Suite à l'agression contre le local de son parti à El Kabaria, le porte-parole du PCOT, Hamma Hammami, a déploré dans une conférence de presse tenue ce matin du vendredi 4 mai 2012, la poursuite de la politique du "deux poids/deux mesures" dans l'administration judiciaire. Le porte-parole du Parti communiste ouvrier tunisien (PCOT), Hamma Hammami, a mis l'accent sur le fait que "le ministère public réagit au quart de tour dans les histoires impliquant les modernistes mais devient compréhensif lorsqu'il s'agit des salafistes". Il a attiré l'attention sur les dangers d'une telle politique, qui "peut engendrer l'embrigadement de la société sans qu'on ne s'en rende compte alors qu'il est encore temps". Le militant du PCOT, Youssef Belhaj, a rappelé que "le local vandalisé le 29 avril dernier a été loué il y a deux mois et demi pour abriter les activités du PCOT dans la région d'El Kabaria". "Les militants de la région ont attendu d'équiper le local, avant de mettre l'affiche indiquant le nom du parti, ce qui a été finalisé dimanche dernier", a-t-il poursuivi. "La parution de l'affiche du PCOT a provoqué la colère de certains groupes qui veulent garder l'exclusivité de l'activité politique dans cette zone démunie des banlieues de Tunis. Ils ont exprimé leur opposition à cette affiche et réclamé de l'enlever", a encore expliqué M. Belhaj. Allant porter plainte et demander de l'aide auprès de la police, il n'a pu que constater les dégâts à son retour au local. "Ce qui me tracasse le plus, c'est d'avoir vu un adolescent de moins de 15 ans emporter une unité centrale et la détruire devant le local. Un autre jeune a détruit l'écran. Deux autres m'ont demandé si nous croyons au diable, alors qu'un autre, plus clairvoyant, m'a demandé si nous étions des Chiïtes", a encore déploré le militant du PCOT. Dans son commentaire de l'incident, Hamma Hammami a attiré l'attention sur le danger encouru par la Tunisie des actions perpétrées par ces groupes criminels et fascistes. "Ce n'est pas le PCOT qui est visé en tant que tel, c'est plutôt la liberté et la démocratie. Ils veulent dominer la scène et empêcher les autres expressions politiques de s'exprimer, en usant de criminels qui n'ont rien à voir avec l'Islam", a expliqué le leader du PCOT. Il a également souligné que "ces groupes ne veulent nullement voir le PCOT s'installer dans cette zone démunie, qui constitue l'environnement naturel de notre parti dont les principes concordent avec les aspirations de ces masses laborieuses à l'émancipation sociale et politique". Hamma Hammami a conclu en faisant assumer au gouvernement ‘la responsabilité de préserver la sécurité et faire respecter les libertés, évitant de procéder à la politique "deux poids/deux mesures", qui est en contradiction avec les principes élémentaires de la démocratie'. Il a également appelé la société civile et politique à se dresser pour protéger le processus révolutionnaire et réaliser ses objectifs. Concernant l'impact de l'amnistie générale, Hamma Hammami a souligné qu'un débat national doit délimiter les personnes concernées. "Les victimes du 26 janvier 1978, du 3 janvier 1984, des évènements du bassin minier, des incidents de Bab Souika, de Monastir, etc., font-elles partie de cette liste?", s'est-il interrogé. "Il faudrait également s'inspirer des cas similaires dans d'autres pays, pour éviter la connotation partisane, s'agissant de la première amnistie appliquée en Tunisie", a-t-il ajouté. Concernant son cas personnel, Hamma a refusé toute compensation pour ses années passées en prison ou en clandestinité, considérant que "vivre le départ de Ben Ali est sa plus grande compensation". Mounir Ben Mahmoud