Le samedi 7 avril 2012, au siège du ministère de la Justice, une réunion s'est tenue entre le ministre Noureddine Bhiri et les haut cadres des agents de sécurité opérant dans le secteur pénitentiaire, en présence de journalistes. Noureddine Bhiri a expliqué que l'ordre du jour de la réunion n'est autre que la présentation des réformes envisagées dans le secteur. Il a rappelé que certaines réformes sont d'ordre urgent, alors que d'autres visent le moyen terme. Pour les mesures urgentes, il s'agit d'abord de reconstruire les prisons endommagées dans la période post révolutionnaire. A ce titre, M. Bhiri a annoncé la création d'un fonds sous forme de compte bancaire, qui sera alimenté par des donations et cotisations et qui servira à financer les travaux d'aménagement et de reconstruction des prisons, ajoutant espérer ne pas avoir à démolir les anciennes demeures, car «les prisons font partie de la mémoire collective du peuple», selon ses propos.
Dans le cadre des réformes immédiates également, M. Bhiri a affirmé qu'il convient de revoir le statut des agents travaillant dans les prisons, de les former, de les encadrer et d'améliorer leurs conditions de travail. Il a précisé qu'on envisage également de renforcer les équipes par des recrutements périodiques.
Concernant les réformes à moyen terme, le ministère de la Justice préconise la refonte du code pénal et l'amendement de certains textes légaux régissant le secteur. Le ministre a, par ailleurs, évoqué la question d'amnistie, ironisant sur le fait que malgré les nombreuses libérations, les prisons «regorgent» toujours de pensionnaires et restent surpeuplées. Dans cet ordre d'idées, il a affirmé que les détenus méritent bien le pardon et la réintégration, car «on ne nait pas et ne meurt pas criminel, on a droit à une deuxième chance!».