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La transition démocratique, une affaire de procédure
Champ Civique - Interview : Ridha Belhaj, membre du Comité constitutif du parti «Nida' Tounès»

Samedi 16 juin 2012, Béji Caïd Essebsi annonçait la création de son parti «Nida' Tounes». En janvier dernier, il publiait une initiative aspirant à regrouper les forces centristes de la place politique, pour réactiver le processus démocratique et re-préciser les termes des rapports entre la majorité gouvernante et l'opposition. Dans cette mouvance, a été remarquée la présence de figures partisanes du RCD et de l'ancien régime. La controverse a encore pris de nouvelles dimensions en réaction à l'intention du parti de contester la légitimité de l'ANC, au-delà du 23 octobre 2012.
Nous avons sollicité M. Caïd Essebsi pour aller au fond des questions que suscitent la création de ce parti et son incidence sur la vie politique. Le service de presse du parti nous a affirmé que M. Essebsi a pris la décision de ne donner aucune interview dans l'immédiat. Il s'est avéré par la suite qu'il en a accordé quelques-unes exclusivement dans le secteur audiovisuel.
C'est M. Ridha Belhaj, membre du comité constitutif du parti qui a bien voulu répondre à nos questions. M. Belhaj a été particulièrement proche de l'ex-Premier ministre provisoire pour avoir été ministre dans son cabinet, et ce, pendant les onze mois de son mandat. Il nous a donc entretenu de l'homme, l'homme d'Etat, mais aussi des intentions qui sous-tendent ce parti et de sa vision propre de la chose politique et démocratique, en rapport avec la Troika, avec l'ANC et avec le processus constitutionnel. Interview.
Vous avez travaillé avec Béji Caïd Essebsi pendant onze mois, comment évaluez-vous l'homme, mais aussi l'homme d'Etat?
En fait, j'ai approché deux hommes. D'abord M. Mohamed Ghannouchi avec lequel j'ai travaillé pendant vingt-quatre jours, du 3 au 27 février, en tant que secrétaire d'Etat. C'est la période où furent menées les négociations avec le Conseil de protection des objectifs de la révolution. Pour lui, il s'agissait d'un consensus politique qu'il fallait respecter. La première mesure qu'il avait prise consistait dans le choix donné aux ministres en place, entre le maintien de leur poste et le travail politique partisan. Il tenait à un gouvernement neutre pour assurer la transition. D'ailleurs, ce qu'il reproche à l'actuel gouvernement, c'est son caractère politique.
Globalement, quel bilan feriez-vous de cette période d'exercice de Caïd Essebsi?
Globalement, une épreuve de la plus haute importance a été réussie, celle des examens scolaires et universitaires. Elle a été conçue, du point de vue du processus, comme une sorte de répétition générale dont dépendait la réussite des élections de la Constituante. Et ce fut aussi une réussite. C'est là que transparaît le trait de caractère de l'homme politique. Sur le plan des affaires étrangères, un autre défi a été relevé : la Tunisie a pu, en dépit des difficultés économiques de la post-révolution, accueillir des milliers de réfugiés et gérer la situation frontalière.
Vous qui étiez proche de lui, comment a-t-il encaissé le scandale provoqué par Farhat Rajhi?
Si El Béji a une forte personnalité. Dans les crises, il sait garder son sang-froid et son calme et ne laisse rien apparaître. Après son premier contact avec Rajhi, on a tout de suite compris que le courant ne passait pas entre eux. Il appréciait le magistrat, mais pas le ministre de l'Intérieur qu'il a fini par démettre de ses fonctions.
En tant qu'homme d'Etat, il se faisait une obligation de discuter avec toutes les sensibilités politiques. Il le faisait dans la nuance et le respect du protocole. Il m'est arrivé de prendre rendez-vous avec Hamma Hammami et alors que je contactais M. Essebsi pour l'informer, il me demanda : «Est-ce qu'il s'agit d'un rendez-vous convivial ou allez-vous discuter politique?» Car pour lui, s'il était question d'un contact amical, je pouvais aller le voir à l'extérieur du Premier ministère. Le cas échéant, il fallait que lui se déplace pour l'entretien. Ce souci du prestige de l'Etat était constamment vif chez lui. C'est un homme d'Etat doublé d'un démocrate. Personnellement, j'estime que Béji est un Bourguiba démocrate. Bien qu'il trouve excessif qu'on le compare à Bourguiba.
