Le président de la République et candidat au deuxième tour de la présidentielle Moncef Marzouki a annoncé, dans une interview accordée ce mercredi 17 décembre 2014 à l'émission Expresso de Wassim Ben Larbi sur Express Fm, qu'il a décidé de ne pas adopter la Loi de finances 2015 et de la renvoyer à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) pour l'anti-constitutionalité de certaines lois. «Je ne suis pas en train d'entraver le cours des choses mais d'appliquer la Constitution», a-t-il martelé. «Mon rôle de président de la République est de protéger la Constitution et de comparer les lois qui nous parviennent avec la Constitution du pays et de les rejeter si elles ne la respecte pas. Quand on me demande de ratifier une loi qui permet à la douane de saisir un bien et de le vendre pour avoir ses redevances mais qu'elle garde au final toute la somme, pour moi c'est un dépassement contre le droit de propriété des Tunisiens», a estimé M. Marzouki. Ainsi et selon sa logique, si le président est du même parti politique que ceux qui ont fait passer la loi, il la promulguera malgré son inconstitutionnalité pour servir l'intérêt de son parti. «Lorsque j'ai demandé à Béji Caïd Essebsi de désigner un Premier ministre, c'est pour veiller à l'application de la Constitution ! Actuellement, c'est lui le contrevenant !», a-t-il noté. Autre point, pour lui en faisant ce qu'il fait, Moncef Marzouki estime qu'il donne une leçon aux députés pour qu'ils ne fassent plus passer des lois dans la précipitation. On rappelle que la présidence de la République avait annoncé, le 15 décembre 2014, avoir déposé des recours contre les articles 11,12 et 13 de la Loi de finances 2015 sur la base des articles 41, 49 et 66 de la Constitution.