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Après S&P, Moody's dégradera-t-elle le rating de la Tunisie ?
Publié dans Business News le 16 - 07 - 2012

Alors que nous sommes encore sous le coup de la baisse – prévisible, mais sévère – de la note souveraine tunisienne par l'agence Standard & Poor's, tout porte à croire que Moody's lui emboîtera le pas.
En effet, durant la visite de trois jours en Tunisie, dans le cadre de la révision annuelle de l'appréciation du risque tunisien (2, 3 et 4 juillet 2012), les membres de la délégation de Moody's estiment la question politique comme principale préoccupation. Le gouvernement essaie, tant bien que mal, de noyer le poisson dans l'eau. Résultat des courses : l'incompréhension persiste. Ce qui pourrait avoir un impact négatif sur la note souveraine nationale.
Au cours de cette visite, la délégation de Moody's s'est entretenue avec des représentants de l'Assemblée nationale constituante (ANC), des conseillers du chef du gouvernement, les ministres du Développement régional et de la Planification, de l'Investissement et de la Coopération internationale, de l'Industrie, de l'Emploi et de la Formation professionnelle, des Finances, du Tourisme, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie et des représentants du secteur bancaire, de l'UGTT et de l'UTICA. Au programme de la visite, figuraient, également, des entrevues avec le chef du bureau de la Banque Mondiale en Tunisie et les attachés politique et économique des ambassades des Etats-Unis et de France en Tunisie.
De la bonne parole, il y en a, certainement, eu. Une plaidoirie farouche pour défendre la cause de la Tunisie de la Révolution, aussi. Cependant, ce qui laisse sceptique, c'est que cette visite a coïncidé avec un événement, pour le moins, regrettable : la délégation de Moody's a été accueillie par une « douche froide », en l'occurrence la « guéguerre » entre le président provisoire de la République et le chef du gouvernement, tout aussi provisoire, sur fond de l'affaire d'extradition de Baghdadi Mahmoudi qui battait son plein.
S&P soulignait clairement, en effet, que la dégradation de la notation est due, essentiellement, au manque de visibilité, tout en estimant que « les incertitudes politiques vont persister, au moins jusqu'à ce que la Tunisie adopte une nouvelle Constitution et ait un nouveau gouvernement définitif. Nous ne prévoyons pas que cela va se produire avant mi-2013 ».
Dans ce contexte, présidence et gouvernement continuent à multiplier les « bavures » sur fond du limogeage du gouverneur de la BCT. On ne doute pas, une seconde, que cette question ait été posée au principal protagoniste. Mais aussi, aux autres responsables institutionnels et les observateurs étrangers installés en Tunisie.
Mettre en péril une institution aussi importante que la Banque centrale est une attitude irresponsable. Si cela est fait, sciemment, alors qu'une des principales agences de notation se trouve en visite au pays, cela est, pour le moins, qualifié de « criminel » par les experts économiques et financiers.
D'autant plus que cette bourde monumentale reflète deux problématiques si caractéristiques de cette deuxième phase de transition : la première est relative à l'éclaircissement du processus politique, avec notamment, la désignation de la date des élections. Or, en dépit des déclarations de bonne intention des membres de la Troïka, les observateurs internationaux ne sont pas encore convaincus. D'où, l'importance que l'ANC se penche sur le sujet et s'exprime, enfin, sur cette question pour fixer une échéance définitive et ce, par un vote lors d'une plénière. Pourtant, c'est tout ce que la Troïka essaie de faire tarder au maximum.
Ensuite, l'instabilité des institutions est un autre problème qu'il faut résoudre. Après l'INS et les médias publics, la question de la BCT a fait couler beaucoup d'encre. Aussi préjudiciable que ceci puisse paraître, le fait que le gouverneur soit mis sur la sellette depuis sept mois ne semble pas déranger, outre mesure, nos politiciens.
Pis encore, et abstraction faite du cas de Nabli, a-t-on idée de la situation au sein de la BCT ? Dans un climat d'incertitude, l'institution peut-elle entamer et mener convenablement les réformes – réclamées par l'opinion publique et exigées par les élus de l'ANC ?
Il importe de savoir que, généralement, lors des interviews, les agences de notations posent les mêmes questions à plusieurs parties et finissent par croiser les réponses. La technique est rodée et demeure très efficace pour refléter la cohésion des politiques entre les différents intervenants. La « schizophrénie », que font refléter les interventions médiatiques de nos ministres, auraient donné le tournis aux experts de Moody's.
L'on s'interroge, également, sur l'absence d'un entretien avec Hamadi Jebali. Cafouilleur, certes, Jebali aurait pu rassurer les observateurs, notamment sur le processus politique et la feuille de route pour la prochaine phase. Les agences de rating veulent être rassurées et un tel entretien aurait pu atténuer les mauvaises impressions. D'ailleurs, suite à la révision de la note par S&P, une réunion de haut niveau a eu lieu. Les échos laissent entendre la mise sur pied d'une stratégie commune pour limiter les dégâts, mais rien ne se profile à l'horizon.
Maintenant que les dés sont jetés, il faudrait se munir d'une bonne dose de pragmatisme et adresser des messages forts à la communauté internationale. En effet, il est urgent de déterminer, constitutionnellement, un échéancier des principales prochaines étapes politiques, plus particulièrement, la date des élections, statuer sur le cas de la BCT et préserver le gouverneur des tiraillements jusqu'à l'installation d'un nouveau gouvernement, procéder à un remaniement ministériel afin de dynamiser l'action du gouvernement, apporter les arguments nécessaires sur les capacités du pays à honorer ses engagements …
Car, et on ne le répétera pas assez, les problèmes de la Tunisie sont, certes, économiques, mais il s'agit, davantage, d'un problème de confiance. Le cas de l'Italie en est l'exemple : quelques heures seulement après une dégradation surprise de sa note souveraine par Moody's, passant à Baa2 contre A3 précédemment (soit deux échelons) avec perspective négative, le Trésor italien a émis vendredi pour 3,5 milliards d'euros d'obligations à trois ans à un rendement en net repli par rapport à la précédente opération. L'Italie, pays considéré stable politiquement, a obtenu le rendement le plus bas pour une adjudication à trois ans depuis mai.
Et dans un communiqué, Moody's justifie sa décision par « la détérioration de la situation dans la zone euro », « les risques de contagion » émanant de l'Espagne et de la Grèce et la possibilité pour l'Italie de connaître une croissance « faible » et un « chômage plus élevé » (10,1 % de la population active en mai dernier), l'empêchant de remplir ses objectifs de réduction des déficits et faisant naître le risque que le pays « ne puisse plus se financer auprès des marchés financiers ».
C'est on ne peut plus clair. Au politique de (re)mettre les pendules à l'heure.


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