonce nous traite sur un pied d'égalité avec les sociétés de services», s'étonne-t-il. Ainsi, sur cette affaire, les dossiers des entreprises de 100 mille dinars de capital et qui versent une caution de 50 mille dinars s'alignent à ceux des sociétés dotées d'un capital d'un millier de dinars. «La patience a ses limites» renchérit le responsable.