Concrètement, comment se présente le caractère démocratique de Caïd Essebsi?
C'est le sens de l'écoute et la patience avec laquelle il gère le débat. On a eu parfois des Conseils de ministres de neuf heures et il ne se lassait jamais d'épuiser les divers points de vue, Foued M'bazzaa non plus d'ailleurs. Pour les onze mois de gouvernance, il y a eu ordonnance de cent vingt décrets-loi. Et les débats ont été aussi longs qu'ardus. En outre, il tenait, dans sa démarche de travail à la conception globale des dossiers. Les détails et l'exécution devaient revenir à chacun des membres de son équipe selon ses fonctions et sa responsabilité. Il se démarquait en cela de Mohamed Ghannouchi qui supervisait tout en personne et veillait aux menus détails.
L'Initiative de Caïd Essebsi a maintenu l'opinion publique en haleine en suggérant le regroupement des forces démocratiques dans une sorte de pôle centriste et c'est à la création d'un parti qu'on assiste aujourd'hui...
Le processus est assez long et complexe. Après les élections, une partie de la population a senti des remords. Il y en a même qui sont passés à la comparaison et se sont rendus compte du rôle qu'il avait joué dans la réussite de la transition.
Lui comptait se retirer et je me rappelle que lors d'un entretien qu'il accordait à une radio privée, un nombre important de citoyens se sont rassemblés devant le siège, et à sa sortie, une dame pleurait en disant : «Ya si El Béji, nous nous en voulons pour avoir mis le pied dans le plat!». On était tous émus. Deux semaines après et à travers la formation du gouvernement et au vu de la nonchalance caractéristique de cette période post-électorale, en ce qui concerne les échéances, la feuille de route... Sachant que Béji Caïd Essebsi a toujours considéré que la transition était une question procédurale. Or, on a senti que les élus n'en tenaient pas compte et que l'essentiel pour eux était d'avoir intégré le pouvoir. Les autres partis «minoritaires» ne l'avaient pas compris qui ont à leur tour négligé cet aspect procédural. C'est pour cette raison que si El Béji est revenu à la charge pour rappeler l'exigence de définir la feuille de route du gouvernement, ses tâches consistant en l'élaboration de la Constitution et non dans la gestion des affaires du pays. Cela tenait, pour lui, d'un simple rappel. Mais au niveau de l'Initiative, l'intention de créer un parti était pratiquement claire.
Au moment de l'annonce de l'Initiative, l'idée de créer un parti n'était pas encore née. C'est beaucoup plus tard qu'elle a commencé à prendre forme. Au départ, celui qui, parmi nous défendait l'idée de créer un parti, c'était Omar S'habou. C'est après qu'il a changé d'avis et de conviction. Il a fini par opter pour une tansiqia.
Avez-vous tenté de rallier d'autres formations politiques?
A vrai dire, nous avons entrepris des contacts qui n'ont pas abouti, faute d'enthousiasme de la part de nos interlocuteurs.
Qui étaient-ils?
Al joumhouri, Al Massar et les indépendants. D'un autre côté, nous avons fait le tour de la République et tous ceux que nous avons contactés conditionnaient leur adhésion à l'initiative par la présence active de Si El Béji au sein d'un parti. Autrement dit, ils sollicitaient Essebsi pour mener une action politique dans le cadre d'un parti.
Quelle est la sensibilité politique de ces personnes?
Des destouriens, des éléments d'Ettajdid, d'Al Massar, des indépendants, des syndicalistes...
Et des RCDistes?
Les douze membres du comité ne comptent aucun RCDiste. Ce meeting est le premier du genre. Pour le moment, il n'y a que du débat. On n'a enregistré aucune adhésion.
Le Comité constitutif devrait sélectionner ses invités en fonction de certains critères. Or, on a repéré la présence d'anciens RCDistes tels que Chokri Ben Abda, secrétaire général du comité de coordination de Tunis-Médina?
