L'initiative de Béji Caïd Essebsi, Nida Tounes gagne du terrain tout en ratissant large. Des militants de la Voie Démocratique et Sociale (VDS) plus connue sous le nom Al Massar sont en train de rejoindre les rangs de ce nouveau parti. Déjà Boujemâa Remili, figure de prou des réformistes qui avaient travaillé avec feu Mohamed Harmel fait partie, à titre personnel, du groupe fondateur de Nida Tounes. Il est chargé de l'organisation interne. D'autres sont sur le point de le rejoindre.
Tarak Chaâbouni, explique les raisons de son adhésion à Nida Tounes, sur le site Leaders en rappelant qu'au cours «d'un Conseil National du Mouvement Ettajdîd tenu début 2011, j'avais appelé à abandonner la formule du parti idéologique pour adopter la formule d'un parti large qui rassemble les Tunisiens tels qu'ils sont avec leurs préoccupations et leurs objectifs de vie(améliorer leur condition, éduquer leurs enfants, vivre en sécurité, être fiers de leurs pays) et à nous mettre au service du peuple tunisien tel qu'il est et non comme moyen de réaliser des objectifs qui sont ceux des politiques qui pensent en son nom.
Nida Tounes, venant d'autres horizons politiques est donc la réponse à mon désir exprimé ». A ceux qui critiquent sa position la qualifiant de trahison en vers l'histoire pluri-décennale du parti Ettajdid, il rétorque en ces termes : « Rappelons à ces amis que l'Histoire, celle que nous faisons en essayant de faire de notre mieux y compris au profit des classes populaires n'est pas le passé et sa conservation, tâche utile qu'accomplissent les historiens et les musées, mais la somme des actions réelles accomplies par les hommes et les femmes pour résoudre les problèmes concrets qui se posent à eux. Quant aux classes populaires, j'ai le soupçon fondé sur une longue fréquentation que ce sont les intellectuels de gauche qui ont besoin du peuple et non le peuple qui a besoin des intellectuels de gauche ».
La question de la position à prendre vis-à-vis du parti créé sur initiative de Béji Caïd Essebsi, a fait partie des débats du dernier Conseil central tenu par la Voie Démocratique et Sociale (VDS) à Tunis, le week-end dernier. Adel Chaouech a déclaré au Temps que « lors de cette réunion le quorum n'a pas été atteint.
La majorité des présents était favorable à la participation à un front et non à une adhésion organique au nouveau parti. Le hic, c'est que 40 à 50 membres se sont retirés de la réunion, contestant sa poursuite et le fait qu'elle prenne des décisions faute de quorum. » Pour ceux qui pensent que l'adhésion au parti de Béji Caïd Essebsi fera perdre aux nouveaux adhérents leur âme, Adel Chaouech, Adel Chaouech leur oppose que « depuis 1973, notre parti n'était plus de gauche ».
Ahmed Brahim, président de la VDS a confié dimanche dernier sur les ondes de Shems FM, que « le Conseil central avait tranché à propos de plusieurs questions politiques. Des avancées ont été réalisées en matière de règlement intérieur et le logo du parti. Sur le plan politique la VDS se positionne dans le processus d'unification des forces démocratiques et progressistes.
La tendance générale du débat est engagée dans la consolidation d'Al Massar avec prédisposition à réagir positivement à toutes les initiatives qui convergent vers l'unification des forces démocratiques. La poursuite des négociations avec le Parti Républicain à été à l'ordre du jour. Il fut convenu de consolider le travail commun avec ce parti, à travers les coordinations.
L'opération de renforcement d'Al Massar doit se poursuivre. Deux ou trois membres ont soulevé la question de l'attitude à prendre vis-à-vis de l'initiative Nida Tounes. La tendance majoritaire était qu'Al Massar tout en continuant à se construire, traitera avec toutes les forces sans fusionner avec aucun autre parti ».
Abdeljelil Bédoui, vice-président de la VDS, récuse, au Temps, l'argument de l'absence de quorum. « Certes, au début des travaux du Conseil central, il manquait un certain nombre de présents pour atteindre le quorum. Mais au fur et à mesure que les travaux avançaient, le nombre des présents augmentait. Le problème du quorum ne se posait plus. Nous considérons que ceux qui veulent rejoindre le parti de Béji Caïd Essebsi peuvent le faire à titre individuel. Ils sont considérés hors de la VDS.
On s'attendait au départ à ce que l'initiative de Si El Béji ait une autre conception. Alors qu'elle a évolué pour se muer en un parti, nous composons avec elle comme on traite avec tout autre parti, dans le cadre du dialogue avec les partis avec lesquels il y a un minimum de convergence. Nous sommes davantage concentrés sur nos rapports avec le Parti républicain. Nous essayons de constituer un front large, entre autres avec l'initiative de Béji Caïd Essebsi, mais il n'est pas question de fusionner en tant que parti ».