Une marche protestataire a été organisée aujourd'hui, aujourd'hui, jeudi 9 août 2012, par de nombreux partis politiques et membres de la société civile, devant le siège de l'Assemblée nationale constituante au Bardo, pour « défendre les libertés individuelles et collectives aujourd'hui menacées », selon les slogans scandés, et « dénoncer les projets d'article proposés par le mouvement Ennahdha à ce sujet ». Parmi les libertés défendues, figure en première liste, le droit de la Femme et l'institution du principe de l'égalité entre l'homme et la femme dans la nouvelle Constitution. Cette manifestation a réuni quelque 300 personnes, dont plusieurs constituants du Parti républicain (PR), de la Voix démocratique et sociale (VDS) et du Forum démocratique pour le travail et libertés (FTDL), ainsi que des membres de partis non représentés dans l'ANC. « Il n'est pas question de revenir sur les acquis des femmes tunisiennes» a prévenu Mme Fathia Saidi, universitaire et membre de l'Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), estimant que l'article 28 du projet de la nouvelle Constitution, qui évoque la notion controversée de «complémentarité» entre femme et homme «peut donner lieu à plusieurs interprétations et conduire à un recul dans les droits des femmes, en faisant de ces dernières des citoyennes de seconde zone». Le constituant du FDTL, Slim Abdessalem, a accusé le mouvement Ennahdha de recourir à des concepts et des références «obscurs» ce qui représente, a-t-il estimé, «une menace pour les acquis de la femme tunisienne et de la société tunisienne en général».