Pas moins de deux cents avocats ont protesté ce matin, vendredi 21 février 2014, devant le bureau du juge d'instruction du 5ème bureau. Cris, accusations et insultes ont été proférés par ces avocats en colère contre une décision jugée arbitraire et illégale de ce juge. Ce juge a émis hier en fin d'après-midi, un mandat de dépôt contre l'avocate Fatma Mejri, suite à une plainte pour arnaque déposée par l'un de ses clients. Les avocats protestataires ne contestent pas le fond de l'affaire, bien qu'ils considèrent leur consoeur comme intègre, mais le non-respect des procédures ordinaires par le juge. D'après eux, il n'aurait pas alerté le procureur général et n'aurait pas informé la section de Tunis de l'Ordre des avocats avant de procéder à l'émission de ce mandat de dépôt. Ce n'est pas la première fois que ce juge d'instruction se distingue par un dérapage. Il y a quelques mois, il a convoqué l'homme d'affaires Kamel Letaïef. Les avocats de ce dernier lui ont demandé un report d'audience qu'il a accepté avant de surprendre tout le monde par l'émission d'un mandat d'amener. Les forces de l'ordre se sont pressées pour exécuter le mandat en question, en présence de membres des LPR et des caméras d'Al Jazeera. Face au refus de Kamel Letaïef de quitter son domicile, estimant la décision arbitraire, le juge d'instruction s'est déplacé en personne au domicile de l'homme d'affaires avant de se rétracter finalement et de reporter l'audience. Il fera ensuite une apparition télévisée sur Al Moutawassat, chaîne proche du CPR, ce qui a déclenché une autre polémique puisque jamais un juge n'est apparu précédemment dans un média pour parler d'une affaire en cours. Il sera finalement dessaisi de ce dossier.