Le meeting populaire d'Ennahdha tenu hier, 30 juin 2012, à Hammam Lif, avec la participation de Lotfi Zitoun, conseiller politique auprès du chef du gouvernement, avait des allures de pré-campagne électorale, et le discours de M. Zitoun a révélé quels sont les adversaires que redoute le plus le parti islamiste aujourd'hui au pouvoir : L'UGTT et Béji Caïd Essebsi. Lotfi Zitoun a ainsi ironisé sur la multiplication des « initiatives » de la part de différentes parties qui considèrent que le gouvernement en place a échoué. Balayant rapidement la proposition d'Al Joumhouri de constituer un gouvernement de salut national, Lotfi Zitoun s'est attardé dans un premier temps sur l'initiative de l'UGTT. Il s'est dit étonné que l'Union puisse donner des propositions d'ordre politique alors que son statut de syndicat devrait limiter son champ d'action, oubliant de ce fait que les syndicalistes ont joué un rôle prépondérant lors de la révolution pendant que M. Zitoun se trouvait à Londres. Les islamistes, alors, ne s'étaient pas risqués à critiquer la Centrale syndicale. Il est à rappeler également que le gouvernement a salué, par l'intermédiaire de son porte-parole, Samir Dilou, l'initiative de l'UGTT comme autant d'actions positives et unificatrices visant à proposer des solutions pour relever la situation du pays. M. Zitoun a, par la suite, longuement évoqué l'initiative de Béji Caïd Essebsi. « Béji Caïd Essebsi a une grande expérience, certes avec la dictature et pas avec la démocratie, mais passons », ironise-t-il, avant de critiquer le fait d'utiliser le mot « Tunisie » dans l'appellation de son parti, jugeant que ce mot appartient à tous et qu'il ne devrait pas être utilisé par les partis politiques. Lotfi Zitoun a également comparé le nouveau parti de BCE au RCD dissous, dans un premier temps en comparant le terme « initiative » au parti « L'Initiative » (Al Moubadara) de Kamel Morjane. Il a déclaré, ensuite : « Ils disent que les gens adhèrent au parti "Nida Tounes" par centaines de milliers, cela ne vous rappelle pas les deux millions d'un certain parti ? ». À noter que Rached Ghannouchi avait affirmé, en août 2011, que son parti compterait bientôt « un million d'adhérents ».
