Le président de la République Moncef Marzouki a accordé une interview, ce dimanche 23 février 2014, à Al Wataniya 1, dans laquelle il est revenu sur plusieurs sujets. Ainsi, le président Marzouki a souligné l'importance d'organiser au plus vite les élections présidentielles, législatives et municipales pour sauver le pays des dangers qui le guettent notamment le terrorisme et pour permettre de faire tourner l'économie. M. Marzouki a considéré 2013 comme étant la plus dangereuse année dans l'histoire contemporaine de la Tunisie, soulignant les dégâts importants faits par le terrorisme avec plus d'une vingtaine de victimes en 2013. Il a souligné que la guerre contre ce fléau nécessite la contribution de tous, dont les imams, les penseurs, les éducateurs qui doivent y prendre part, pour contrer l'ignorance et la dépendance à d'autres idéologies importées d'ailleurs. Autre point, le président de la République a rejeté les accusations selon lesquelles la Troïka, notamment Ennahdha, a fermé les yeux sur le terrorisme et l'a laissé se déployer sans être inquiété. Il a avoué qu'il y a eu une mauvaise évaluation de ce danger, mais sans mauvaise foi, notant que la Tunisie n'a pas été préparée ni moralement, ni au niveau sécuritaire et militaire. Pour lui, le terrorisme représente un danger qui dépasse l'aspect sécuritaire du pays mais qui impacte directement l'image du pays, son économie et son tourisme. En outre, il a souligné que l'armée et les forces de sécurité ont été épuisées par leurs combats sur plusieurs fronts (terrorisme, grèves, manifestations, etc.), notant l'importance de les soutenir, de les appuyer et de les conseiller. Sur le plan international, Moncef Marzouki a défendu, corps et âme, le projet de l'Union du Maghreb Arabe qui est, selon lui, une passerelle de croissance à grand potentiel pour la Tunisie. Il a émis le souhait que la Tunisie soit le premier pays à accorder les 5 libertés aux Maghrébins (le droit de propriété, le droit de s'installer, le droit de travailler, le droit de voyager et le droit de participer aux élections municipales après deux ans). Concernant les conflits internes de la Syrie et de l'Egypte, le président Marzouki s'est dit pour un dialogue entre les différentes parties pour qu'elles parviennent à un compromis, soulignant que la Tunisie approuvera toute décision issue du dialogue. Autre point, le président Marzouki a indiqué qu'il n'a pas l'intention de quitter son poste avant l'élection d'un nouveau président. Concernant sa participation aux prochaines élections, il a expliqué qu'il n'a pas encore pris de décision et qu'il attend l'adoption de la loi électorale et l'éclaircissement de la situation politique.