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Tunisie - Ces scandales qui éclaboussent Ennahdha : Qui tire contre qui ?
Publié dans Business News le 09 - 01 - 2013

Corruption, népotisme, groupes armés, services secrets, guerre des clans, guerres politiciennes, lobbies cachés, financements occultes, conflits d'intérêts politico-médiatiques… il ne s'agit pas d'un thriller politique mais de ce que vit la Tunisie au rythme des scandales qui éclaboussent régulièrement le pouvoir en place, particulièrement le parti islamiste Ennahdha. Après l'affaire connue aujourd'hui sous le nom du « SheratonGate », touchant le ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem et révélée par la journaliste et bloggeuse Olfa Riahi, le site d'information Nawaat a lancé une nouvelle bombe, hier 8 janvier 2013, se rapportant à une affaire de trafic d'armes et de complots d'assassinat, en lien direct avec l'affaire Fethi Dammak.
A la veille du remaniement ministériel, maintes fois annoncé, les pistes sont brouillées par la multiplicité des affaires et des protagonistes qui fragilisent encore plus le mouvement Ennahdha, principal parti au pouvoir. La théorie du complot, elle, n'est jamais très loin, mais qui tire les ficelles ?
Au-delà des nombreuses péripéties qui l'ont émaillée, l'affaire du SheratonGate pose de nombreuses questions sur la manière dont a été révélée l'affaire et les parties qu'elle pourrait servir. Si, dans les faits, les éléments révélés par la journaliste Olfa Riahi peuvent être considérés comme accablants pour le ministre des Affaires étrangères, les éléments qui entourent l'affaire sont tout aussi importants.
Rafik Abdessalem a été l'un des ministres les plus décriés au sein du gouvernement Jebali, d'une part à cause de ses liens avec le leader d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, dont il est le gendre, mais aussi pour sa gestion critiquable du portefeuille de la diplomatie tunisienne.
De l'autre côté, les prérogatives dudit ministre, empiètent sur celles, aussi limitées soient-elles, du président de la République… Les différends entre ce dernier et le gouvernement s'étant multipliés ces derniers mois, notamment avec l'affaire Baghdadi Mahmoudi.
Dans les coulisses, et alors que Moncef Marzouki demande la mise en place d'un gouvernement restreint et formé de compétences, son parti, le CPR, ne cache pas ses ambitions et lorgne sur le portefeuille de Rafik Abdessalem, pour y placer Hédi Ben Abbès, actuel secrétaire d'Etat du même ministère.
Ainsi, le rapport entre l'affaire du SheratonGate et la guerre déclarée entre le CPR et Ennahdha est vite fait… à cela s'ajoute la sympathie affichée et revendiquée d'Olfa Riahi pour le parti de Marzouki.
A cet effet, les propos de Mohamed Abbou, secrétaire général du CPR, sur cette affaire, sont des plus controversés. Sans affirmer que son parti est à l'origine des fuites des documents détenus par Olfa Riahi, Mohamed Abbou affirme que ces mêmes documents étaient en sa possession depuis plusieurs semaines. Il déclare également, même si cette affaire concerne des soupçons de malversations financières et de dilapidation de l'argent public, que son rôle n'était pas d'en informer les autorités compétentes ou l'opinion publique mais sous-entend, au contraire, que ce dossier allait être utilisé dans les négociations avec Ennahdha, dans le cadre du remaniement ministériel.
Ajouté à cela le fait qu'Olfa Riahi sortirait de son rôle de journaliste d'investigation, choisissant de manière partiale les passages à rendre publics de documents qui resteront en sa possession, les relents d'une affaire politico-médiatique se font sentir.
Quelques jours plus tard, le site d'information Nawaat publie un papier explosif dans le cadre de l'affaire de Fathi Dammak se rapportant à un trafic d'armes et des complots d'assassinat, révélée quelques semaines plus tôt. Ici, les pistes se brouillent et les protagonistes se multiplient.
Dans l'ordre, il y a évidemment, l'homme d'affaires Fathi Dammak, aujourd'hui en prison et son fils, Sadok Dammak, relâché fin décembre. Dans les vidéos fuitées, il apparaît que l'homme d'affaires est proche des islamistes, même s'il émet des critiques virulentes à l'encontre des leaders du mouvement Ennahdha.
