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Législatives 2014: La bonne nouvelle et la moins bonne
Publié dans Business News le 28 - 10 - 2014


Doha, le 28 Octobre 2014
Comme tout candidat aux élections n'ayant pas obtenu la confiance de ses concitoyens, je m'étais soumis stoïquement au verdict du souverain. J'ai félicité mes deux collègues des partis qui ont gagné la circonscription Pays Arabes et reste du monde, celui d'Ennahdha qui est un ancien collègue qui travaille à Doha et celui de Nidaa qui vit aux EAU.
Et bien qu'ayant subi une double défaite à l'issue de ces élections, une défaite personnelle dans la circonscription où je me présentais, et une défaite de mon parti à l'échelle nationale car l'UPT n'a malheureusement obtenu aucun siège dans la future assemblée, ma déception et ma peine se sont vite effacées comme par enchantement. Elles ont laissé la place à une grande émotion mêlée à un sentiment de soulagement et de fierté que je n'ai pas éprouvé depuis le 14 janvier 2011 en suivant à la TV les évènements de l'Avenue Bourguiba.
Une fierté de voir mon pays ébahir à nouveau le monde par son engagement, son réalisme et sa ténacité. Un soulagement de voir mes compatriotes, dans leur unité et leur diversité, assumer leur choix en toute quiétude, liberté et discipline républicaine, mais surtout de voir notre gouvernement, notre administration publique, notre armée nationale, nos forces de sécurité, nos missions diplomatiques et consulaires, notre société civile…l'Etat Tunisien mobilisé en toute impartialité au service des électeurs pour qu'ils puissent accomplir leur devoir dans la paix, la sérénité et la transparence.
Et à ma double peine, j'ai eu vite droit à une triple consolation. La première est que les Tunisiens se sont déplacés en masse. 60% des inscrits ont voté, c'est un taux, certes insuffisant, mais très honorable vu les circonstances que nous vivons et vu le lourd héritage de la période transitoire.
Ma deuxième consolation est que ces élections ont consacré la neutralité et l'impartialité totale de l'Etat, du gouvernement et des services publics dans l'organisation et le déroulement du processus électoral. C'est un acquis historique que nous devons ancrer comme une tradition immuable.
L'histoire dira que cet honneur revient à Mehdi Jomâa et à son équipe qui ont donné aux tunisiens et au monde une leçon d'humilité et d'abnégation.
Ma troisième consolation est l'alternance. D'abord parce que n'étant pas de ceux qui diabolisaient Ennahdha à tout prix et en toute circonstance, j'ai toujours pensé que le mieux qui puisse arriver au mouvement islamiste, afin qu'il parvienne à se « dédogmatiser », chasser ses vieux démons et atteindre la maturité, le savoir-faire et la sagesse politiques de son idole l'AKP du Président Turque Erdogan, c'est de passer au moins une législature dans l'opposition, loin du pouvoir exécutif, enivrant et corrupteur quand on n'est pas familier avec ses rouages et ses tentations.
Ensuite parce que ces législatives du 26 octobre ont le mérite de la clarté. Elles ont recomposé le paysage politique Tunisien en faisant émerger deux blocs républicains qui vont se compléter et s'affronter durant toute une législature de cinq ans.
Elles ont aussi éjecté de la scène ces nombreux mouvements « parasites » qui avaient pollué la vie publique et discrédité l'action politique par leur charlatanisme et leur délire. D'ailleurs, la campagne électorale sur les TV publiques étaient une parfaite illustration de leur faiblesse et, par moments, de leur médiocrité (avec tout le respect et la considération que j'ai pour les personnes et les candidats).
Aussi, et à la lumière des résultats des législatives, sur les candidats qui se présentent à la présidentielle, il y a au moins une douzaine de candidats, dont celui en poste, ainsi que le Président de l'ANC, d'Al Jomhouri, des barons de l'ancien régime et bien d'autres, qui devraient se soumettre à la volonté populaire exprimée aux législatives, et revoir sérieusement leur décision en suivant l'exemple de Hachmi Hamdi.
Une élection à la Présidence de la République n'est ni un jeu ni un défi personnel ni une obstination. Il serait indigne et malveillant de poursuivre leur campagne et de profiter du financement et des médias publics pour un combat perdu d'avance. Cela serait un abus de biens publics avec préméditation.
