• La « mise au point » de l'agence prévoit une dégradation de la note souveraine du pays. • L'agence dégrade les notes de quelques pays européens, pour des raisons purement économiques
Moody's s'inquiète sur la façon avec laquelle le gouvernement a procédé pour limoger l'ancien gouverneur de la BCT Kamel Nabli. Elle s'inquiète de plus sur le timing de cette décision mais également sur l'indépendance de la BCT suite à cette affaire. Dans sa mise au point, l'agence estime que « la révocation de M. Nabli a eu un impact négatif sur la crédibilité de la Tunisie classée déjà BBB-. Elle porte atteinte à l'image de la Banque centrale tunisienne, un élément clé dans la notation souveraine de la Tunisie».
Sur les colonnes de notre journal (voir dernier supplément économique) nous avons suivi de près la discorde entre la BCT et le gouvernement. Nous avons annoncé ainsi que les promesses du gouvernement pour le maintien de Kamel Nabli à son poste n'est qu'une promesse de Gascon et que juste après la visite de la délégation de Moody's, le remplacement de Kamel Nabli sera, vite, réactivé. Le scénario est déjà prévu. Ses conséquences aussi. Le remplacement de Kamel Nabli aurait des retombées négatives sur la crédibilité de la Tunisie. Pour Moody's, le départ forcé de Kamel Nabli, prouve que le gouvernement est en train d'intervenir dans le secteur financier et surtout dans la politique monétaire du pays pour finalement menacer l'indépendance de la BCT. Les experts de Moody's rappellent que l'indépendance de la BCT est impérative pour la stabilité macroéconomique du pays. Plus encore, on qualifie cette décision d'injustifiée. Décision qui, selon les explications de Moody's, pourrait émettre de mauvais signaux pour les investisseurs étrangers ainsi que les instances financières internationales ainsi qu'à ses partenaires. Toujours, selon les explications de Moody's, le nouveau gouverneur de la BCT aurait besoin de temps pour se familiariser avec le travail de la BCT ainsi que les entraves auxquelles cette institution se trouve confrontée. Raison pour laquelle, l'agence affirme que le remplacement de l'ancien gouverneur de la BCT pourrait également ralentir les réformes à engager dans le secteur bancaire, outre les autres chantiers à entamer dans le secteur financier d'une façon générale. Grosso modo, l'agence estime que le limogeage de Nabli va exacerber la polémique sur l'avenir de la politique monétaire de la Tunisie.