L'exploitation du gaz de schiste est au cœur des débats actuels, que se soit en Europe ou en Tunisie. Le sujet, aussi délicat qu'il paraisse, a été facilement tranché dans plusieurs contrées. En France par exemple, François Hollande, chef d'Etat français, a été clair : pas d'exploitation du gaz de schiste, confirmant l'interdiction de la fracturation hydraulique, seule technologie existante permettant de l'extraire du sous-sol. Mais pourquoi donc tout cet acharnement contre ce gaz qui pourrait représenter une réelle alternative du pétrole, ressource en voie de disparition. En fait, l'acharnement n'est pas contre la ressource elle-même, mais plutôt contre la technique d'extraction de ce gaz du sol. Il s'agit de fracturer la roche en injectant de l'eau et du sable mélangés avec des produits chimiques pour en faire sortir les gaz piégés dedans. Cette méthode risque fort de contaminer les nappes phréatiques par des gisements de gaz, même profonds. La même et unique méthode présente plusieurs dangers sur les eaux souterraines, selon une étude américaine, publiée par l'Académie américaine des sciences (PNAS). Adoptée en Pennsylvanie, cette méthode a fait en sorte que les gaz situés à 1.600 mètres de profondeur ont contaminé les eaux situées bien plus haut dans le sol. Bien plus de preuves accablantes pour cette méthode sont disponibles, il suffit de faire une petite recherche la dessus. Pourtant, le débat est toujours d'actualité. Il semblerait qu'en Tunisie, on n'apprend jamais des erreurs des autres pays. Ce même exemple on a pu le vivre avec le système LMD adopté des années auparavant, lors du règne de Ben Ali. Ce système qui avait prouvé son inadéquation et incompétence en France, avait tout de même été adopté en Tunisie, laissant paraître une génération de jeunes tunisiens diplômés du supérieur mais pauvres en culture générale. Mohamed Lamine Chakhari, ministre de l'Industrie, avait en effet récemment annoncé que son ministère se contente, actuellement, de mieux connaître l'énergie du gaz de schiste, et de se faire une idée plus claire sur les expériences menées, à travers le monde, dans ce domaine. « Nous ne sommes pas pressés de l'exploiter», avait-il indiqué à l'agence TAP. Pourtant, une décision bien plus claire et tranchante n'aurait pas déplu aux Tunisiens, qui avaient même, lors du mois d'octobre, organisés une marche pacifique contre l'exploitation de ce gaz. Le sujet reste ainsi ouvert au débat jusqu'à la décision du gouvernement qui ne semble pas prendre la gravité du problème au sérieux. A méditer…