Les membres des forces de l'ordre démis de leurs fonctions en février 2011 ont rendu publique une lettre ouverte dans laquelle ils appellent le ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, à réévaluer leurs dossiers. Les concernés ont relevé qu'après leur exclusion du corps sécuritaire pour complot contre la sécurité du pays, aucune instruction judiciaire susceptible de réprimer pareille accusation n'a été ouverte. Ils ont rappelé qu'à l'époque, leur priorité avait été de préserver la sécurité de leurs familles que pareilles accusations mettaient en péril et de respecter les devoirs de réserve et de résignation jusqu'à ce que les choses soient plus claires dans le pays. Les membres démis ont mis en doute la fiabilité de la liste mise en place par Farhat Rajhi, à l'époque en tête du ministère de l'Intérieur et ont rappelé le préjudice moral et matériel en ayant découlé. « Les Tunisiens paieront le prix de la désinvolture de Farhat Rajhi les prochaines années », lit-on dans ladite lettre que les expéditeurs achèvent par un appel à Lotfi Ben Jeddou. « Notre message est celui d'hommes qui savent pertinemment qu'ils ont été l'objet d'une injustice et qu'ils ont raison », ont-ils ajouté. Les cadres sécuritaires concernés ont exhorté M. Ben Jeddou à ordonner l'ouverture d'une enquête afin de connaître et de rendre publiques les raisons ayant abouti à cette exclusion qui semble, selon leurs dires, politisée et servant à opérer une mainmise sur le ministère de l'Intérieur. Ils l'ont également appelé à réparer le préjudice les ayant touchés en réintégrant au sein du corps sécuritaire ceux qui parmi eux le désirent et en dédommageant les autres. Ils appellent, en outre, le ministre à déférer devant la justice tous ceux qui se révéleront impliqués dans des dossiers de corruption ou de complot.