Il y a ensuite le mouvement Ennahdha lui-même, principalement deux personnes présentes dans les vidéos : Belhassen Nakache, maire de la Nouvelle Médina à Ben Arous et membre d'Ennahdha, Ali Ferchichi, gérant d'une entreprise et également membre d'Ennahdha. Il y a aussi un dénommé Kaïs, membre du parti islamiste, lequel a été envoyé par un certain Kamel, responsable au sein du même parti, pour missionner Belhassen et Ali (précités) auprès de Fathi Dammak. Sans parler du ministre de l'Intérieur, Ali Laârayedh (et de ses conseillers et chargés de mission) et des soupçons qui planent sur le fait que le ministère emploie des membres d'Ennahdha pour des opérations dites parallèles. Ces soupçons sont d'autant plus pressants que Belhassen Nakache et Ali Ferchichi, les deux principaux interlocuteurs de M. Dammak, n'aient pas été inquiétés par la justice (à la tête de laquelle se trouve Noureddine Bhiri, ministre de la Justice). Les deux principaux points d'interrogation de cet imbroglio juridico-policier étant le rôle joué réellement par les dénommés Ali et Belhassen et le fait qu'ils évoquent achat et possession d'armes.
En troisième position se trouvent les LPR, en la personne d'un dénommé Samir et Zouheir Ben Fadhel, deux membres de la Ligue de protection de la révolution. Ces deux personnages étaient en possession des séquences vidéo qu'ils souhaitaient rendre publiques, par l'intermédiaire d'un journaliste de « Al Massaa » et, par la même occasion, en alerter l'homme d'affaires Chafik Jarraya.
Ici, le rôle de Chafik Jarraya semble controversé, à la fois victime (car évoqué dans les vidéos comme un homme corrompu proche des leaders d'Ennahdha) mais également coupable et manipulateur, en refusant de fournir l'ensemble des séquences vidéos, selon Nawaat.
Enfin, est nommé Nidaa Tounes, le parti de Béji Caïd Essebsi, par l'intermédiaire de l'homme d'affaires Noureddine Hachicha, qui figure parmi les personnalités contre lesquelles auraient comploté Fathi Dammak et ses complices, en vue de préparer des assassinats ou des enlèvements.
Ici, deux ombres planent, sans être citées. Celle du CPR d'une part, et celle de Kamel Eltaïef, d'autre part. Le CPR par ses accointances connues et affichées avec les Ligues de protection de la révolution. Kamel Eltaïef, d'une part en raison de ses affinités avec Nidaa Tounes mais aussi pour ses différends prononcés avec Chafik Jarraya. Rappelons à ce sujet que le même Chafik Jarraya était l'un des protagonistes de l'affaire des appels téléphoniques de Kamel Eltaïef et que les hostilités entre ce dernier et les responsables du CPR ne sont un secret pour personne.
Le lien, pointé du doigt par certains analystes politiques, entre Nawaat et Kamel Eltaïef, dans l'affaire Fathi Dammak, est pour le moins difficile à établir, voire contradictoire, sachant les différends entre les deux entités dans l'affaire du listing partiellement fuité des appels téléphoniques, quand bien même l'affaire Dammak serait désavantageuse pour M. Jarraya, contrairement à ce que ce dernier a tenté de sous-entendre, en se dédouanant lui-même et la fille de Rached Ghannouchi, qu'il présente comme victime.
Les liens avec le CPR sont également hypothétiques, malgré la guerre interne qui se dessine au sein de la Troïka, en vue du remaniement ministériel. L'implication des LPR laisse cependant planer le doute, les membres des LPR étant supposés être parmi ceux qui ont fait fuiter les vidéos.
Il y a, néanmoins, une volonté d'attaquer Ennahdha, sur deux plans. Les faits d'abord, par l'implication de membres du mouvement dans le complot présumé et préparé par Fathi Dammak. Il s'agirait de la base d'Ennahdha et des LPR qui complotent contre un certain nombre de personnalités du monde politique, de la finance et de la justice. Mais les discussions évoquées présentent également des critiques de la part de ces islamistes ou apparentés, contre leurs leaders, présentés comme corrompus et népotiques. C'est là où Chafik Jarraya et Rached Ghannouchi (et ses proches) sont expressément nommés.
Les leaders d'Ennahdha ne parviennent pas, non plus, à se positionner en tant que victimes, le rôle joué par leurs membres n'étant pas justifié. Aucune déclaration de leaders d'Ennahdha n'a permis d'éclaircir ce rôle, ni même du ministère de l'Intérieur, accusé de former, ou au mieux couvrir, un appareil parallèle en lien avec le parti islamiste. Ali et Belhassen, malgré le fait qu'ils n'affirment pas explicitement, confirment ou nient leurs rapports avec le ministère de l'Intérieur, n'ont pas été inquiétés. L'absence de réaction claire ne fait que confirmer les soupçons. Ici, l'hypothèse d'une guerre intestine accentuée au sein même de la mouvance islamiste n'est pas à exclure et cette guerre opposerait non seulement les radicaux contre les modérés, mais également la base contre ses leaders. Ainsi, il est probable que cette guerre interne profite aux adversaires d'Ennahdha (dont la liste s'allonge chaque jour, formée de parties dont les antagonismes sont prononcés) sans que ces adversaires ne soient directement impliqués… sauf à être passés experts en matière de manipulation Monia Ben Hamadi


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