La Fondation Thomson Reuters vient de publier un classement sur l'état d'avancement des droits des femmes dans le monde arabe "Women's rights in the Arab world". Cette étude a été réalisée sur 22 pays arabes. Elle démontre qu'après les révolutions arabes, les droits des femmes se sont détériorés, dans certains pays, comme c'est le cas en Egypte qui occupe le bas du classement (22ème). La Tunisie est placée sixième. Elle est classée meilleure parmi les pays du printemps arabe. Les raisons de ce classement, selon les explications de la Fondation Thomson Reuters, sont que «les femmes occupent 27% des sièges au parlement national», mais elle reproche que «la polygamie reste largement répandue, la contraception est illégale et les lois sur l'héritage sont biaisées en faveur des hommes». On note dans ce contexte que la polygamie est interdite en Tunisie depuis la promulgation du Code du statut personnel en 1956. Par ailleurs, l'usage des moyens contraceptifs et l'avortement sont parfaitement légaux en Tunisie, contrairement à ce qu'affirme cette étude. Sur le podium en termes de droits des femmes, on retrouve selon cette étude, les Comores, Oman et le Koweït. La Jordanie et le Qatar occupent respectivement la 4ème et 5ème position. L'Algérie, le Maroc, la Libye et les Emirats Arabes Unis complètent le Top 10. La Mauritanie, le Bahreïn, Djibouti, la Somalie, la Palestine, le Liban, le Soudan et le Yémen occupent respectivement les places de la 11ème jusqu'à la 18ème position. La Syrie, l'Arabie Saoudite et l'Irak ferment la marche. Il ressort de cette étude que la situation des femmes en Egypte est la plus critique avec 99,3% d'entre elles qui seraient victimes de harcèlement sexuel, 91% seraient victimes de mutilations génitales et 63% seraient illettrées. Pour l'Irak, les droits des femmes ont régressé depuis le renversement de Saddam Hussein : les violences domestiques et la prostitution ont augmenté, le niveau d'illettrisme a grimpé et près de 10% des femmes sont veuves et dans des situations précaires selon Refugees International. L'Arabie Saoudite est le mauvais élève : elle peut faire mieux. En effet, la loi saoudienne interdit aux femmes de conduire et, sans l'accord d'un membre masculin de la famille, de travailler, de voyager, d'ouvrir un compte en banque ou de faire des études supérieures. Avec plus de 4 000 viols et cas de mutilations, les Syriennes sont les victimes collatérales de la guerre civile dans leur pays