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Tunisie Les milices d'Ennahdha frappent six fois en 48 heures
Publié dans Business News le 04 - 02 - 2013

Ne voulant se déclarer dans une impasse, après son échec à trouver des solutions pour le remaniement ministériel, l'aile dure du parti Ennahdha, majoritaire lors du dernier conseil de la choura, a choisi la fuite en avant, en refusant de faire des compromis politiques. Comme il nous a été donné de constater auparavant en pareil blocage, Ennahdha a fait bouger ses ailes militaristes (ligues de protection de la révolution et salafistes) pour faire taire ses détracteurs : six actes de violence politique en 48 heurs.
Lors des deux journées du vendredi 1er et du samedi 2 février 2013, le bras armé d'Ennahdha, les ligues de protection de la révolution (LPR), ont fait preuve de leur efficacité de banditisme sur le terrain. Elles ont bousillé deux meetings, à Kairouan et au Kef, séquestré Ahmed Néjib Chebbi à Gabès, agressé un vieux militant démocratique âgé de 70 ans à Kairouan, essayé de s'attaquer au siège central de Nidaa Tounes à Tunis et saccagé le local de ce parti à Kébili. S'agit-il d'actes spontanés ou d'un choix délibéré ?
De l'avis des observateurs, c'est la ligne dure d'Ennahdha qui a pris le dessus dans le dernier conseil de la choura du Mouvement, tenu vendredi 1er février, le 4ème en moins d'un mois. En effet, ce n'est pas par hasard que son communiqué final ait appelé à la libération des assassins de Lotfi Nagdh, le représentant de Nidaa Tounes à Tataouine, victime le 18 octobre 2012 d'un lynchage mortel de la part des Ligues de protection de la révolution.
Ledit communiqué qualifie d'injustice le maintien en détention des inculpés, ce qui signifie la défense de tels agissements de la part d'Ennahdha, comme le confirment par ailleurs les propos d'Ali Farès, l'un des représentants islamistes au sein de l'Assemblée nationale constituante (ANC).
Le député nahdhaoui de Tataouine a, en effet, présenté les assassins de Lotfi Nagdh comme des champions de la révolution, qui méritent d'être primés comme les martyrs et les blessés ayant contribué à la chute de Ben Ali.
‘Ceux qui sont descendus à Tataouine cherchaient à épurer le pays des vestiges du régime déchu. Ils n'ont fait qu'œuvrer pour la réalisation d'un des objectifs de la révolution, qu'est la purge contre les ex-RCDistes', a-t-il expliqué. Pourtant, Lotfi Nagdh n'a jamais été un RCDiste, selon ceux qui l'ont connu.
Il n'y a donc pas de propos plus clairs pour encourager à la violence politique. De là à dire que les LPR n'ont fait que saisir au vol les signaux de la direction politique des islamistes, il n'y a qu'un pas que les analystes ont tous franchi. Mais, il n'y a pas que ça.
Le contenu du communiqué du Conseil de la Choura a envoyé d'autres signaux refusant tout compromis concernant l'attribution des ministères de souveraineté à des personnalités indépendantes, comme l'exigent toutes les sensibilités politiques en dehors d'Ennahdha, pour instaurer un climat favorable à des élections libres et indépendantes.
Ledit communiqué a rappelé aux autres composantes de la Troïka (Ettakatol et le CPR) ‘son attachement aux arrangements, qui ont été à la base de l'actuelle expérience' et appelé à ‘les respecter et les renforcer pour préserver la stabilité dans les étapes à venir'.
Il s'agit là d'une fin de non-recevoir concernant les exigences des partenaires au sein de la Troïka sur les ministères régaliens. Les arrangements initiaux prévoient en effet qu'Ennahdha ait les ministères de souveraineté : Niet donc d'Ennahdha contre tout changement.
Les références dans le communiqué à l'attachement aux objectifs de la révolution et la mise en valeur de la solidarité avec les anciens prisonniers politiques en sit-in constituent d'autres signaux, à l'égard des militants islamistes, sur l'adoption d'une ligne dure qui ne se limite pas à des actions dans la rue mais s'étend aussi à l'Assemblée nationale constituante.
Le bloc nahdhaoui à l'Assemblée essaie en effet de faire un forcing pour accélérer l'adoption du projet de loi d'immunisation de la révolution et de ne pas l'intégrer au projet de loi sur la justice transitionnelle. Ledit projet de loi exclut des responsabilités politiques et de l'éligibilité tous ceux qui ont travaillé avec Ben Ali depuis mars 1989 jusqu'au 14 janvier 2011.
L'actuel leader de Nidaa Tounes et Premier ministre de la transition, Béji Caïd Essebsi, est spécialement visé par cette loi qui n'a de pareille qu'en Irak contre les baâthistes, en Israël contre les Palestiniens et en Afrique du Sud contre les noirs, du temps de l'Apartheid.
L'opposition crie certes au scandale par rapport à ce projet de loi car il s'agit de ‘punition collective pour des fautes individuelles', comme le souligne le porte-parole du parti Al Massar et membre de l'Assemblée, Samir Ettaïeb. Mais, a-t-elle les moyens d'arrêter la machine d'Ennahdha ?
Pour le politicien Hamadi Redissi, ‘Ennahdha n'a pas d'autre choix'. ‘Les dernières tractations sur le remaniement ministériel ont montré son isolement sur l'échiquier politique, d'où les surenchères exercées par Ettakatol et le CPR, bien que ces partis soient actuellement plus faibles que lors de la sortie des élections du 23 octobre 2011', explique-t-il.
‘Ennahdha a paniqué et opté pour la fuite en avant. Ses troupes radicales sont descendues pour la défendre avec des gourdins dans la rue, faute d'argumentaires', a-t-il conclu.
Deux actions vont donc de pair dans la tactique du moment d'Ennahdha pour ‘chasser la contre-révolution' : les LPR dans la rue et la loi d'immunisation de la révolution à l'ANC. Si vite dit, si vite fait. Les troupes de choc d'Ennahdha sont entrées en action.
Depuis le vendredi 1er février, ce fut une guerre ouverte contre l'opposition. Le parti républicain a été empêché de tenir un meeting à Kairouan. Le meeting du parti unifié des patriotes démocrates a été attaqué au Kef. Ahmed Néjib Chebbi a été séquestré dans une radio à Gabès. Un vieux démocrate de 70 ans a été agressé à Kairouan. Le local central de Nidaa Tounes à Tunis a été attaqué, alors que le local de ce parti à Kébili a été saccagé.
Les attaques ne font pas de différence parmi les partis d'opposition. Une seule règle : ‘à tort quiconque ne pactisant pas avec le parti Ennahdha'. En effet, même si le leader islamiste, Rached Ghannouchi, avait proposé il y a quelques semaines le poste de ministre des Affaires étrangères au leader du parti républicain, Ahmed Néjib Chebbi, il le considérait en ce moment-là comme faisant partie des forces de la révolution. Le rejet de cette proposition a fait passer Al Joumhouri au camp de la contre-révolution, surtout après l'alliance contractée avec Nidaa Tounes, l'ennemi juré des islamistes, Béji Caïd Essebsi. Ahmed Néjib Chebbi et son parti ont été ciblés.
Il est donc clair que le parti Ennahdha est dans la panique, que la transition démocratique en Tunisie vit des moments difficiles et que les échéances électorales ne sauraient être pour demain dans de telles conditions de violence politique.


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