«La Tunisie n'est pas une terre de Jihad mais elle est une terre de prédication religieuse». C'est ce qu'a affirmé Seif Allah Ben Hassine, le leader des salafistes jihadistes en Tunisie, connu sous le nom d'Abou Yadh dans une interview accordée au journal Le Temps et parue aujourd'hui, vendredi 30 mars 2012. Le chef de file des salafistes jihadistes a, dans ce contexte, indiqué que son mouvement ne prêche pas la violence: «Tous nos actes se résument actuellement à de la prédication morale et à des œuvres de charité». Concernant les menaces de mortscandées à l'encontre des juifs, il a précisé qu'il «n'a pas lancé de menaces contre les juifs tunisiens mais contre les sionistes qui spolient les terres saintes en Palestine et tuent des innocents dans l'impunité totale», ajoutant qu'il a les enregistrements du sit-in du dimanche dernier et qu'il«défie quiconque lui dira qu'il appelé à tuer les juifs de Tunisie». Rappelons que les appels au meurtre avaient été proférés à l'adresse des «juifs» et non à l'encontre des «sionistes», lors de la manifestation salafiste. Evoquant le sujet de l'image des jihadistes auprès de l'opinion publique, Abou Yadh a souligné qu'ils «n'ont pas à soigner leur image de marque car leur image n'est pas ternie aux yeux des gens qui prennent la peine de les connaître de près pour éviter les préjugés». Il a également indiqué : «Jamais nous n'avons traité de mécréants les Tunisiens. Ce ne sont que de fausses allégations médiatiques», ajoutant que «les détracteurs d'Ennahdha instrumentalisent le salafisme jihadiste pour discréditer ce parti auprès de son électorat réel et potentiel». Concernant la décision d'Ennahdha de garder l'article premier dans la Constitution en cours d'élaboration, le leader des salafistes jihadistes en Tunisie a expliqué : «Honnêtement je peux vous dire que je remercie Allah qu'Ennahdha n'ait pas adopté la Chariâa dans l'article premier de la prochaine Constitution, autrement on déclarera la guerre contre nous et on nous exécutera au nom de la Chariâa». Autre point à relever, Abou Yadh s'est dit «sidéré» de voir des nahdhaouis comme Ellouze ou Atig renoncer à leurs principes et qu'il a du respect pour Ben Jaâfar«qui n'a pas fait entorse à ses principes en refusant toute adoption de la Chariaâ dans la Constitution et il s'en est tenu». Cliquer ici pour lire l'intégralité de l'interview