Oui, je ne peux pas dire le contraire. Certains RCDistes étaient présents. Toutefois, il convient de signaler que ces RCDistes n'occuperont pas des postes de responsabilité au sein du parti. Ajoutons que l'on ne peut pas contrôler la destination de toutes les invitations. Il pouvait y avoir des malentendus...
Au meeting de Monastir, il y avait aussi Mohamed Sayah, accusé d'être impliqué dans les événements du 26 janvier 1978.
J'avais consulté M. Essebsi avant l'arrivée de M. Sayah et il m'avait indiqué qu'il n'était pas bienveillant de renvoyer les gens même lorsqu'ils viennent sans invitation.
Quelle est l'identité politique du parti «Nida' Tounes»?
C'est un parti qui œuvrera pour la préservation des acquis de la Tunisie durant les cinquante années écoulées. Comme valeur ajoutée, le parti préconise la démocratie, dans l'optique de revigorer la dimension moderniste.
Parce que vous considéreriez que les partis au pouvoir et le reste des formations politiques ne sont pas démocrates?
Je dirai plutôt que le processus démocratique est en passe de trébucher. D'où la nécessité de concilier démocratie et alternance. Car seule cette dernière peut maintenir l'équilibre de la vie politique dans le pays.
Mais l'alternance n'est-elle pas garantie par les élections?
Plutôt par les rapports de force. Les élections ne font que maintenir la situation actuelle. Il faut dire, par la même occasion, que tout est vague en l'absence d'une instance supérieure indépendante pour les élections et d'une date exacte des élections. Le doute est donc là.
Mais la date des prochaines élections a été annoncée pour le mois de mars 2013.
Non, ce n'est pas officiel, ce n'est pas sûr non plus. Le mouvement Ennahdha a contesté la date du 23 octobre 2011 prétextant qu'il n'a pas été consulté par le gouvernement! Aujourd'hui même, j'ai publié un article dans un quotidien en langue arabe pour dire qu'après le 23 octobre 2012 et une fois la Constitution achevée, l'A.N.C sera nulle et non avenue!
Selon quelle loi?
Que dit la loi sur l'organisation provisoire des pouvoirs politiques? La principale tâche de la Constituante est l'élaboration de la Constitution. Et à titre secondaire, elle pourrait statuer sur les lois. J'estime que l'essentiel est l'élaboration de la Constitution, les autres questions pourront être traitées par l'Assemblée prochaine. Si Mustapha Ben Jaâfar a beau rétorquer que ce qui sera parachevé, le 23 octobre prochain, n'est autre que le travail des commissions...
Mais à quoi rimerait un éventuel vide constitutionnel de quelques mois, qui plus est les juristes ont aujourd'hui même affirmé que la légitimité de la Constituante ne peut absolument pas être attaquée en attendant les prochaines élections?
Il faudra absolument recourir au consensus.
Qu'est-ce que vous entendez par consensus? Faudra-t-il ajouter aux 217 constituants toutes les formations politiques de la place et qui s'occupera entre-temps de la législation?
Il faudra que toutes les formations s'accordent sur le principe de déléguer à la Constituante le pouvoir législatif, pour une période d'un mois à deux, sans plus. Que soit fixée la date des élections et reconduite l'Isie.
Mais il y a déjà une date fixée?
Je vais vous dire une chose. Entre nous, vous croyez à la date de mars 2013? Le premier ministre a parlé de mars et ensuite il a parlé de la période entre le printemps et l'été 2013! Donc, s'il n'y a pas, d'ici octobre prochain, un consensus non pas pour se substituer à la légitimité électorale, mais pour la consolider, de toutes les façons, d'autres facteurs troubleront l'échiquier politique, notamment le facteur économique.
Ne croyez-vous pas que le fait d'insister sur le consensus en évoquant l'argument, réfutable par les juristes, de la limitation de la légitimité de l'ANC, au bout d'une année de son élection, est susceptible de déstabiliser le processus constitutionnel?
Absolument pas. D'ailleurs l'interprétation de la loi varie en fonction des affinités des juristes avec l'une ou l'autre partie. Ceux qui sont proches d'Ennahdha vous confirmeront que la légitimité de la Constituante est inattaquable jusqu'aux prochaines élections. En fait, la question est d'ordre politique.