Enfin, et c'est cela le plus important, ces élections ont redonné confiance et espoir aux Tunisiens. Confiance parce que le parti victorieux va pouvoir disposer d'une majorité parlementaire homogène, harmonieuse et compétente pour la formation d'un Gouvernement stable qui pourrait répondre vite aux attentes énormes des Tunisiens et pallier aux défaillances et lacunes graves héritées de la constituante, concernant la sécurité nationale, la relance économique, la loi électorale…
Espoir, parce que la volonté exprimée par le souverain lors de ces élections est indéniable. Le Tunisien veut le changement. Il l'a crié haut et fort et l'a imposé. Il aspire à voir son pays mieux gouverné, plus confiant en ses potentialités, en sa jeunesse et en ses moyens. Un pays qui n'est pas voué à l'échec, à la division et à l'anarchie, et qui d'autant plus vit sous la menace permanente de l'obscurantisme et du terrorisme.
C'est donc ainsi que j'ai observé ces élections et que je les ai ressenties, et c'est pour moi la très bonne nouvelle.
Cependant, il y a dans l'issu de ces élections le revers de la médaille, la moins bonne nouvelle.
Tout D'abord, la lecture du nouveau paysage politique démontre que notre pays est sorti de ces élections coupé en deux. Il y a la Tunisie urbaine qui se situe au nord, au Sahel et s'arrête à Sfax, ou Nidaa Tounes a raflé la mise haut la main et a infligé à Ennahdha la plus part de ces pertes en sièges par rapport à ses résultats de 2011.
En face, il y a la Tunisie profonde du centre et du sud qui a résisté à la tentation libérale et maintenu sa confiance aux candidats d'Ennahdha. Et s'il est tout à fait habituel que le sentiment régional soit fort et prévaut dans une élection législative, il n'est pas du tout sain de voir l'équilibre entre les deux principales forces politiques du pays se faire ainsi sur le plan régional quand on connait les dégâts causés au pays et à notre unité nationale par les disparités régionales.
La deuxième moins bonne nouvelle c'est l'influence accrue du pouvoir de l'argent et de certains hommes d'affaires dans la vie politique nationale. Nul ne peut nier l'importance de l'argent en politique, les partis ayant besoin de toujours plus de ressources pour le financement de leur fonctionnement au quotidien et des campagnes électorales. Pour autant, l'argent ne devrait pas servir à acheter le pouvoir ni l'accès au pouvoir de décision.
La relation entre l'argent et la politique est sujette à controverse, et une grande partie du débat en Tunisie concerne l'influence indue de l'argent sur le processus démocratique et l'enrichissement personnel des hommes et des partis politiques. Si les aspects équivoques de la finance et de la politique ne doivent pas être ignorés, cette question va bien au-delà des flux financiers illégaux qui finissent dans les caisses des partis pour financer leur campagne aux dépens de ceux qui ne disposent que de très peu de ressources.
Plus généralement, l'activité politique suppose des dépenses qui doivent être considérées comme le coût nécessaire et inévitable de la démocratie. Mais cela doit se faire dans le strict respect de la loi, dans la transparence totale et en évitant que les hommes d'affaires utilisent leur rayonnement économique, médiatique et sportif à des fins partisanes.
Avec tout le respect que je dois à l'UPL, est ce que ce parti serait aujourd'hui la troisième force politique du pays si M. S.Riahi n'était pas au même temps « l'homme le plus riche de Tunisie », le Président du Club Africain et le propriétaire d'une chaîne de TV. Et est-ce que M. Ridha Charfeddine aurait raflé la liste Nidaa à Sousse s'il n'était pas Président de l'ESS ? La même question se poserait à MM. Frikha et Sellami à Sfax…
L'argent joue aujourd'hui un rôle critique dans notre processus démocratique et il ne faut pas que ce rôle devienne déterminant ni pour parvenir au pouvoir ni pour l'exercer. La loi électorale devrait être réformée rapidement, avant même les élections municipales, afin d'imposer aux hommes d'affaires plus de rigueur et de transparence vis-à-vis des électeurs et de l'intérêt public.
Troisième et dernière moins bonne nouvelle de ces élections, L'absence à la prochaine assemblée législative d'un grand pôle de gauche capable d'incarner une opposition agressive porteuse des valeurs d'égalité, de justice et de progrès.
Certes, la Jabha Chabia est la très belle surprise de ces élections, mais il me semble qu'elle sera avec Afek Tounes, qui a mené une très belle campagne, un parti de pouvoir dans la mesure où Nidaa ne parviendrait pas sans eux à former une majorité stable et cohérente, à moins de s'allier à l'UPL, ce qui semble improbable, au moins au début de la législature.
Mais là, la faute n'incombe ni aux électeurs ni même au système électoral, elle incombe à cette gauche tunisienne qui est « la gauche la plus bête du monde », et aussi la plus égocentrique et des fois la plus autiste, car elle n'a jamais appris sa leçon.
Pour gagner des élections, sa force était dans son UNION. Elle le savait, trop même, mais s'obstinait à ne faire que le contraire. J'ai mal à mon UPT qui voulait être un rassemblement de progrès, dommage qu'elle était seule à le vouloir…


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