Au cours de la conférence de presse tenue le 23 mai à la Kasba, le chef du gouvernement, Ali Laarayedh, a évoqué la situation globale de la Tunisie depuis sa nomination à ce poste. Il a rappelé que son gouvernement n'était en fonction que depuis 2 mois et qu'il est confronté à beaucoup de défis en disposant de moyens réduits. Le chef du gouvernement a assuré que beaucoup de temps et d'argent étaient perdus chaque jour à cause des grèves et des sit-in non réglementaires. Selon le chef du gouvernement, ces phénomènes sont de nature à décourager l'investissement national et étranger tout en causant des pertes colossales à l'Etat. Pour illustrer ses propos, le chef du gouvernement a évoqué le cas du bassin minier où les pertes auraient atteint 2 milliards de dinars. Ali Laarayedh a assuré qu'en l'absence de production et d'investissement, il serait impossible d'avancer et de faire en sorte de régler les problématiques sociales du pays. Le chef du gouvernement a déploré le fait qu'il existe des « parties » et même certains médias qui apportent un soutien systématique à ce type d'actions qui ne font qu'entraver le développement de la Tunisie. Evoquant la situation politique du pays, Ali Laarayedh a dit espérer que l'Assemblée constituante achève la rédaction de la Constitution au début de l'été, au mois de juillet plus précisément. Selon lui, ceci permettrait d'organiser les élections entre le 15 septembre et le 15 novembre 2013. Il a qualifié les perspectives politiques de « claires ». Concernant l'endettement de la Tunisie, le chef du gouvernement a déclaré que celui-ci oscillait entre 43% et 46% ce qui représente, selon lui, un taux soutenable et qu'on est loin du seuil critique. Il a ajouté que la Tunisie avait réalisé un taux de croissance de 2,7% au cours du premier trimestre 2013 et que celui-ci pourrait être aisément triplé si la paix sociale et politique était réalisée. Evoquant la situation de la caisse de compensation, Ali Laarayedh a déclaré que les études ont montré que seulement 11% des fonds de la caisse étaient destinés aux franges les plus pauvres de la population et qu'il était impératif de tenir un dialogue national pour améliorer cette répartition. Il préconise, par ailleurs, la même stratégie de dialogue pour résoudre les problèmes de déficit des caisses sociales. D'autre part, le chef du gouvernement a évoqué la possibilité de recourir à l'extraction du gaz de schiste pour diversifier les sources d'énergie et de revenu de la Tunisie. L'extraction de ce gaz se fera après avoir étudié les expériences faites par d'autres pays dans ce domaine à l'instar des Etats-Unis d'Amérique. Cette politique serait une urgence, selon le chef du gouvernement, sachant que 10% du budget de l'Etat sert à la compensation des prix de l'énergie.