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Plus jamais, nous n'accepterons de subir !
Publié dans Business News le 18 - 02 - 2013

Le 6 février2013, Chokri Belaïd est lâchement assassiné. Oui, lâchement, car seuls les nains de l'Histoire par manque d'une solide légitimité, ont recours au crime et à la violence pour usurper le pouvoir du peuple et s'imposer à leurs concitoyens par la terreur.
Il est clair que ceux qui ont ordonné ce crime odieux, n'ont rien à voir avec les hommes et les femmes libres qui sont en voie de faire aboutir la révolution tunisienne. Il est clair qu'ils ne font que tenter de la confisquer pour une multitude de raisons possibles. Ils ont bien compris, au fil du temps, que notre authentique révolution ne s'est pas contenté de faire tomber un homme, mais que le vaillant peuple tunisien est bien déterminé à abolir tout système qui peut mener à toute nouvelle dictature, et ce, quel qu'en soit son justificatif, fut-il religieux !!
Beaucoup ont essayé de nous faire croire que notre révolution n'était qu'un complot de la part de différentes forces invisibles qui n'avaient qu'à manier un levier pour déclencher une révolte à partir de laquelle ils pouvaient, par la suite, appliquer tout un plan. Ce raisonnement a systématiquement déclenché ma colère, car je le ressentais comme une insulte à nos martyrs et au courage d'un peuple qui a décidé de ne plus subir.
Et malgré les doutes qui me traversent parfois au vu de la médiocrité du paysage politique, au fond de moi-même je refuse catégoriquement de m'incliner devant une telle théorie en me disant que, même si c'était le cas quant à la chute du dictateur, c'en est très loin de l'être quand à la reconstruction d'un nouveau système politique qui nous garantirait notre dignité, nos libertés et notre citoyenneté. En un mot, un système démocratique qui requiert de notre part d'en assumer toute la responsabilité.
Oui, le paysage politique actuel est médiocre car il n'est que la résultante d'une dictature. Et si je ne tiens pas à m'étaler sur les causes de cette médiocrité qui sont si complexes et si profondes, je voudrais, par contre, mettre en évidence « la conscience citoyenne collective » qui est née dans chacun d'entre nous depuis que Mohamed Bouazizi s'est immolé et que nous avons ressenti dans notre chair la détresse qui l'a poussé vers un tel acte.
Une conscience citoyenne qui s'est affirmée le 14 janvier 2011 et n'a cessé de se confirmer au fil des évènements jusque l'odieux assassinat de Chokri Belaid.
Le 8 février 2013 sera, désormais lui aussi, gravé dans l'histoire de la Tunisie car les funérailles de Chokri Belaïd on été l'occasion pour le peuple tunisien dans toute la République d'affirmer en masse son rejet de la violence, de confirmer son abandon définitif de la peur et de montrer, avec force, sa détermination à arracher sa dignité. En citoyens responsables et pacifiques, ne répondant à aucun appel ni à aucune consigne, chacun a su ce qu'il avait à faire et où il devait se trouver ce jour là. Nous étions cent fois plus nombreux que le 14 janvier. Notre conscience citoyenne collective s'est ancrée.
Les Tunisiens, tout comme les Egyptiens, sont en voie de démontrer irréversiblement que par la pratique de leur citoyenneté, ils sont les seuls détenteurs du pouvoir et de la légitimité. Ils sont le terreau et le vivier de la démocratie et des libertés. La qualité de notre démocratie ne dépend que de la qualité de notre citoyenneté.
Notre chef du gouvernement, Hamadi Jebali, dans un sursaut de lucidité, semble avoir saisi cela. N'étant plus opposant, mais étant chef du gouvernement, il est désormais confronté aux méandres du pouvoir, à la pratique de la gouvernance et à la responsabilité historique qui lui incombe de répondre à l'appel de tout un peuple qui exige la réussite de notre transition démocratique.
Il semble avoir compris, qu'il n'est plus le simple secrétaire général d'un parti momentanément au pouvoir, mais le chef d'un gouvernement d'une transition démocratique historique. Ceci le place en position de responsabilité face à tout un peuple et pas seulement face aux électeurs de son parti.
En effet, Hamadi Jebali a été élu, dans un premier temps, par le peuple pour assurer un simple rôle de constituant. Mais dans un deuxième temps, il a été élu par tous ses pairs de tous les bords politiques à l'Assemblée nationale constituante afin d'assurer la présidence du gouvernement. Il doit donc rendre compte, non pas seulement aux électeurs de son parti, mais il doit rendre compte à tout le peuple tunisien qui l'a élu à travers ses représentants dans l'Assemblée.
Oui, il semble avoir saisi ce que veut dire la légitimité et, surtout, qui la détient et la retire. Ce n'est sûrement pas un parti, mais c'est le peuple dans son ensemble, toutes tendances politiques confondues, qui a été capable de s'unir le temps d'un enterrement pour lui dire « Attention, nous veillons !»
C'est parce qu'il a saisi ce message qu'il a rapidement réagi en appelant à la formation d'un gouvernement de compétences, politiquement neutres afin d'assurer une bonne marche de l'Etat ainsi qu'un encadrement et une supervision neutres des élections qui se doivent d'être aussi libres et transparentes que celles qui ont précédé.
Fort de cette légitimité que vous tenez désormais de tout un peuple et à laquelle, nous aussi, nous tenons, il vous revient Monsieur le chef du gouvernement d'imposer votre volonté. Il vous revient d'agir en homme d'Etat au service de son peuple et de réussir votre rendez-vous avec l'Histoire. Il vous revient de trouver les moyens de passer outre les petits calculs partisans avant que cette légitimité ne vous soit retirée à vous, dans un premier temps, puis à votre parti dans un deuxième temps, et ce, quel qu'en soit le prix.
Cette légitimité, dont le pouvoir s'est cristallisé un moment dans le regard déterminé d'une enfant qui venait de perdre son papa mais qui s'est retrouvée entourée d'un peuple entier et protégée par son armée. Cette jeune citoyenne, Nayrouz Belaïd, dont le regard semblait nous dire « Plus jamais nous n'accepterons de subir ! »
Lorsque les grains de la dignité sont semés, plus rien ne peut plus les empêcher de pousser. Ce n'est qu'une question de moyens et de temps.


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