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Il y a pire, plus dangereux et plus urgent à traiter que les salafistes!
Publié dans Business News le 04 - 11 - 2012

Deux morts, plusieurs blessés, une affaire en justice touchant un lobbyiste notoire et un salafiste désemparé qui sort son linceul en direct à la télé.
Il fut un temps où, en pareille période, les villes étaient « décorées » pour célébrer l'énième anniversaire du 7-Novembre et les médias ne parlaient que des bienfaits du Changement salutaire. Maintenant, nos médias parlent essentiellement de salafistes, d'Abou machin et du degré de foi des citoyens. On les présente comme étant la pire chose qui arrive dans le pays. Et pourtant…
A entendre les déclarations des uns et à lire les décisions des autres, plusieurs de nos ministres et hommes d'Etat devraient être considérés comme mille fois pire que l'ensemble des salafistes réunis.
Je me dois de remercier Adnane Mansar, porte-parole de la présidence de la République, pour m'avoir donné raison à ce qui a été publié il y a 15 jours, dans ces mêmes colonnes (cliquer ici), au sujet de son patron Moncef Marzouki et son interview télévisée du 19 octobre 2012. Les propos présidentiels étaient unificateurs, rassembleurs, porteurs d'espoir. Je disais alors que ces propos ne sont pas suivis de faits et contrastent ceux d'un entourage qui dit tout le contraire de ce que proclame le président.
Jeudi dernier, Mansar me donne raison dans une intervention télévisée sur France 24 (Cliquer ici). Alors que Marzouki parlait de rassemblement, Mansar continuait à semer la zizanie et à diviser les Tunisiens. Alors que le Marzouki du 19 octobre évoquait le bon sens, Mansar continuait à divaguer
Un jour, Moncef Marzouki (dans un accès de lucidité) a qualifié les propos de Mansar d'adolescence politique. Le président de la République ne croyait pas si bien dire…
Être porte-parole de la présidence de la République et transmettre un message à l'exact contraire de ce que déclare le président de la République, devrait être considéré plus grave que le triste spectacle d'un salafiste à la télé. Parce que si le salafiste s'adresse à un panel de fidèles dans une mosquée, voire même à la télé, Mansar, lui, est entendu par toute la population et par tous les observateurs étrangers. Il n'engage pas sa « secte », il engage un pays entier.
C'est un imam salafiste et il s'appelle Nasreddine Aloui. Il est en garde à vue depuis samedi pour ses propos tenus, 48 heures plus tôt, sur les ondes de la chaîne TV Ettounsia (cliquer ici). Face au ministre de l'Intérieur, il a brandi un linceul et a appelé les siens à faire de même puisqu'il estime être menacé par l'appareil sécuritaire qui a tué deux des siens. Toute une polémique s'est déclenchée suite à ces propos d'une personne désemparée et tout le monde a crié au scandale face à ce qui a été considéré comme un appel à la haine.
Pourtant, il y a quelques mois, un haut responsable du ministère des Affaires religieuses a appelé à la mort de l'ancien Premier ministre Béji Caïd Essebsi, sans pour autant qu'il ne soit arrêté, ni même relevé de ses fonctions administratives. Le bonhomme a même le loisir de partir en voyage.
Il y a quelques semaines, Lotfi Nagdh, un responsable de Nidaa Tounes a été tué et, jusqu'à présent, on n'a pas entendu parler d'arrestations.
Il y a quelques mois, un syndicaliste très influent de Gafsa a mené le même type de discours contre les islamistes. Toujours libre.
Il y a quelques mois, un ancien ministre et secrétaire général de parti rappelait la loi stipulant la peine de mort à ceux qui entendaient manifester contre la légitimé de l'actuel gouvernement.
Il y a quelques mois, un ministre appelait sur les ondes des radios les militants de son parti à sortir dans les rues pour en finir avec les médias de la honte et il est toujours à son poste.
Régulièrement, des leaders d'un parti évoquent les potences qu'on doit accrocher à l'avenue Habib Bourguiba pour les figures de l'ancien régime et personne ne s'en émeut.
Tout ce beau monde qui appelle à la haine, à la division et à la mort est donc moins dangereux que Nasreddine Aloui ? Allons donc !
La vérité est que, comme l'a dit M. Aloui lui-même, les salafistes sont devenus le souffre-douleur du gouvernement et de l'opposition.
La vérité est qu'en bons enfants d'Ennahdha, ils n'ont fait que suivre les leçons de leurs maîtres. Jeudi dernier, l'élève a juste dépassé son maître. En attendant qu'il tue le père… (Phrase à considérer dans le sens freudien).
