Dans une interview accordée au journal Assabah, en date d'aujourd'hui 11 décembre 2012, l'ancien ministre au gouvernement de Béji Caïd Essebsi, et actuel membre du parti Al Joumhouri, Saïd Aïdi, est revenu sur l'agression dont il a été victime la semaine dernière par des membres des Ligues de protection de la révolution (LPR). M. Aïdi a affirmé que le préjudice moral qu'il a subi est bien plus important que les blessures physiques."Ce qui me chagrine le plus, a-t-il précisé, c'est de voir toute cette violence prendre le dessus. Et ce qui est encore plus dur c'est de constater la passivité des trois présidents qui n'ont même pas pris la peine d'avoir de mes nouvelles ou de dénoncer mon agression. Après tout, je suis un leader dans un parti politique et je faisais partie du gouvernement. Par leur silence, ils cautionnent et encouragent la violence politique. Je considère cette négligence comme une erreur morale monumentale de leur part". M. Aïdi a considéré, par ailleurs, que la vague de violence que nous vivons ces jours-ci est due au discours qui incite à la violence émanant de responsables au sein de la Troïka au pouvoir. Il a rappelé que l'histoire des régimes fascistes a toujours débuté par une recrudescence de la violence. "Nous craignons pour notre pays et si nous voulons réussir notre révolution, nous devons cesser de s'exclure les uns les autres, de s'accuser de traîtrise et d'appeler aux meurtres". Il a, également, déclaré "Il faut parvenir à dialoguer. Pourquoi ne pas dissoudre les LPR et laisser l'Etat assumer ses responsabilités et protéger lui-même la révolution à travers ses institutions?" Il a, par ailleurs, affirmé que "La Troïka est responsable de la grève générale car elle a ignoré les revendications populaires et n'a pas su mener le pays vers la stabilité et le développement. Le pays a désormais besoin de calme et de clarté. Les élections ne doivent pas tarder et la Constitution doit être établie le plus tôt possible". Il a ajouté "Il est également urgent de procéder à un remaniement ministériel". Il a conclu par dire que certaines parties sont, à l'arrière-plan, en train de tout contrôler et que ces gens devraient laisser de côté leurs intérêts personnels et ceux de leurs partis et œuvrer pour l'intérêt national.