Après Moncef Marzouki, c'est au tour de Mustapha Ben Jaâfar de dénigrer ses opposants dans un média étranger oubliant, dans la foulée, son obligation de réserve en sa qualité de président de l'Assemblée nationale constituante. Ainsi, dans une interview publiée vendredi 29 mars 2013 dans le journal londonien Asharq Al Awsat, M. Ben Jaâfar a remis en doute la capacité de Nidaa Tounes de remplacer Ennahdha à la tête du pouvoir jugeant que le parti de Béji Caïd Essebsi n'a aucun programme à l'exception d'être anti-Ennahdha. Semant sciemment l'amalgame dans la tête de l'opinion, Mustapha Ben Jaâfar a indiqué : « il y a des craintes réelles à ce que ce parti soit un portail pour le retour des RCDistes impliqués dans la corruption, mais la justice transitionnelle les filtrera et nous avons été les premiers à attirer l'attention sur le danger de la contre-révolution. » M. Ben Jaâfar a souligné que le peuple connait chaque personne et ce qu'elle faisait avant la révolution et seules les forces qui ne se créent pas d'ennemis sont capables de diriger la Tunisie car elles empêcheront l'affrontement entre les Tunisiens. » Il est peut-être bon de rappeler que Mustapha Ben Jaâfar a été bien soutenu par le défunt RCD pour l'organisation du congrès de son parti FDTL qui a, d'ailleurs, vu la présence officielle de dirigeants du parti de Ben Ali. Ce dernier a même autorisé le financement en partie de ce congrès et la facilitation de son organisation. Il est bon aussi de relever que, pas plus tard qu'hier jeudi, Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi (leader d'Ennahdha) participaient ensemble à une conférence qui a vu M. Caïd Essebsi mettre en exergue les efforts louables de M. Ghannouchi dans la concorde nationale en défendant l'article 1 de la constitution. R.B.H. Cliquer ici pour lire l'interview intégrale de Mustapha Ben Jaâfar