L'ambassade des Etats-Unis est accusée par un groupement d'affaires tunisien d'ingérence dans un marché public. L'affaire devrait être portée dans les tous prochains jours devant le Tribunal administratif et le procureur de la République. Le groupement en question est composé par la société Get Wireless et le Centre National de l'Informatique. L'affaire remonte à quelques mois en arrière, suite à un appel d'offres lancé par la société Promosport. Il s'agit d'un gros marché qui devrait rapporter à l'Etat des centaines de millions de dinars, puisqu'il s'agit d'un procédé de jeu en ligne. L'appel d'offres est lancé, mais il est déclaré infructueux par la suite au grand étonnement des participants, au nombre de quatre, dont le groupement cité ci-dessus. Hatem Boulabiar, DG de la société privée tunisienne Get Wireless déclare à Business News avoir fait son enquête et il découvre qu'il y a eu un courrier envoyé par l'ambassadeur des Etats-Unis à l'ancien ministre des Sports, Tarek Dhiab, recommandant la participation d'une entreprise américaine de renom au nom de SGI. Ce courrier que Business News a eu l'occasion d'en voir une copie a été adressé ensuite au chef du gouvernement Mehdi Jomâa quelques jours avant son départ aux Etats-Unis. Interrogé par African Manager, l'ambassadeur a confirmé l'existence de ce courrier tout en précisant que c'est son rôle de défendre les intérêts des entreprises américaines. Il y a cependant deux hics comme nous le révèle M. Boulabiar. Le premier est qu'il y a une autre entreprise américaine participante à cet appel d'offres et l'on s'interroge pourquoi l'ambassadeur défendrait la première entreprise et non la seconde. Le deuxième hic, c'est que M. Boulabiar s'est bien informé dans les coulisses de la commission supérieure des marchés et les raisons ayant poussé cette dernière à déclarer l'appel d'offres infructueux seraient très douteuses. L'ingérence américaine ne serait pas étrangère à cette décision, bien que l'ambassadeur s'en défende. En tout état de cause, l'affaire sera portée devant la justice et le groupement tunisien, du moins Hatem Boulabiar, n'entend pas se laisser intimider par la stature de l'ambassade américaine. Pour lui, l'affaire engage des centaines de millions de dinars et il est préférable que les dividendes demeurent par la suite en Tunisie que d'être exportés en devises, d'autant plus que l'investissement initial n'est pas très gros. S'agissant d'un marché relatif au jeu et au pronostic en ligne, il est évident que cela va faire saliver beaucoup de Tunisiens.