Le président de Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi, a accordé une interview à radio Express FM, le 28 juin, dans laquelle il a annoncé l'intention de son parti de dévoiler son programme économique et politique dans 3 ou 4 jours. Béji Caïd Essebsi a livré son évaluation sur la situation actuelle du pays et a exprimé son inquiétude : « Nous sommes devenus un pays à risque, les agences de notation ne cessent de dégrader la note de la Tunisie mais nous ne voyons aucun plan, ni une détermination pour faire sortir le pays du gouffre dans lequel il se trouve actuellement. La sortie de l'impasse ne pourra pas se faire avec ceux qui nous gouvernent car ils n'ont pas la crédibilité requise pour le faire », a-t-il expliqué. Selon ses dires la visibilité actuelle ne permet pas de tenir des élections en 2013 mais que « si nous voulons organiser des élections transparentes en conformes aux normes internationales, ceci ne pourra ce faire avant 2015 ». Le président de Nidaa Tounès est également revenu sur « les violences qui ciblent [son parti] et les tentatives de sabotages de nombreux de ses meetings, devant le silence complice de l'Etat qui les encourage à le faire puisqu'il n'a pas le courage d'arrêter ses propres enfants », a-t-il affirmé en substance, en revenant sur les déclarations de Rached Ghannouchi, leader d'Ennahdha, qui a assimilé les salafistes à ses « propres fils ». Selon les évaluations de M. Caïd Essebsi, Ennahdha fera indéniablement partie du paysage politique actuel et futur et devra être pris en considération mais ne pourra certainement pas réaliser ses scores du 23 octobre 2011.
Lors de cette interview, Béji Caïd Essebsi a également tenu à s'exprimer sur le projet de loi d'immunisation de la révolution débattu actuellement à l'ANC et a affirmé que cette loi était une erreur et une injustice pour le peuple tunisien faisant part de son amertume de voir ses adversaires politiques manquer de conscience démocratique. Le leader de Nidaa Tounès a également donné sa version des faits sur l'affaire de la société « Voyageur », connue sous le nom de « SebsiGate » affirmant que les informations y afférentes sont « fausses et calomnieuses » et montées de toutes pièces dans une volonté de créer une affaire analogue à celle du « SheratonGate ».