Dans une longue interview publiée dans le quotidien Le Maghreb, le secrétaire général démissionnaire du CPR, Mohamed Abbou a tiré sur certains conseillers du président de la République. Il a déclaré que Moncef Marzouki a nommé certaines personnes sur des bases partisanes et non sur un critère de compétence et que l'administration n'a pas à subir ces nominations basées sur l'appartenance à un parti. « les choix auraient dû se baser sur d'autres critères afin d'éviter des problèmes au parti et à l'administration ». Selon Mohamed Abbou, Moncef Marzouki lui aurait fait part des erreurs commises par certains de ses conseillers, mais Abbou attend encore que le président prenne une décision à leur encontre. « S'il ne fait pas son devoir, nous dévoilerons ces noms », a promis Mohamed Abbou qui semble ainsi cacher de graves secrets. Interrogé sur la signification exacte de la phrase « s'il ne fait pas son devoir », M. Abbou a déclaré : « quand on l'informe de certaines choses précises, je suppose qu'il va réagir et faire son devoir. Il y a des quelques diables. » Quant aux propos de Moncef Marzouki et ses attaques à l'opposition lorsqu'il était en voyage, Mohamed Abbou a déclaré « qu'il est anormal que le président de la République se permette de dire n'importe quoi, même si c'est la vérité. Cela s'appelle le devoir de réserve ! C'est une erreur que le président de la République viole le devoir de réserve et ceci s'applique aussi bien sur le président que n'importe quel autre responsable du gouvernement. » Mohamed Abbou est encore plus critique contre Marzouki lorsqu'il a évoqué le coup d'Etat. « Le président de la République commet une grosse erreur quand il évoque ce scénario, parce que c'est justement son rôle à lui d'empêcher ce scénario et de ne permettre à personne de réaliser un coup d'Etat. Il est le chef des Armées et il a la possibilité de ne permettre à personne d'enfreindre la Constitution. C'est lui le garant de la Constitution, c'est à lui de barrer la route à toute tentative et il se doit d'être au dessus de tout. » Dans cette interview, Mohamed Abbou a donné les grandes lignes de son parti, dont le nom n'a pas encore été choisi. Parmi les propositions, il cite Irada, Touensa et Parti socialiste démocratique. Plusieurs députés ont rejoint déjà son « parti », dont Samia Abbou, Souhir Dridi, Naoufel Ghribi et Hichem Ben Jmiî.