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Débat d'entre deux tours : Comment ça marche ?
Publié dans Business News le 11 - 12 - 2014

La Tunisie choisira, dans quelques jours et pour la première fois de son histoire, son président par le biais d'élections libres et transparentes. Novices en matière de démocratie, les Tunisiens se laissent guider par les normes universelles en matière de scrutin et s'inspirent du savoir-faire électoral des pays pionniers en ce domaine. Cet apprentissage ne concerne pas uniquement le déroulement des opérations de vote, mais inclut également d'autres aspects en lien avec l'ensemble du processus électoral. Le débat télévisé de l'entre deux tours en est un. Ce dernier suscite l'intérêt du public tunisien et les rumeurs sur sa tenue alimentent la polémique sur les plateaux télévisés et sur les colonnes des journaux. Le président sortant et candidat à sa réélection, Moncef Marzouki, avait défié son rival au deuxième tour, Béji Caïd Essebsi, pour un débat télévisé. Celui-ci n'a pas encore décliné son avis.
Le débat d'entre deux tours est une célèbre tradition médiatique dans nombre de démocraties à régime présidentiel. En France, pays qui, par sa culture, est proche des Tunisiens, ce débat télévisé remonte aux années soixante-dix. C'est en 1974, en effet, que le premier face à face télévisé entre les deux candidats finalistes du deuxième tour avait eu lieu. Ce sont Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand qui étaient, à l'époque, les protagonistes de ce premier débat à la télé. Et depuis, à chaque deuxième tour, les deux vainqueurs du premier round se retrouvent dans un plateau de télévision, entourés de caméras et faisant face aux questions de deux journalistes. Une tradition qui n'a jamais été interrompue, sauf en 2002, où le débat aurait dû opposer Jacques Chirac à Jean-Marie Le Pen. C'était le candidat du RPR qui avait refusé la confrontation arguant qu'il ne débâterait pas avec le représentant du Front national, parti qui, selon lui, prône le racisme et la xénophobie.
Au vu de sa forte audience, ce débat est décisif pour chacun des candidats. Le moindre faux pas se paye cash et cher. Un mot mal placé ou une grimace démesurée peuvent être fatals. Le dosage est, ainsi, important aussi bien dans la gestuelle que dans le discours. La subtilité de la réplique, la pertinence des arguments, la sincérité dans la voix décident de la crédibilité et de la performance du candidat.
En France, ce duel est soumis à des règles et des standards bien définis qui évoluent au fil des années et à mesure du progrès technologique. Le temps de parole de chaque candidat est calculé, de nos jours, avec une grande précision, nettement supérieure à celle des années 70 et 80 quand ce débat avait débuté. Un logiciel de reconnaissance vocale authentifie chaque candidat par sa voix et permet, ainsi, de comptabiliser les secondes même quand les deux concurrents parlent simultanément. Aussi, une montre chrono qui mesure le temps de parole s'affiche à l'écran. Les téléspectateurs pourront, donc, suivre seconde par seconde le temps consommé par chacun.
Dans cette émission quinquennale, le décor et l'emplacement des candidats répondent à certains codes. Bien qu'il soit changeant d'un débat à l'autre, le décor conserve une certaine sobriété. Aucun ornement superflu n'est donc toléré. Les couleurs (généralement le bleu et le rouge du drapeau français) et la brillance des lumières apportent, toutefois, une touche de prestige et d'élégance qui rime avec le contexte présidentiel de l'émission. Autre élément constant dans le décor, la photo de l'Elysée qu'on peut voir, en grandes dimensions, au fond, derrière les journalistes. On distingue également l'absence des gradins, le débat étant sans public. En outre, la tradition veut également que le candidat du PS soit installé à gauche des téléspectateurs et celui de l'UMP à droite.
A l'accoutumé, ce débat est animé par deux journalistes, souvent un homme et une femme. En 2007, c'étaient Patrick Poivre d'Arvor (alias PPDA) et Arlette Chabot qui interviewaient les deux finalistes. Laurence Ferrari et David Pujadas modéraient le débat en 2012. Outre poser les questions et définir les chapitres de l'entretien, les deux animateurs jouent aussi les arbitres. Ils interviennent, en effet, quand c'est nécessaire, pour calmer les ardeurs ou rappeler le temps de parole afin qu'aucun candidat ne soit en avance par rapport à l'autre.
Le débat d'entre deux tours porte sur des thèmes qui constituent une préoccupation majeure pour les Français. Des questions telles que le chômage, la délocalisation, les caisses de sécurité sociale, la santé, les réformes fiscales, l'éducation, le travail, la sécurité, l'Europe, l'immigration et la politique étrangère sont décortiquées, débattues et argumentées, par les deux candidats, lors de ce duel.
Dans cette joute télévisée, la « bataille » se fait à coup de tirades et d'arguments. C'est une confrontation entre deux programmes où chaque candidat étale son projet et tente d'expliquer, dans un style concis et fluide, ses choix et le pourquoi de chaque mesure qu'il soutient. Convaincre n'est pas l'unique quête pour séduire le public qui regarde l'émission. D'autres aspects peuvent, en effet, marquer le téléspectateur qui suit le débat. La gestuelle, le style oral, l'agilité d'esprit, la force de caractère comptent aussi bien que l'argumentaire utilisé. Le débat recèle aussi un aspect offensif. Les candidats exposent leurs idées, défendent leurs programmes, mais également se critiquent et se décrédibilisent. La tension monte par moments et les nerfs se crispent, mais rarement des dérapages linguistiques ou de graves propos ont été enregistrés. Le respect prime souvent malgré la taille de l'enjeu.
Ce débat angoisse et stresse aussi bien le premier vainqueur que le second. Celui-ci y voit une dernière chance pour rattraper son adversaire et le dépasser. Tandis que l'autre s'inquiète de gâcher son avance.
Un débat télévisé aura, probablement, lieu, en Tunisie, entre les deux candidats du deuxième tour, Béji Caïd Essebsi et Moncef Marzouki ou à défaut entre leurs directeurs de campagne. Nessma TV et Al Hiwar Ettounsi avaient signifié leur souhait d'organiser cet événement politico-médiatique. Ce débat serait une première dans notre pays. Même si la tradition médiatique et politique n'existe pas encore en Tunisie concernant cet exercice, il faudra bien commencer quelque part. Pour l'instant, l'idée du débat et son refus par le candidat de Nidaa Tounes arrive à constituer un argument de campagne en faveur de Moncef Marzouki.


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