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Dans le détail : Comment Moncef Marzouki a déstabilisé l'appareil militaire tunisien
Publié dans Business News le 21 - 07 - 2014

Jamais, dans l'Histoire de la Tunisie, l'armée n'a essuyé autant de revers et enregistré autant d'assassinats. Derrière cette situation, le président de la République qui a multiplié ses ingérences dans l'appareil militaire au point de le déstabiliser, en dépit des différents avertissements. Revue des décisions dramatiques du président de la République qui ont conduit à la situation désastreuse actuelle.
Les déconfitures de l'armée tunisienne et les assassinats barbares subis régulièrement par nos soldats sont une première historique. Notre armée est-elle fatiguée ? Oui, les témoignages sont nombreux et les manœuvres réussies des terroristes le prouvent.
Notre armée n'en serait pas là si on avait écouté, en leur temps, le général Rachid Ammar et l'ancien ministre Abdelkrim Zbidi qui ont tiré la sonnette d'alarme à plusieurs reprises avant de jeter l'éponge. Le principal responsable s'appelle Moncef Marzouki. Le même qui s'empresse, larmes aux yeux, d'aller enterrer nos soldats. Et tant que Marzouki s'entête à rester à Carthage, il est fort à craindre que le pire soit à venir.
Rappelez-vous c'était en mars 2013, quelques semaines après l'assassinat du martyr Chokri Belaïd. Le 5 mars, Abdelkrim Zbidi ministre de la Grande Muette intervient en direct sur le plateau de Nessma pour faire état de la gravité de la situation sécuritaire et politique dans le pays. Une première dans l'Histoire, encore une ! Il confirme dans la foulée, ce qu'il a dit la veille à l'homme politique et de médias, Omar S'habou, « il ne peut plus continuer à honorer sa mission dans le flou actuel et au sein d'un gouvernement dont la finalité n'est pas clairement définie ». Des flottements, Abdelkrim Zbidi en a vu. Et plus d'une fois, il a voulu jeter l'éponge. Notamment au lendemain de l'attaque de l'ambassade américaine en septembre 2012. Derrière sa volonté de quitter, les ingérences de son président Moncef Marzouki.
Dans la foulée de son intervention sur Nessma (cliquer ici pour voir la vidéo), le ministre démissionnaire parle clairement de la fatigue de l'armée et de son éparpillement. Cet éparpillement dû à l'état d'urgence prolongé à maintes reprises par la présidence, a fait que les soldats ne peuvent plus assister aux sessions indispensables de formation, recyclage et perfectionnement.
C'est justement cet état d'urgence qui est critiqué par M. Zbidi et qui l'a été, également, par le général Rachid Ammar. Alors que les deux premiers responsables de la Grande Muette sont contre ce prolongement, le président de la République insiste à le proroger indéfiniment, allant carrément à l'encontre des décisions et des analyses des professionnels de l'Armée.
Les Tunisiens découvriront cela, non sans stupéfaction, le 6 mars 2013 quand Adnène Mansar directeur du cabinet présidentiel sort sur Shems FM pour annoncer que l'institution militaire a bel et bien été consultée pour la levée de l'état d'urgence, mais que ses réserves n'ont pas été prises en considération (voir ici son intervention sur Shems FM). Selon M. Mansar, en ce 6 mars 2013, « l'institution militaire a émis des réserves quant à la prorogation de l'état d'urgence, mais ces réserves n'ont pas été prises en considération étant donné qu'il s'agit d'une décision politique, appuyée par de nombreux facteurs ». Qui a alors pris la décision de ne pas lever l'état d'urgence ? « La décision a été prise par les parties concernées, à savoir, le président de la République, le président de l'ANC, ainsi que le chef du gouvernement », annonce le directeur du cabinet présidentiel. Il s'agit là d'une phrase clé qui expliquera toute la déconfiture observée par la suite au niveau de l'Armée. C'est à la limite un aveu de la responsabilité de la présidence puisque l'on a pris en compte des considérations politiques au détriment des impératifs de terrain. Ces décisions politiques ont conduit, inévitablement, nos soldats au casse-pipe.
Trois mois après, le 25 juin 2013, c'est au tour de Rachid Ammar de jeter l'éponge. Lui aussi, il oublie qu'il est à la Grande muette tant la situation est gravissime et annonce sa démission en direct à la télé sur le plateau de Moez Ben Gharbia (voir notre article à ce sujet).
Durant la période précédant sa démission, le général Ammar a dû supporter une campagne hostile appelant à son départ. Derrière cette campagne, un certain Mohamed Abbou, l'ancien homme fort du CPR et de Moncef Marzouki. Il appelait ouvertement à changer toute la hiérarchie ! (voir ici son appel)
«Il n'est pas sage de la part du général Ammar de quitter ses fonctions comme il n'est pas judicieux d'accepter cela», déclarera le lendemain Houcine Abassi, SG de l'UGTT, en vain pour demander au général de revenir sur sa décision.
Le courant semble trop fort et les décisions se prennent à Carthage et non dans les casernes.
Après avoir poussé les deux véritables têtes de l'appareil militaire à la porte, Moncef Marzouki entame ses manœuvres de déstabilisation. Exactement comme dans l'administration de la fonction publique, il parachute des personnes à des postes-clé sans se soucier si elles sont bonnes à occuper ces postes ou pas. Indépendamment de la compétence des généraux nommés par Carthage, il est bon de rappeler que quelle que soit la personne nommée, il lui faudra quelques mois pour s'acclimater à son nouveau poste et comprendre son fonctionnement. Il s'agit là de délais incompressibles. Or la Tunisie était alors déjà en guerre contre le terrorisme et il fallait tout faire sauf procéder à des changements de poste à la hiérarchie militaire. Une simple question de bon sens.
