Dans une adresse faite à la Nation, le président de l'Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaâfar a lancé un appel à toutes les parties politiques et aux composantes de la société civile pour qu'elles fassent cesser les tiraillements et de faire placer l'intérêt de la Tunisie au-dessus de toute autre considération. M. Ben Jaâfar a commencé par faire un récapitulatif de la crise qui a conduit au blocage actuel tout en assurant comprendre l'attitude des différentes parties, mais le hic est l'absence de confiance. Les uns craignent que la Troïka, plus particulièrement Ennahdha, ne privilégient leurs intérêts et organisent des élections à leur mesure. Les autres, plus particulièrement, Ennahdha craignent un retour des symboles de l'ancien régime et, par voie de conséquence, de la dictature avec un esprit de vengeance. Devant ce blocage, Mustapha Ben Jaâfar a annoncé qu'il se voit obligé d'assumer ses responsabilités en décidant la suspension des travaux de l'Assemblée nationale constituante jusqu'au lancement du dialogue entre toutes les parties prenantes du paysage politique et de la société civile. En conclusion, il a lancé un appel direct à l'UGTT et à Houcine Abassi, ainsi qu'aux différents dirigeants des partis politiques, Rached Ghannouchi, Béji Caïd Essebsi et Nnéjib Chebbi, entre autres, pour qu'ils assument leurs responsabilités et s'asseoir avec les autres protanistes de la scène politique et sociale autour d'une même table pour discuter d'une issue de la crise. Il a également lancé un appel aux « vieux sages » dont notamment Ahmed Mestiri, Ahmed Ben Salah, Mustapha Filali, et bien d'autres pour participer par leurs conseils et leur expérience à dépasser la phase actuelle.