Invité au plateau de l'émission « Vers Carthage » sur Al Hiwar Ettounsi, le candidat au deuxième tour de la présidentielle, Béji Caïd Essebsi, s'est exprimé dans la soirée de ce samedi 13 décembre 2014 sur divers sujets en rapport avec la campagne présidentielle et son programme électoral. A la question de savoir pourquoi refuse-t-il de confronter son rival Moncef Marzouki dans un débat télévisé, comme ce qui se fait en France, le président de Nidaa explique qu'on ne peut faire de comparaison entre les deux pays. « La France a des traditions en matière de démocratie qui remontent a plus de deux cent ans tandis que la Tunisie est novice en ce domaine » a-t-il argué. Et d'ajouter : « Ce n'est pas très juste de dire que le débat d'entre deux tours est une tradition qui n'a jamais été interrompue. En 2002 ce débat n'a pas eu lieu, car Jacques Chirac à l'époque refusait de débattre avec le candidat extrémiste de la droite Jean Marie Le Pen ». « Est-ce que vous insinuez par cette comparaison que Moncef Marzouki est un homme extrémiste et de droite ? » rebondit Hamza Belloumi. « Non, ce n'est un pas un homme de droite, mais c'est un extrémiste » lâche BCE avant d'ajouter, plus tard dans l'interview, que son adversaire fait pire que Le Pen indiquant que ce dernier n'a jamais osé remettre en question la crédibilité des élections en France alors que son rival l'a déjà fait en Tunisie. M. Caïd Essebsi a assuré, au cours de l'émission, que les pratiques de l'ancien régime ne seront plus possibles et qu'aujourd'hui la constitution est un rempart contre l'arbitraire et tout retour de la dictature et de l'hégémonie « Elle contrôle et surveille l'exercice du parlement et du président de la République » a-t-il dit, soulignant que s'il est élu, il sera un arbitre politique intègre. Dans ce contexte, le candidat de Nidaa affirme qu'il se concertera avec Ennahdha étant donné que c'est le deuxième parti du pays « sinon, nous serions un parti autoritaire » a-t-il ajouté. Béji Caïd Essebsi réitère aussi qu'il sera garant de toutes les libertés « y compris pour les Nahdhaouis » et insiste sur le fait qu'il souhaite tourner la page du passé et ne penser qu'à l'avenir. En réponse aux allégations de M. Marzouki qui l'accuse d'avoir falsifié les élections lorsqu'il était ministre sous Bourguiba, le président de Nidaa réfute ces « contrevérités » en rappelant qu'il était à la tête du ministère des Affaires étrangères en 1981. « On ne pouvait intervenir dans les élections quand on est dans ce ministère. Et à l'époque où j'étais ministre de l'Intérieur, il n'y a pas eu d'élections» a-t-il expliqué. Et de retourner l'accusation contre son détracteur « par contre celui qui est au pouvoir pourrait le faire ». Quant au soutien du Front populaire, M. Caïd Essebsi précise qu'il n'a pas demandé l'appui des frontistes ou leur soutien « Ce qui compte pour moi c'est que le FP reste soudé et uni » a-t-il poursuivi. Au volet diplomatique, l'invité a assuré que les relations avec les pays du Golfe seront bonnes et que celles avec le voisin algérien seront « excellentes» . Concernant la loi 52 relative aux stupéfiants, Béji Caïd Essebsi considère que celle-ci est répressive et doit être révisée. « Outre l'aspect juridique de la chose, il faut aussi traiter l'aspect social. Les punitions pour les dealers doivent être plus sévères. En revanche, il faut que la loi soit plus indulgente à l'égard des consommateurs» lance-t-il. Proposant à ce titre de laisser au juge une liberté d'appréciation plus large.