« La déstabilisation de l'armée tunisienne a commencé par le limogeage des trois plus grands généraux qu'a connus la Tunisie, à savoir Mohamed Néjib Jelassi, Général Akrout et Général Laâjimi », analyse Issam Khemakhem, magistrat membre de l'Observatoire tunisien de l'indépendance de la magistrature et président de l'association tuniso-euro-méditerranéenne des jeunes.
D'après M. Khemakhem, celui qui a orchestré le nettoyage de Châambi est le Général Néjib Jelassi. C'est lui qui a trouvé la recette dite « magique » pour éradiquer les groupes terroristes installés aux montagnes de Châambi, Sméma etc… Et lorsqu'il a commencé à concrétiser sa stratégie, Moncef Marzouki est intervenu et l'a limogé ! Un Hasard ? Une sage décision ? NON pas du tout ! Et c'est là que la décadence de l'armée a commencé ! », conclut le magistrat.
Le journaliste-analyste Soufiane Ben Farhat va dans une analyse similaire en rappelant que certains ont des comptes à régler avec l'Etat (voir vidéo). Sur Tounessna TV, il rappelle que la Tunisie a toujours eu une bonne armée. Le président de la République a procédé en août 2013 au remaniement de trois généraux, dont le général Jelassi. Ce général a impressionné le président Marzouki par une présentation vidéo sur les opérations de l'armée au Châambi, mais il a considéré que ce travail des trois généraux est dangereux pour lui et les a limogés, d'après M. Ben Farhat. Il rappelle le pédigrée de ces trois valeureux dirigeants de l'armée mis au frigo.
Moncef Marzouki a envoyé le général Akrout en Libye, mais ce dernier a refusé le poste en lui disant : « Vous m'envoyez chez Ansar Chariâa pour me tuer ? ». Il l'enverra finalement vers les Emirats après lui avoir proposé l'Egypte. Pour mémoire, rappelle Soufiane Ben Farhat, c'est le général Akrout qui a accusé Ansar Chariâa d'avoir assassiné Chokri Belaïd et c'est lui qui leur a déclaré ouvertement la guerre.
A Business News, nous n'avons pas attendu qu'il y ait le feu à la maison pour attirer l'attention sur les dangereuses manœuvres opérées par la présidence de la République. Nous étions alors accusés de chercher la petite bête à Moncef Marzouki.
En juin 2013, nous livrons une analyse sur le sujet intitulée « l'art de pousser l'armée à la faute». C'était avant l'assassinat de Mohamed Brahmi et l'égorgement de nos soldats au Châambi. Nous avons alors repris le blog de l'analyste et observateur des événements internationaux, Ridha Ben Kacem qui déclare que destituer Rachid Ammar est exactement l'erreur à ne pas commettre, face à la menace terroriste. « L'armée devient ainsi, la cible potentielle et réelle de ce qui est perçu ou interprété comme un échec. Il n'est pas surprenant, dans ce cas, que l'on demande le départ du chef des opérations de sécurisation, du lieu de la plaie. Personne ne propose, en contrepartie, de solution », écrit M. Ben Kacem.
Dans son analyse, il démontre avec moult détails, que « l'armée est face à une menace asymétrique qui oppose des combattants, dont les forces sont incomparables où le déséquilibre militaire, sociologique et politique, entre les camps est total : Une armée régulière forte, contre un mouvement de guérilla ».
On s'interrogeait alors : Pourquoi cherche-t-on à pousser Rachid Ammar à la porte, pourquoi cherche-t-on à déstabiliser l'armée, pourquoi cherche-t-on à pousser nos soldats à l'erreur et, de là, à la mort ?
Au lendemain des changements effectués, nous publiions un article à la une intitulé « l'armée déstabilisée par Marzouki » et ce le 27 août 2013. C'était au lendemain des assassinats odieux ayant ciblé nos soldats.
Depuis, cela ne s'est jamais arrêté. Les assassinats odieux ont continué et Marzouki, principal responsable politique, continue à aller à leur enterrement en application de la devise macabre « Ils l'assassinent et vont à son enterrement ».
Pourquoi le président de la République agit-il ainsi ? Selon plusieurs analystes, c'est juste pour préserver son poste. Il a peur des militaires et se voit la cible potentielle d'un putsch. Peu importe à ses yeux le sang de nos soldats, l'essentiel est qu'il sauve son fauteuil présidentiel illégitime puisqu'il aurait dû le quitter depuis le 23 octobre 2012. Pourquoi livre-t-on cette analyse ? On peut se référer aux propos de Adnène Mansar qui a évoqué cette question de tentative de coup d'Etat avortée le 23 février 2014 sur le plateau de Samir El Wafi. Des propos manquant de preuves et qui ont immédiatement déclenché une polémique. Dès le lendemain, Abdelkrim Zbidi s'interroge « Ou bien les accusations sont avérées et étayées, et dans ce cas, la présidence est appelée à donner plus de précisions et, surtout, expliquer le pourquoi de son silence jusqu'à nos jours pour une affaire qui touche l'avenir de tout le pays. Ou bien, les accusations sont infondées, et M. Mansar aura à répondre de la propagation de fausses nouvelles », a-t-il tenu à affirmer.
Fausses ou vraies nouvelles, les résultats sont là. Nous avons des dizaines de soldats assassinés de la manière la plus atroce, une armée déstabilisée dirigée par un président qui a perdu toute légitimité et tout crédit qui refuse de voir la réalité en face. Il a choisi la stratégie de la fuite en avant et, pour le moment, il est acculé, à cause de sa stratégie, à enterrer régulièrement des soldats et de serrer leurs familles dans ses bras.


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