C'est un lobbyiste notoire et il s'appelle Kamel Letaïef. Parler de Kamel Letaïef, dans un média, c'est se risquer immédiatement une accusation : il te paie pour parler de lui en bien ; ou « on » te paie pour parler de lui en mal. Pas d'autre alternative ! Et puisqu'il incarne le mal parfait aux yeux de la majorité des « révoltés » tunisiens, Kamel Letaïef ne peut donc être que coupable à leurs yeux.
Cette réputation est due au fait que M. Letaïef soit un lobbyiste déclaré ayant un objectif opaque. Dans toutes les démocraties, et dans tous les secteurs, les lobbyistes existent. En Tunisie, on a encore du mal à l'admettre. Ou, du moins, à admettre ceux qui le déclarent ouvertement.
Que Letaïef soit coupable ou non, on s'en moque. Mais ce qui est curieux à constater, c'est que ces mêmes « révoltés » qui s'attaquent régulièrement à lui deviennent sourds, muets et aveugles quand il s'agit des dizaines de lobbyistes d'Ennahdha et du CPR. Ceux-là mêmes qui leur rapportent les financements et leur présentent les hommes importants aussi bien en Tunisie qu'à l'étranger. Ceux-là mêmes qui leur organisent des directs sur Al Jazeera. Ceux-là mêmes qui leur mobilisent des armées sur Facebook. Ceux-là mêmes qui se trouvaient au premier rang autour de Ben Ali. Ceux-là mêmes dont les noms étaient inscrits dans le registre comptable perdu d'un parti…
Pour cette affaire de Kamel Letaïef, qu'un lobbyiste appelle des hommes politiques ou de hauts cadres d'un quelconque département ministériel est une chose ordinaire dans les démocraties.
Mais ce qui est loin d'être ordinaire est qu'un avocat trimballe dans la nature avec les listings des appels de ministres et de hauts cadres du ministère de l'Intérieur.
Comment a-t-il pu les obtenir ? On n'en sait rien ! Nul, parmi ces mêmes « révoltés », n'a crié au scandale pour s'interroger comment l'avocat d'un autre lobbyiste notoire puisse obtenir ces listings d'appels. Nul, parmi les « révoltés » n'a crié au scandale que notre ministère de l'Intérieur soit si infiltré, que nos ministres soient ainsi épiés ! Nul ne s'est interrogé s'il y avait des noms de ministres d'Ennahdha qui ont été supprimés de ces listings. Nul ne s'est interrogé sur le passé de cet avocat. Nul ne s'est interrogé sur les listings du propre téléphone de l'avocat.
Malgré tout cela, un salafiste au « cerveau lavé » qui brandit son linceul en direct à la télé est considéré plus dangereux que cet avocat !
Mohamed Lamine Chakhari, ministre de l'Industrie de son état, a déclaré vendredi dernier au « Maghreb » qu'il va accorder à la société Shell l'autorisation de l'extraction et l'exploitation du gaz de schiste très prochainement (cliquer ici). A ses yeux, les dangers prétendus sur le gaz de schiste et propagés par certains, ne sont que des rumeurs infondées.
En résumé, si l'on suit le raisonnement du ministre, tout ce que l'on dit et que l'on prouve aux Etats-Unis, en Europe et en Asie à ce propos sont des mensonges et que ce que dit Shell est la vérité absolue.
Je ne sais pas si Shell l'a payé pour la promotion de son image ou pour autre chose, mais je sais que l'adage dit « dans le doute, il vaut mieux s'abstenir ». A l'instar de plusieurs autres pays, la France a choisi cette voie et a décidé un moratoire. Hors de question de risquer la nappe phréatique de tout un pays ou de toute une région, pour gagner de l'argent… L'eau, c'est la vie ; l'eau c'est ce qu'il y a de plus précieux sur terre. Mais ça c'est la France.
Chakhari croit donc être plus intelligent et plus expert que Sarkozy et Hollande réunis. Encore un peu et il nous dira que son gouvernement est le meilleur de toutes les démocraties orientales et occidentales.
Des salafistes au cerveau lavé débitent des idioties à la télé et on les considère comme les plus dangereux. Un ministre menace la source de vie de tout un pays, et il est encore au gouvernement !
N.B : Pensée à Sami Fehri, Nabil Chettaoui et beaucoup d'autres, sous les verrous depuis des mois, en attente de leurs procès...


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