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«Ennahdha a déjà fait son choix pour être dans la voie de la laïcité bien loin de l'Islam et de la Chariaâ» Exclusif : Le leader des salafistes djihadistes, Seif Allah Ben Hassine alias Abou Yadh au «Temps»
•«Les détracteurs d'Ennahdha instrumentalisent le salafisme djihadiste pour discréditer ce parti auprès de son électorat réel et potentiel» •«Je rends grâce à Allah qu'Ennahdha n'ait pas adopté la Chariaâ dans l'article premier de la prochaine Constitution, autrement on nous exécutera au nom de la Chariaâ» • «Je n'ai pas lancé des menaces contre les juifs tunisiens mais contre les sionistes qui spolient les terres saintes en Palestine et tuent des innocents dans l'impunité totale» On n'en finira pas paraît-il avec les accusations qui fusent de tout bord pour incriminer une partie ou une autre, pour la responsabiliser quant au déficit sécuritaire qui nous guette actuellement. Et bien entendu c'est le salafisme djihaddiste qui est aujourd'hui considéré comme étant à l'origine de tous nos maux. Nous avons tenté d'avoir la version des faits de l'une des figures de l'islamisme politique Seif Allah Ben Hassine, alias Abou Yadh. Le leader des salfistes djihhadites en Tunisie qui observe actuellement une période de ‘'silence médiatique'' a bien voulu le rompre pour répondre à nos questions. -Le Temps- :Est-ce que vous êtes prêts à retirer vos propos quant à la fin politique d'Aly Larayedh, le ministre de l'Intérieur ? Abou Yadh : J'y tiendrai, tant qu'Aly Larayedh n'arrêtera pas de faire de fausses allégations à l'encontre des salafistes, sans pour autant en avoir les preuves. Si cet homme n'est pas capable d'être dans le rôle d'un politique qui rassure le peuple, il doit quitter ce poste et non pas jeter son dévolu sur les salafistes djihadistes pour fuir ses responsabilités. Nous ne prêchons pas la violence. Tous nos actes se résument actuellement à de la prédication morale et à des œuvres de charité. Nous étions présents pour aider les réfugiés libyens. Nos jeunes ont répondu présents également quand il était question de donner un coup de main à nos compatriotes en difficulté suite à la vague de froid et de chute de neige qu'a connu notre pays en hiver en organisant plusieurs convois. Nous avons un site qui en atteste, « Moltaqa Ansar Asharia » qui peut être traduit par « Rencontre des partisans de la Chariaâ ». Je suis persuadé que la Tunisie n'est pas une terre de Djihad mais elle est une terre de prédication religieuse. Croyez-vous vraiment que vous devez soigner votre image de marque auprès de l'opinion publique tunisienne ? On n'a pas à soigner notre image de marque car notre image n'est pas ternie aux yeux des gens qui prennent la peine de nous connaître de près pour éviter les préjugés. C'est facile d'accuser les gens mais le plus difficile est d'apprendre à les connaître. Nous ne voulons que du bien à notre pays et à nos compatriotes. Jamais et au grand nous n'avons traité de mécréants les Tunisiens. Ce ne sont que de fausses allégations médiatiques. Maintenant on brandit l'épouvantail salafiste pour effrayer le peuple tunisien. Les détracteurs d'Ennahdha instrumentalisent le salafisme djihadiste pour discréditer ce parti auprès de son électorat réel et potentiel. Qu'en est-il des menaces de mort à l'encontre des juifs de Tunisie ? Je peux vous donner les enregistrements du sit-in du dimanche dernier. Je défie quiconque me dira que j'ai appelé à tuer les juifs de Tunisie. Je n'ai pas lancé de menaces contre les juifs tunisiens mais contre les sionistes qui spolient les terres saintes en Palestine et tuent des innocents dans l'impunité totale. Que pensez-vous de la décision d'Ennahdha de garder l'article premier de la Constitution dans la Constitution en cours d'élaboration ? Je ne suis pas concerné par cette question encore moins par votre démocratie, l'ANC et ce gouvernement qui à mon sens n'est pas légitime. Que le gouvernement soit de gauche ou autre cela ne change rien dans ma vision des choses. Car on a beau vu des lois qui se légifèrent mais dans la pratique rien n'y est. Un gouvernement légitime est celui qui gouverne selon la parole divine. Je tiens à préciser que ce ne sont pas les salafistes qui étaient devant le siège de l'ANC pour appeler à l'adoption de la Chariaâ comme source d'inspiration unique de la Constitution. Car l'Assemblée nationale constituante n'est pas habilité selon nous à appliquer la Chariaâ. Honnêtement je peux vous dire que je remercie Allah qu'Ennahdha n'ait pas adopté la Chariââ dans l'article premier de la prochaine Constitution, autrement on déclarera la guerre contre nous et on nous exécutera au nom de la Chariâa. Ennahdha a déjà fait son choix pour être dans la voie de la laïcité bien loin de l'Islam et de la Chariâa. Je suis sidéré de voir des nahdhaouis comme Ellouze ou Atig renoncer à leurs principes d'une manière surprenante. J'ai du respect par contre pour Ben Jaafar qui n'a pas fait entorse à ses principes en refusant toute adoption de la Chariaâ dans la Constitution et il s'en est tenu. Pourquoi avez-vous décidé d'observer un silence médiatique actuellement ? Ce n'est point pour fuir les médias et donc ma responsabilité de répondre aux questions concernant mon activité, mais tout simplement je veux éviter la cacophonie. On s'active actuellement à préparer une rencontre d'ici, fin avril, Inchallah. Est-ce qu'il y aura Tarak Al Maaroufi à cette rencontre ? Tarak Al Maaroufi est en Tunisie pour un séjour de dix jours seulement. Je ne l'ai pas encore rencontré, jusque-là.