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Enlèvement des deux Tunisiens en Libye : Encore un casse-tête pour le gouvernement
Publié dans Business News le 23 - 04 - 2014

En l'espace d'un seul mois, deux Tunisiens ont été enlevés en Libye par des milices incontrôlables. Le premier, Mohamed Ben Cheikh, agent local à l'ambassade tunisienne en Libye, est détenu depuis le 21 mars, soit depuis plus d'un mois. Le second, Laâroussi Gantassi, premier secrétaire à la même ambassade, a été kidnappé depuis jeudi 17 avril 2014.
Il a fallu, d'ailleurs, ce deuxième rapt et le holà mis par l'opinion publique, pour que les autorités tunisiennes entament une série d'actions, en vue d'obtenir la libération des deux Tunisiens. Une crise aux multiples facettes et à l'issue incertaine…
Il a fallu, surtout, la diffusion d'une vidéo par un groupe jihadiste libyen, se présentant sous la dénomination de « Chabab Al-Tawhid », et dans laquelle Mohamed Ben Cheikh supplie le président tunisien de négocier avec ses ravisseurs en vue de le faire libérer, avant que ledit groupe ne réclame, à la fin de l'enregistrement, au gouvernement tunisien la libération de Libyens détenus en Tunisie.
La vidéo, dont la véracité a été mise en doute pendant un premier temps, a été authentifiée par une source autorisée au ministère libyen des Affaires étrangères.
La confirmation définitive est venue de la sœur de Mohamed Ben Cheikh qui, interviewée par la radio Mosaïque FM, a confirmé qu'il s'agissait bien de son frère tout en appelant l'Etat tunisien à agir. « La vie de mon frère se trouve en réel danger et les autorités sont tenues de tout faire pour essayer de le sauver et le faire retourner chez lui», a-t-elle dit.
Après la diffusion de cette vidéo et le cri de détresse lancé par la sœur du diplomate, une polémique s'est déclenchée. Nombreuses sont les voix qui mettent en garde le gouvernement tunisien de céder au chantage ou à une opération de « change », car c'est la souveraineté de l'Etat qui est en jeu.
D'autres parties estiment qu'il y a l'aspect humanitaire dont il faut tenir compte dans le sens où il faut se mettre à la place des membres des familles des personnes enlevées et que, par conséquent, il ne faut lésiner sur aucun moyen pour obtenir la libération des deux Tunisiens.
Mais qu'ont fait, justement, les autorités tunisiennes pour faire face à cette situation de crise ? On mentionne la tenue d'une réunion du Conseil national de la sécurité, lundi 21 avril 2014, en présence du président Moncef Marzouki, du chef du gouvernement, Mehdi Jomâa, et du ministre de la Défense, Ghazi Jribi, à l'effet « d'examiner la situation sécuritaire du pays et celle prévalant en Libye suite aux enlèvements de diplomates tunisiens », selon un communiqué de la présidence.
Selon le même communiqué de la présidence, la réunion a passé en revue le « travail de la cellule de crise établie au sein du ministère des Affaires étrangères ainsi que les efforts déployés pour trouver une solution à la situation des diplomates enlevés ».
Outre les politiciens, qui ont durement critiqué la situation dans laquelle se trouve notre diplomatie au lendemain des deux enlèvements, des experts en sécurité se sont relayés sur les plateaux radiotélévisés pour évoquer les tenants et les aboutissants des derniers développements survenus en matière d'actes de terrorisme et des moyens mis en œuvre pour y faire face.
Sur le plateau de Ness Nessma News, l'ex-colonel de la Garde nationale et expert en sécurité, Ali Zeramdini, a tenu des propos, certes crus, mais extrêmement significatifs. Cherchant les origines de la détérioration du climat sécuritaire, l'ex-colonel assure qu'il est impératif de dénoncer la décision prise, à peine un mois après la révolution du 14 janvier 2011, et consistant à faire disparaître l'appareil du renseignement tunisien sous prétexte qu'il s'agissait d'un service de « police politique ».
Cet appareil a été donc dissout, par un simple trait de stylo sans prévoir un autre mécanisme à sa place. « Nous avons commis l'erreur de dissoudre les appareils de l'Etat qui opèrent dans le domaine des renseignements, un service vital. Et maintenant, on se rend compte que cette décision a créé un vide énorme et que le remplacement desdits services de renseignements se fait très lentement. L'Histoire ne pardonnera jamais cette erreur de calcul, cette décision », a-t-il tenu à affirmer en substance. Cette décision avait été prise par le ministre de l'Intérieur, à l'époque, Farhat Rajhi, qui avait limogé, prestement, quarante deux parmi les hauts cadres de ces services de renseignements et de sûreté de l'Etat.
Se faisant encore plus direct, le même expert, Ali Zeramdini précise qu'à cette erreur stratégique s'ajoutent les nominations, sous les deux gouvernements de la troïka, de nouveaux cadres sans compétences requises, mais juste pour des considérations partisanes. De là à dire qu'il vise, par ces propos, l'actuel ambassadeur de la Tunisie à Tripoli, Ridha Boukadi, nommé à ce poste en raison de son appartenance potentielle au parti islamiste Ennahdha, il n'y a qu'un pas que certains observateurs ont vite fait de franchir.
En effet, ledit ambassadeur ne cessait, dit-on, d'envoyer des rapports au département de tutelle pour affirmer que la situation en Libye est sous contrôle et que les services de sécurité de la chancellerie veillaient au grain. Plus encore, des informations font état de négociations menées par le même ambassadeur avec certaines parties libyennes pour trouver une solution à la crise alors que des consignes strictes ont été données : pas de discussions avec les ravisseurs et aucune acceptation de chantage ou autre formule d'échange.
Autant dire que tout le monde s'accorde à reconnaître que le gouvernement de M. Jomâa se trouve devant un dilemme consistant à concilier le principe du respect de la souveraineté de la Tunisie et celui humanitaire consistant à ne ménager aucun effort pour libérer nos concitoyens.
Certains analystes, tel Slaheddine Jourchi, sont persuadés que les autorités tunisiennes sont appelées à composer, certes, avec les autorités « officielles » libyennes, mais aussi et surtout à avoir des liens et des canaux de communication avec les chefs et les représentants des tribus qui forment l'ossature essentielle de la société en Libye.
Et aux dernières nouvelles, on relève que le ministère tunisien des Affaires étrangères a déposé, aujourd'hui même 23 avril 2014, devant le parquet du tribunal de première instance de Tunis pour séquestration et extorsion en rapport avec le kidnapping des deux tunisiens travaillant à l'ambassade tunisienne en Libye. Au même moment, le juge d'instruction près du tribunal de première instance de Tunis a décidé de convoquer, pour interrogatoire, les deux Libyens arrêtés pour terrorisme dans l'affaire d'Errouhia et dont la libération est réclamée par le groupe terroriste qui a enlevé les deux Tunisiens.
Il est bon d'avoir une idée sur les origines ayant amené cette sorte de déliquescence de notre diplomatie et de nos services sécuritaires, mais l'essentiel, dans l'état actuel des choses, est de retrousser les manches afin de faire face à cet imbroglio inédit pour les autorités officielles tunisiennes et de rechercher les moyens susceptibles de sortir de ce casse-tête chinois en parvenant à libérer les deux citoyens tunisiens. Sarra HLAOUI


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