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Tunisie Enfantillages au sommet de l'Etat
Publié dans Business News le 27 - 06 - 2012

L'affaire de l'extradition de Baghdadi Mahmoudi et du branle-bas soulevé parmi la classe politique après la remise de l'ancien Premier ministre libyen par le gouvernement tunisien à un pouvoir qui n'existe pas encore à Tripoli continue à soulever des vagues. Une séance exceptionnellement houleuse à l'Assemblée nationale constituante, boycottée collectivement par tous les membres de l'opposition.
Et voilà que la présidence de la République nous replonge dans une autre crise avec la publication de l'arrêté républicain quant au limogeage du gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT). Véritable coup de tonnerre, car il y va de la crédibilité économique du pays et de sa réputation au sein des instances financières internationales.
Certains ont cru, au départ, à un cadeau de Hamadi Jebali à Moncef Marzouki pour faire baisser la tension et apaiser les esprits chauffés à blanc. Mais qu'à cela ne tienne…
En effet, et vu le contenu de l'arrêté présidentiel évoquant une concertation consensuelle avec le chef provisoire du gouvernement, certains y ont vu une reprise de l'entente, même conjoncturelle, entre les deux présidences.
Or, quelques instants plus tard, le directeur du cabinet présidentiel, Adnane M'nasser, dans une réponse à une question de Shems FM, précise que la concertation avait déjà eu lieu par le passé quant à la mise à l'écart de Mustapha Kamel Nabli de la BCT. Autrement, il n'y a pas eu de consultations récentes entre les deux parties, ce qui laisse entendre que ledit arrêté constitue, plutôt, une sorte de riposte au coup tordu du chef du gouvernement à M. Marzouki qui a vu ses prérogatives piétinées.
Quelques heures après le premier arrêté, la même page officielle de la présidence publie une seconde « bombe » en publiant la décision du refus de Moncef Marzouki « de signer deux projets de loi, relatifs à l'amendement de l'accord de création du FMI (Fond monétaire international) et à l'autorisation de l'augmentation de la part de la République tunisienne dans ce fond, soit 258,700 millions de dinars, conformément aux exigences de l'article 11 de la loi sur l'organisation provisoire des pouvoirs publics ».
Or, là aussi ça sent le coup tordu à l'envers puisque l'Assemblée nationale constituante avait, déjà, adopté, depuis le 13 juin, les deux projets de lois en question.
Plus encore, la Tunisie est appelée à donner au FMI son accord relatif à l'augmentation de sa part, à la fin dès la fin du mois de juin 2012. C'est-à-dire avant la fin de cette semaine !
Après la parution de ces deux décisions, coup sur coup en l'espace de quelques heures seulement, au lendemain de la fameuse livraison de Baghdadi Mahmoudi à Tripoli, les observateurs s'accordent à dire que les deux présidences sont en train de jouer au jeu du chat et de la souris, à un jeu dangereux où chacune des deux parties semble vouloir avoir le dernier mot. D'où les décisions unilatérales, les ripostes, les représailles, les contre-représailles… Bref, une sorte de cercle vicieux aux conséquences imprévisibles.
Et le peuple tunisien dans tout cela ? Est-il en train de devenir le dindon de la farce dans une partie personnalisée entre deux hommes qui font passer leur amour propre et leurs intérêts partisans avant ceux du peuple ?
Il faut dire que l'évolution de la situation ne laisse rien augurer de bon. Au contraire. On sait que, d'un côté, les blocs de l'opposition au sein de la Constituante se sont mobilisés pour déposer une motion de censure contre le gouvernement de M. Jebali, laquelle motion a recueilli, déjà, 78 signatures, et pour protester contre l'extradition de l'ancien Premier ministre libyen à Tripoli.
De l'autre, des bruits de couloir (à confirmer) courent sur l'existence d'une contre motion de censure qui serait présentée par le bloc du parti d'Ennahdha, destinée à la destitution du président provisoire de la République pour avoir outrepassé ses attributions comme le stipule la loi portant organisation provisoire des pouvoirs publics en Tunisie. Sachant que les deux motions seraient présentées en ce même jour de vendredi 29 juin 2012 à une séance plénière de l'ANC.
Si ces informations s'avéraient exactes, cela ferait plonger le pays dans une situation des plus rocambolesques, surtout au cas où les deux motions venaient à être adoptées. En effet, la Constituante serait amenée à élire un nouveau président provisoire de la République qui, à son tour, procèderait à la nomination d'un nouveau chef de gouvernement provisoire. Autrement dit, un retour à la case départ au lendemain des élections du 23 octobre 2011. On n'en est pas encore là, certes, mais le scenario demeure possible.
En tout état de cause, la situation dans laquelle où se trouve le pays prouve que la Tunisie est gouvernée par des personnes encore amatrices en matière de politique et de gestion des affaires de l'Etat. Qui aurait imaginé qu'un jour, la Tunisie allait être présidée par un Président élu avec 17 mille voix ! On rétorquera qu'il a été choisi par les élus des peuples. On ripostera que ces élus du peuple avaient agi dans le cadre d'un jeu d'alliances, de calculs étroits et d'intérêts partisans.
D'ailleurs, même les membres du gouvernement, une pléthore jamais vue, ont été désignés dans un esprit de course à la répartition du gâteau puisque les titulaires des portefeuilles ont été, pour la majorité d'entre eux, nommés selon des considérations de militantisme et du nombre des années passées en prison, mais très rarement pour leur compétence.
En fin de compte, tout porte à croire, et vu ces enfantillages au sommet, que la Tunisie est bien installée dans une crise sans précédent, une crise qui, au rythme vertigineux où vont les derniers développements des événements, risque de faire naître des clivages inextricables.
C'est dire que les Tunisiens s'attendent, selon les analystes avertis et optimises, à toutes éventualités. Y compris les pires… Noureddine HLAOUI


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