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Meeting de Béji Caïd Essebsi : discours démocratique dans une ambiance RCDiste
Publié dans Business News le 16 - 06 - 2012

L'entrée en fanfare (sur fond de l'hymne national) de Béji Caïd Essebsi et de Taïeb Baccouche au Palais des congrès avait ce quelque chose de fédérateur parmi les présents : « voilà l'initiative qui va sauver la Tunisie de l'obscurantisme et l'inexpérience désarmante dont on accuse le parti au pouvoir».
L'ancien Premier ministre a bien joué sur ces deux éléments durant son discours en tournant en dérision certains des ministres du gouvernement actuel. Son public était totalement acquis à ce discours et Caïd Essebsi le savait. Le public savait même que l'initiative n'est absolument pas miraculeuse et qu'elle ne représente que cette bouée de sauvetage qu'on lance à un rescapé qui s'attendait à voir un ferry. Ou, comme l'a dit un facebooker, un verre d'eau pour une personne perdue dans le désert et qui ne pouvait espèrer, en ce moment, un Coca Light avec glaçons et citron.
Tout cela, le public le savait et semblait déterminé à aller de l'avant pour aider à faire naitre et réussir l'initiative.
Mais ce à quoi son public n'était pas préparé, c'est cette présence assez importante de plusieurs figures du RCD.
Avant même l'arrivée de M. Caïd Essebsi, on voyait le scepticisme, l'inquiétude et les interrogations. « Que font-ils ici ? » ; «Sommes-nous condamnés à choisir entre une dictature et une dictature religieuse ? ».

Prenant la parole, Béji Caïd Essebsi détend l'atmosphère en revenant sur les événements des derniers jours et en rappelant que « nous sommes tous musulmans. Sauf ceux qui prônent la violence ». Il raconte une anecdote dont il conclut que « nos frères et nos enfants au pouvoir doivent gouverner selon nos cerveaux et non selon les leurs. » Il revient sur sa visite au Qatar et montre son indignation face à tout ce qui a été raconté à ce sujet.
Et il se paie la tête de ces ministres qui «font le prêche et qui ferment les espaces culturels» ou encore ce ministre qui «ne connait même pas la capitale de la Turquie».
Et pour clôturer le tout, il tacle les trois présidents qui nous dirigent et qui se sont mobilisés pour nous dire que le sacré a été profané. « Parfois, je m'interroge, suis-je dans la réalité ou dans un rêve ? Il y va de la crédibilité de l'Etat !», s'est étranglé M. Caïd Essebsi, entrecoupé par des applaudissements et des « Ya Béji, ya Béji, ya Béji ».
Et c'est là le hic. Le grand hic. Car ces applaudissements et ces « vivats » auraient pu être spontanés, mais ils ne l'étaient pas. Il y avait un peu partout dans la salle des chauffeurs qui incitaient le public à crier et applaudir. C'est dans la pure tradition du RCD dans laquelle certaines des figures présentes se sont retrouvées très rapidement. Mais pas le reste de la salle. Pas l'essentiel de la salle qui aurait tant souhaité que les applaudissements soient spontanés. Et ce n'étaient pas les occasions qui manquaient. Comme lorsqu'il s'est payé la tête de Rafik Abdesselem et en déclarant qu'il ne faut pas penser que Dakar est la capitale d'Afriqya (ancien nom de la Tunisie) par rapport au tollé soulevé par le tableau supposé être à la Marsa, alors qu'il se trouvait au Sénégal.
La salle riait aux éclats et n'avait vraiment pas besoin de ces chauffeurs pour leur dire maintenant il faut applaudir, maintenant il faut se lever. On en a vu un peu de tout, dans la pure tradition RCDiste : maintenant il faut pousser des youyous (lorsqu'il a évoqué le CSP) ; Bourguiba, Bourguiba, Bourguiba ; l'hymne national, Allahou akbar...
En bref, la majorité de ces applaudissements aurait pu être spontanée. Mais elle ne l'était pas…

N'étaient-ce ces questions de forme, le discours de Béji Caïd Essebsi était fédérateur et assez convaincant, même si certains y ont vu un discours hautain et bourgeois. La Tunisie est comme ce véhicule embourbé qu'il faut secourir. « Mes chers frères du parti au pouvoir, vous ne pouvez pas désembourber seuls la voiture, vous avez besoin de tout le peuple », a déclaré le président de « Nidaa Tounes » attirant l'attention que lorsqu'il y a un incendie, il ne faut pas voir la couleur de celui qui va vous aider à éteindre le feu.
Sur les perspectives d'avenir, M. Caïd Essebsi balaie d'un trait ceux qui pensent qu'il y aura un retour à la dictature. « On a essayé le parti unique et on a vu les gros problèmes qu'il dégage. Hors de question de revenir à cette expérience, mais il n'est pas question non plus de laisser la place à un parti dominant », a-t-il déclaré attirant l'attention que plusieurs membres de l'Assemblée constituante méritent d'être au gouvernement.
De cette idée, il rebondit sur la nécessité de regrouper tout le monde sans exclusion. Entendez par là les RCDistes. « C'est ça la citoyenneté, on est ouverts à tous, y compris les Destouriens », a-t-il déclaré avant de laisser place à une ovation dont on devine aisément l'initiateur.
Juste ensuite, et en continuité de son idée, Béji Caïd Essebsi déclare être prêt à travailler avec Ennahdha. Mais sous conditions. Et de citer une belle longue liste qui commence par la nécessité de respecter la notion même de l'Etat qui doit être au dessus de tout.
Il ne faut pas toucher à l'article 1er de la Constitution, il ne faut pas qu'un drapeau autre que le drapeau tunisien flotte dans le pays (ni drapeaux noirs, ni drapeaux roses), il faut respecter nos lois et notamment le CSP (applaudissements, vivats, you-you), le respect de la démocratie selon les normes internationales…

Doit-on comprendre que la troïka ne respecte pas et n'entend pas respecter tous ces principes ? Quel que soit le message qu'il voulait véhiculer, il laisse entendre que depuis son départ, le pays est en train de régresser : mauvaise image à l'extérieur, dégradation de la note tunisienne, la mauvaise situation de l'économie… Et de rappeler le bon accueil que la communauté internationale a réservé à son gouvernement avec, notamment, le nombre record de visites de ministres étrangers (notamment occidentaux) dans le pays ou encore l'hommage rendu au Congrès par Barack Obama.
Il conclut par cette nécessité de s'ouvrir à toutes les initiatives et d'écouter toutes les idées, dont celle que propose l'UGTT pour la Constitution.
Son discours, de 60 minutes, s'achèvera par une sourate du Coran appelant à l'unification et la fraternité avant de laisser place à l'hymne national.


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