Que prévoyez-vous dans votre programme pour la prochaine étape?
Nous allons nous consacrer à la structuration du parti. Nous avons beaucoup de demandes d'adhésion et il faudra que nous nous organisions pour cela.
M. Taieb Baccouche a évoqué la question des adhésions en s'abstenant de donner un chiffre. Pouvez-vous nous en donner un, ne serait-ce qu'à titre approximatif?
Cela n'est pas encore possible, ce que je peux affirmer, c'est qu'il s'agit de milliers de demandes qui seront étudiées avant d'être avalisées.
A peine deux jours après le meeting de votre parti, l'UGTT a rendu publique une initiative qui reprend quelques-unes des idées du discours de M. Essebsi. Y a-t-il, selon vous des intersections entre les deux initiatives?
M. Abbassi a évoqué ces idées, il y a déjà longtemps. Il n'y a pas une relation directe entre les deux initiatives, mais il faut signaler que Béji Caïd Essebsi considère que l'UGTT a joué un rôle particulièrement important dans la lutte nationale et il estime que le mérite essentiel de l'union est d'avoir pu préserver sa neutralité.
Est-ce que l'on peut considérer aujourd'hui que l'UGTT est politiquement neutre?
Disons qu'il s'agit d'une neutralité relative. L'UGTT n'a pas l'intention de se présenter aux élections, ce qui ne l'empêche pas de contribuer par ses propositions et le débat qu'elle enclenche concernant les grandes questions nationales.
M. Caïd Essebsi a utilisé le terme « mouadhada», en langue arabe. Comment le traduiriez-vous et surtout quelles en sont les significations?
Nous en avons discuté un peu. Béji Caïd Essebsi lit beaucoup. Il a déduit la délicatesse et la complexité de la transition démocratique. S'étant entretenu aussi avec des personnalités étrangères, il a par exemple saisi la morale de l'expérience espagnole, le choix de la réconciliation et son importance dans l'aboutissement au consensus national. Les expériences démocratiques sont édifiantes à cet effet qui ont pu dépasser les crises et relever d'énormes défis en assurant la croissance et le développement économiques. D'où sa conception de la démocratie qu'il conditionne avec non pas la majorité au pouvoir, mais le soutien que peut procurer un éventuel consensus national à la classe gouvernante.
A propos du consensus que vous préconisez, autour de quels axes le concevez-vous exactement?
Autour du code électoral, de la légitimité de l'ANC, après le 23 octobre, car nous doutons fort que les élections se déroulent dans un an et autour de la reconduction de l'ISIE, car n'oubliez pas que l'instance devra disposer, selon les normes internationales, d'au moins huit mois pour préparer l'opération des élections. Je crains qu'au vu du rythme auquel vont les choses, on finirait par croire que les onze mois de la gouvernance de Si El Béji seraient une parenthèse dans cette phase de l'Histoire de la Tunisie, je pense à toutes les difficultés que l'on a trouvées en commençant le travail, en mai 2011. Kamel Jendoubi n'avait même pas de bureau. Ce sont l'armée, l'administration et le CNI qui se sont donnés à fond pour nous aider et réussir le processus.
M. Caïd Essebsi a effectué un voyage au Qatar quelques semaines avant l'annonce de la création de son parti, quel sens donner à ce voyage et quels en étaient les motifs?
Ce voyage était la réponse à une invitation qui avait été adressée à Essebsi pendant qu'il était encore Premier ministre provisoire. Son parcours diplomatique lui a valu un respect notoire de la part de la communauté internationale.
Y a-t-il un lien entre ce voyage et le timing de la création du parti?
Aucun.
Comment concevez-vous les relations étrangères au sein de votre parti?
Si El Béji estime que les problèmes internes du pays ne doivent aucunement être évoqués à l'extérieur de nos murs. Rappelez-vous les efforts qu'il avait fournis, en 1985, lors de l'agression israélienne contre Hammam Chott, pour dissuader les Etats-Unis d'user de leur veto au profit d'Israël. Pour lui, la Tunisie vaut par sa diplomatie sereine. C'est, pour le moment, le principe fondamental, en attendant que soient discutées et formulées les lignes directrices de nos choix en matière de relations étrangères.


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