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Béji Caïd Essebsi fait un tabac à Monastir
Forces centristes
Publié dans Le Temps le 25 - 03 - 2012

Ils étaient des milliers de citoyens et citoyennes de tous les âges, venus hier, répondre à l'appel de la Nation organisé par l'association nationale de la pensée bourguibienne.
C'était dans la salle couverte de Monastir qui était archicomble. Des milliers suivaient dehors, sur écrans géants le meeting.
Un meeting des grands jours. Des représentants d'une cinquantaine de partis politiques et de plusieurs associations de la société civile étaient là.
Les slogans scandés étaient variés, mais convergeaient dans la quête d'une société médiane et centriste. « Berrouh be dam nifdik ya alam », « Gouvernement où sont le travail et la dignité », « Le peuple tunisien est libre, ni Amérique, ni Qatar », « Le peuple veut le consensus et non la division ».
Après son appel du 26 janvier 2012, Béji Caïd Essebsi, était hier à son premier rendez-vous de contact direct avec les citoyens.
Après avoir reçu le drapeau des mains d'une jeune marathonienne venue de Ksar Hellal, Béji Caïd Essebsi a eu à l'occasion d'écouter un poème patriotique, suivi de musique.
Kamel Morjane du Parti National Tunisien a félicité l'initiative de l'association nationale de la pensée bourguibienne, rappelant que Béji Caïd Essebsi était un compagnon du leader Bourguiba, avant de conduire la transition qui a mené aux élections du 23 octobre. Il rappelle que Bourguiba avait conduit le combat pour l'indépendance et la construction de l'Etat moderne. Il a combattu les divisions tribales et défendu l'identité arabo-musulmane du pays. La Tunisie est médiane de nature. Bourguiba privilégiait le contact direct avec le peuple et la politique des étapes. Il n'était pas attaché à l'argent. Il s'attachait aux intérêts supérieurs de la Nation.
« Le temps est venu pour unir les forces centristes du pays », dit-il.
L'appel de Béji Caïd Essebsi, sert les intérêts du pays.
Faouzi Elloumi, président du parti néo-destourien, rappellera les qualités du leader Habib Bourguiba.
Il a rendu hommage à Si El Béji pour sa fidélité à la pensée bourguibienne.
Il ajoute qu'il faut réaliser les objectifs de la Révolution dans la dignité et la liberté.
Ahmed Néjib Chebbi au nom du Parti Démocrate Progressiste (PDP), fera un grand hommage aux qualités de Bourguiba dont les principes qui avaient uni le pays. «La Tunisie doute aujourd'hui, la situation se dégrade. A côté de la légitimité électorale, il faut avoir les qualités nécessaires pour diriger le pays », dit le leader du PDP qui a appelé à un gouvernement d'unité nationale.
Il a rendu un grand hommage à Béji Caïd Essebsi qui occupe « une position centrale dans le paysage politique. En collaborant avec Si El Béji, le pays sera remis sur les rails ». Il ajoute qu'il lui fait confiance, comme tous les Tunisiens.
Boujemaâ Remili, d'Ettejdid et du Pôle Démocrate Moderniste, affirme : «nous allons bâtir une nouvelle plate-forme. Bourguiba est un acquis pour tous les Tunisiens.
Nous avons avancé dans nos négociations avec un homme qui eu le courage de prendre ses responsabilités dans un moment difficile quand le pays avait besoin de lui.
La Tunisie n'entre pas dans les choix des pays du Golfe. Notre Islam est modéré.
Nous allons réaliser les objectifs de la Révolution ».
Khaoula Rechdi a fait une apparition très applaudie.
Me A.Messaouidi, du comité de soutien à Béji Caïd Essebsi, rappelle qu'il a eu un parcours exempt de tout dépassement ou atteinte des Droits de l'Homme.
Sous les ovations des présents, Béji Caïd Essebsi, précise que « l'essentiel est que la Tunisie réussisse »
Il ajoute que la Tunisie a connu une Révolution faite par les jeunes sans références religieuses où soutien étranger.
Beaucoup de révolutions finissent dans un bain de sang. Après la fin de la dictature qui a duré 23 ans, le passage à la démocratie n'est pas facile. Des périodes difficiles sont nécessaires. La première étape s'est déroulée convenablement. C'était la moitié du chemin. Ceux qui sont au pouvoir doivent poursuivre sur le même chemin.
« Avant la passation des pouvoirs, il était convenu d'achever la deuxième étape de la transition en une année » dit-il.
Malheureusement, le « Gouvernement n'a pas montré qu'il était pressé de tenir ses promesses.
Il est nécessaire de fixer une date pour les prochaines élections. La constituante doit élaborer un code électoral ». Il ajoute que la transition démocratique, n'est pas seulement des élections. Il faut qu'il y ait possibilité d'alternance. Les résultats des dernières élections ont révélé un déséquilibre : 1 500 000 ont voté pour Ennahdha et 1 500 000 d'électeurs ont vu leurs voix perdues. « L'alternance est une condition essentielle pour la survie de la Démocratie ».
Il précise que « nous devons œuvrer ensemble pour l'alternance avec les partis qui se sont opposés à l'ancien régime ». La première étape de la recomposition du paysage politique est bénéfique. En plus de ces partis politiques qui sont en train de s'unir, il y a les composantes de la société civile et les personnalités nationales à intégrer.
« Tout se fait dans la clarté » dit-il.
Il tient à ce que le paysage politique tunisien soit conforme à ce que vivent les démocraties avancées.
« Il faut être centriste et moderniste, sans exclusive », dit-il.
L'offre politique est ouverte.
Le plus important est que les choses avancent convenablement. La première étape, celle de l'union des partis avance de façon sûre.
Béji Caïd Essebsi, déplore les retards dans la rédaction de la Constitution et rappelle qu'avant et après les élections « Ennahdha s'est engagée à respecter l'article 1 de la Constitution de 1959 ».
Il conseille à Ennahdha de tenir ses promesses.
Il ajoute que la situation politique est difficile, celle de l'économie l'est davantage.
Il appelle le Gouvernement à s'ouvrir pour l'unité du peuple.
« Nous tenons à la réussite du gouvernement avec sa composition actuelle ou une autre ».
L'essentiel est que la Tunisie suit une démarche centriste, progressive et moderniste.
Il a rendu hommage à Marzouki, quand il a réuni, le petit-fils de Bourguiba et l'épouse de Salah Ben Youssef tout en rappelant que Bourguibistes et Youssefistes s'étaient réconciliés. D'autres meetings sont prévus.


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